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Alberta & Sables Bitumineux : des sites contaminés à jamais

Discussion dans 'Forum Quebec Underground' créé par QuebecUnderground, 11 Octobre 2010.

  1. QuebecUnderground

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    4 Avril 2008
    D'après l'Office national de l'énergie, il faut entre 2 et 4,5 barils d'eau pour extirper un baril de pétrole des sables bitumineux. Et comme on s'en doute, l'eau ressort très polluée de ce procédé. Les eaux usées décantent ensuite dans un bassin. Sur la photo, un site d'exploitation à Fort McMurray, en Alberta.

    (Québec) «J'aimerais savoir ce qu'il va advenir de ces énormes cuves d'eau contaminée (boue) résultant de l'extraction des gaz bitumineux de Fort McMurray en Alberta? Est-ce que le nombre de cuves va augmenter aussi longtemps que l'extraction se poursuit? Le territoire concerné sera-t-il à jamais contaminé?» demande Annette Beaulieu, de Québec.

    Dans son livre Au bout du pétrole, le physicien de l'Université de Montréal explique que les sables bitumineux ne contiennent qu'environ de 10 à 13 % de pétrole par unité de volume. Pour séparer le sable de l'or noir, il faut chauffer la mixture avec du gaz naturel - ce qui rejette évidemment beaucoup de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, mais c'est une autre histoire - afin de le rendre plus liquide et de permettre au sable de se déposer.

    Mais comme les sables bitumineux sont de piètres conducteurs de chaleur, on injecte de la vapeur d'eau dans le mélange, ce qui fait pénétrer la chaleur plus profondément et aide à désagréger les grumeaux de sable.

    D'après l'Office national de l'énergie (ONE) il faut entre 2 et 4,5 barils d'eau pour extirper un baril de pétrole des sables bitumineux. Et comme on s'en doute, l'eau ressort très, très polluée de ce procédé. En outre, lit-on dans un rapport de l'ONE daté de 2006, Canada's Oil Sands. Opportunities and Challenges to 2015, «en dépit d'un peu de recyclage, presque toute l'eau prélevée [370 millions de mètres cubes par année, N.D.L.R.] pour traiter les sables bitumineux finit dans des étangs de résidus miniers».

    Alors oui, le nombre de ces «cuves» va continuer d'augmenter. D'après les derniers estimés, ces étangs occupent maintenant une superficie d'environ 170 kilomètres carrés - ou si l'on préfère, 47 fois celle du lac Saint-Charles.

    Une fois dans un bassin, écrit le ministre de l'Environnement albertain sur son site Web, la matière en suspension dans cette eau sale et huileuse finit par décanter et «se consolider», et ainsi «former une barrière relativement étanche à l'écoulement». Mais les fuites demeurent inévitables - au point où des mécanismes de récupération doivent être prévus à l'avance.

    Ces sites resteront-ils pollués? Cela dépend à qui l'on pose la question. Les pétrolières clament qu'il est possible de les réhabiliter. Le géant Suncor a même annoncé à la fin de septembre avoir obtenu une «surface dure» dans un de ses bassins nommé Pond 1, manière de dire qu'il n'y reste plus de liquide. L'endroit a été enterré sous 50 cm de terre et des arbres y ont été plantés. Mais les contaminants qui s'étaient déposés au fond du bassin depuis sa construction, en 1967, demeurent sur place.

    De plus, dénonce l'Institut Pembina, un groupe de recherche écologiste albertain, Suncor n'est parvenu à une «surface dure» qu'en transférant des eaux usées vers d'autres bassins de décantation - ce qui revient à faire le ménage de la cuisine en balançant tout ce qui traîne dans le salon. «La réhabilitation complète des étangs de résidus miniers n'a pas été pleinement démontrée. [... La technique] en est encore à ses premiers pas, et seul le temps dira si elle fonctionne vraiment», écrit l'Institut.

    «Une allégation revient assez fréquemment dans le discours des écologistes. Il s'agit de la fameuse Île de plastique, constituée de débris et grande comme le Texas, au milieu du Pacifique. J'ai fait des recherches, et cette histoire a tout de la légende urbaine. Pas moyen d'avoir une localisation précise (... ni d'image satellite). Bien sûr ce n'est pas le Climategate, mais se serait intéressant de mettre à jour la supercherie... si supercherie il y a», nous soumet Michel Bellemare, de Québec.

    Vérification faite, il semble que les «grandes plaques de déchets» existent bel et bien, mais que l'expression «île de plastique aussi grande que le Texas», que l'on voit ici et là sur Internet, est une grossière exagération.

    À l'échelle des océans, explique l'océanographe de l'INRS Yves Gratton, les courants forment de grands circuits ronds nommés gyres. Et quand un débris arrive au centre de ces gyres, il n'y a pas de courant pour l'emporter au loin, si bien que les déchets peuvent s'y accumuler.

    Mais tout est relatif : au cours d'une campagne d'échantillonnage menée dans la «grande plaque de déchet du Pacifique Nord» en 1999, l'océanographe américain Charles J. Moore a récupéré dans ses filets (aux mailles très serrées) près de 28 000 morceaux de plastique, pour la plupart minuscule, puisque leur densité revenait à environ 5 kg par kilomètre carré d'océan.

    Les mêmes filets ont en même temps repêché cinq fois plus d'organismes planctoniques - mais ceux-ci avaient une masse sèche de seulement 0,8 kg/km2. Ces détritus étaient, pour la plupart, de minces films et des fragments. Par comparaison, d'autres campagnes similaires avaient précédemment trouvé entre 0,046 et 1,2 kg/km2 de plastique dans la même région du Pacifique.

    Selon un autre océanographe, Pierre Larouche, un spécialiste de la télédétection à l'Institut Maurice-Lamontagne, il n'est pas surprenant que l'on n'ait pas d'image satellite de ces plaques. La plupart des morceaux de plastique sont nettement plus petits (quelques millimètres) que la résolution des satellites, ils sont très peu concentrés et beaucoup surnagent légèrement sous la surface de l'eau.

    La loi de la sélection naturelle avait mis 34 ans à choisir votre chroniqueur favori, mais voilà maintenant qu'elle s'acharne sur lui. Votre humble retournera donc en congé de paternité et vous reviendra dans quelques semaines.
     
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  2. Spade_qc

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    25 Novembre 2009
    Re : Alberta & Sables Bitumineux : des sites contaminés à jamais

    Petit arrangement photographique de cyberpresse très court

    http://multimedia.cyberpresse.ca/sables/index.html

    Il est attroce de pensé que si un jour on fait un lien entre les maladies des amérindiens et l'exploitation illogique et non sécuritaire sur tout les points de vues des sables bitumineux il sera déjà trop tard pour eux... :ecouteurs:
     
  3. Valapraxis_qc

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    12 Décembre 2008
    Re : Alberta & Sables Bitumineux : des sites contaminés à jamais

    C'est ça que ça donne mésinformer la population et rendre les gens dépendant de l'industrie pour assurer leurs besoins en énergie.
     
  4. Spade_qc

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    25 Novembre 2009
    Re : Alberta & Sables Bitumineux : des sites contaminés à jamais

    Toute et je dit bien TOUTE les exploitation de matière première devrait être régis et exploiter par l'état! Et je dit sa non par conviction communiste ou même socialisme mais bien par logique. Ce sont des responsabilité trop grande de risquer la vie ,santé et bien être des gens . Dans 10 20 ou 30 ans les habitants et travailleurs pourraient dévelloper des maladies du a l'exploitation en question et ils devront , s'Ils en ont la force, se battre contre la compagnie. Or si c'étais l'État qui régissait( par régire je veux dire totalement à l'aide d'une entreprise d'exploitation d'État) la totalité des exploitations ils auraient tout au long du processus bien plus de conscience environnemental et humaine car l'état ne peux changer de Pays se sauver ,cacher ses fonds ( excluons les vols possibles de certains dirigeant) et ignorer les problèmes autent qu'une compagnie qui peut tout simplement rétorquer la faillite et se sauver avec les fonds . De plus d'un point de vue... légèrement socialiste, communiste cela rapporterais des revenues a l'État et nous n'aurions plus besoin de subventionner une certaine compagnie qui demande subvention non parce qu'elle ne fais plus de profits mais bien parce qu'elle trouve que sa part de profits est trop légère donc elle va siffoner notre belle feuille rouge ou bleu
     
  5. Valapraxis_qc

    Valapraxis_qc


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    12 Décembre 2008
    Re : Alberta & Sables Bitumineux : des sites contaminés à jamais

    Je suis plutôt sceptique. Le principal intérêt des dirigeants est de se faire élire. Il y a parfois de l'eau qui coule sous les ponts avant qu'on voit des impacts environnementaux à grande échelle qui puissent mettre en péril le gouvernement en place et influencer ses décisions. En ce moment, le gouvernement pourrait faire quelque chose et il ne le fait pas... Difficile de croire qu'il ferait mieux...

    Mais j'avoue que les industries sont comme les dirigeants, ils sont intéressés par le capital avant tout (le gouvernement les votes avant tout et garder le pouvoir)... On est mal foutu. L'électricité DIY et l'éducation collective serait une alternative...
     
  6. Valapraxis_qc

    Valapraxis_qc


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    12 Décembre 2008
    Re : Alberta & Sables Bitumineux : des sites contaminés à jamais

    Scusez mon utopie, mais je n'ai pas confiance en l'autorité financière et politique.
     
  7. QuebecUnderground

    QuebecUnderground Archive Punk QC Équipe technique


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    4 Avril 2008
    Re : Alberta & Sables Bitumineux : des sites contaminés à jamais

    L'exploitation des sables bitumineux, si elle continue de s'accroître, fera exploser le bilan carbone du Canada et ruinera à elle seule les efforts de tout le pays en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), dénonce un nouveau rapport de groupes environnementalistes.

    Même si la technologie de captage et de stockage du carbone que favorise Ottawa dépasse les attentes, les émissions de GES de l'industrie, au rythme où elle croît, seront 3,5 fois plus élevées en 2020 que les cibles actuelles du gouvernement. En 2050, les GES produits par l'exploitation des sables bitumineux seront 40 fois plus élevées que ce que prévoit Ottawa, selon les chiffres analysés par Environmental Defence, l'Institut Pembina et Équiterre, dans un rapport intitulé Les sables bitumineux du Canada: Les obligations du gouvernement fédéral.

    «Les sables bitumineux de l'Alberta sont en train de devenir la plus grande catastrophe naturelle du pays, a estimé Steven Guilbeault, d'Équiterre. Si on ne met pas nous-mêmes en place des mesures pour lutter contre la pollution, on va se faire imposer des mesures par nos voisins, notamment les États-Unis.» Il cite l'exemple de la Californie, qui étudie actuellement l'adoption de normes qui rendraient «pratiquement impossible» l'achat de pétrole issu des sables bitumineux.

    Rick Smith, du groupe Environmental Defence, craint pour sa part qu'un nombre effarant de nouveaux projets d'exploitation soient approuvés sans mesures additionnelles pour protéger l'environnement.

    «Aucun de ces projets, selon ce qu'on voit, ne contient de mesures environnementales ou de projet de captage et de stockage du carbone. C'est le statu quo, a souligné M. Smith. Alors, c'est difficile de ne pas conclure que l'industrie essaye de se dépêcher pour obtenir le plus de permis possible avant qu'un cadre réglementaire soit mis en oeuvre.»

    Selon les environnementalistes, Ottawa a l'obligation d'instaurer des règles visant à réduire les dommages causés à l'environnement, notamment en vertu de certaines lois pour protéger les cours d'eau, les espèces menacées d'extinction, les oiseaux migrateurs, l'habitat des poissons, etc.

    Réputation entachée

    À la Chambre des communes, le critique du Parti libéral en matière d'environnement, Gerard Kennedy, a estimé que le gouvernement conservateur cause un tort terrible à la réputation du Canada à l'étranger par son inaction dans la lutte contre les changements climatiques.

    «Il y a quelques semaines, c'était James Cameron; aujourd'hui, ce sont les groupes environnementalistes qui viennent rappeler aux Canadiens comment ce gouvernement a échoué sur la question des sables bitumineux, a soutenu M. Kennedy. En abdiquant ses responsabilités en Alberta, le gouvernement donne un rude coup au Canada à l'international.»

    Le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, actuellement à Terre-Neuve pour une rencontre avec ses homologues des provinces, n'a pas pu commenter le nouveau rapport. À son bureau, on a indiqué qu'il accepte certaines de ses conclusions et qu'il est notamment d'accord pour dire que l'exploitation des sables bitumineux doit se faire dans le respect de l'environnement.

    «Nous avons l'intention d'être le producteur d'énergie le plus responsable sur le plan environnemental, pour toutes les formes d'énergie, et ça inclut les sables bitumineux», avait dit le ministre en entrevue télévisée il y a quelques semaines.

    Le 30 septembre dernier, il a aussi annoncé la mise sur pied d'un groupe consultatif sur les sables bitumineux.
     
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