Chargement...
Bienvenue sur Pirate Punk ! Pour participer à la communauté, il faut s'enregistrer ou se connecter.   Ⓐ//Ⓔ

Que lisez-vous en ce moment?

Discussion dans 'Musique, scène punk et skinhead' créé par Mamelon, 20 Août 2009.

  1. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Lettre ouverte d’une militante antifa au Rojava

    Militant-es antifascistes, nous sommes venu-es au Rojava.
    Nous sommes né-es, nous avons grandi en Europe. Nous nous sommes posé-es des questions. Celles qu’on se pose tou-tes. Qu’est ce que je fais ici, quelle est cette société dans laquelle je vis.
    Nous avons été socialisé-es, nous avons été à l’école. Nous avons suivi-es, pour un temps, le parcours qui est celui déterminé par notre environnement. Un jour, nous avons tout interrogé. Qu’est ce qui nous fait vivre, pourquoi tenir dans une société aussi inégalitaire, injuste. Nous avons ressenti, la colère et la rage qui envahissent nos coeurs. Nous avons vécu, la précarité, l’exclusion des marginaux, la répression des mouvement sociaux.
    Nous avons décidé de nous organiser. Anarchistes, autonomes, communistes, on est tou-tes passés par une ou plusieurs organisations. Nous avons vécu la ZAD, les morts de la police et des fascistes. Nous avons tou-tes développé des initiatives sociales, ouvert des lieux, résisté. On s’est tou-tes retrouvé sous le mot d’ordre des luttes antifascistes. On a trouvé par tout ces moyens, une issue à la vie. Par des chemins différents on s’est intéressé à ce que c’était, qu’être internationalistes. Notre histoire, celle de la lutte antifasciste, anti-impérialiste, féministe, ne s’arrête pas à nos frontières. On a compris que notre génération, c’était celle du Rojava.
    Ce territoire enclavé dans lequel, toute une société de femmes et d’hommes se sont levés pour se défendre par eux–même et construire sans attendre leur utopie : le confédéralisme démocratique. Un-e par un-e on a fait le choix de faire le voyage. Pour apprendre, pour se battre, pour voir de ses/nos propres yeux ce soulèvement.
    Ce temps dans notre histoire collective est totalement connecté aux valeurs et aux luttes qu’on défend.
    Un jour, nous sommes parti-es. Arrivé-es au Rojava, nous venons de continents différents, de pays et de cultures qui n’étaient pas forcément censées se croiser. Pourtant, nous avons trouver un moyen et une unité. Un cadre de vie pour apprendre ensemble ce que c’est, cette révolution en cours.

    On travaille dans la société, dans l’auto–défense, avec le mouvement des femmes, on apprend surtout, sur comment apprendre à s’organiser ensemble.

    Aujourd’hui, toute la société se trouve sous le poids d’une menace écrasante. Celle de la Turquie d’abord, qui menace très prochainement d’envahir le Rojava. En commençant par pénétrer le territoire, en avançant en première ligne des milices djihadistes pour ensuite détruire chaque force et chaque partie de la société. Le régime de Bachar El Assad ensuite, qui n’est pas en reste et a toujours voulu récupérer le contrôle sur ce territoire. Aussi, les forces de la coalition soutiennent leurs intérêts impérialistes dans la région et vendent les armes qui permettent ici de perpétrer des massacres. On nous présente le Moyen–Orient comme un bazar total, un endroit incivilisé. Pourtant, le chaos, les guerres et les crises sont organisées au mépris de ceux qui vivent et construisent des communes. Cela se fera toujours dans l’indifférence de notre monde. Pourtant, nous comptons sur vous tous pour vous informer et pouvoir discuter partout, faire des actions, prendre de nos nouvelles. Chacun de vos mots sur les murs, chaque banderole a une résonance jusqu’à nos existences. Un appel à chacun de vous a été lancé par la campagne riseup4rojava. Antifascistes, nous avons tou-tes à voir avec ce qui se passe ici.
    Ce qui est visé, ce sont non seulement les ressources de la région, mais c’est aussi et surtout l’expérience politique d’auto–organisation qui se passe dans la région. C’est bien face au fascisme que nous luttons ici. Dans ce contexte là notre lutte fait tout à fait sens avec ce que vous continuez de traverser en Europe.
    Nous avons des noms et des histoires. Nos coeurs sont brûlants et si vivants. Nous pensons à vous sûrement très souvent. Nous reviendrons un jour, pour unir nos luttes.

    En attendant, prenons contact, apprenons à nous connaître sans attendre.

    Groupe et organisations politiques vous pouvez contacter la campagne riseup4rojava
     
  2. KANAL

    KANAL Uploadeur Membre actif


    4 749

    3 251

    321

    14 Juin 2019
    Homme
    Bessèges
    Un petit fanzine de "JEUX de L’ÉTÉ , Pour Stimuler les Neurones Révoltés" & occuper en se marrant les moments d'inactivité, récupéré par un pote sur le Camp Alternatif AntiG7 vers Bayonne la semaine dernière.
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
    Lien pour l'imprimer: Carnet des JEUX DE L’ETE
     
    freedomcat et K-wët aiment ça.
  3. K-wët

    K-wët Membre du forum


    25

    17

    0

    31 Mai 2019
    France
    Cool merci ça va m'occuper pendant mes pauses!
     
  4. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Ce texte est de 2003 et reste (hélas) terriblement d'actualité

    Notre planète est une prison

    Nous nous opposons à la société carcérale ; qu’elle se manifeste dans l’architecture de nos villes, dans les rapports de soumission au travail, dans la séparation toujours croissante et l’absence de relation sociale… mais aussi plus brutalement sous la forme d’établissements pénitentiaires, de centres éducatifs fermés, de centres de rétention. La tâche est rude, tous les politiciens nous promettent un avenir dirigé vers le tout répressif, le tout-sécuritaire et son corollaire, la construction de nouveaux centres d’enfermement.
    Ces constructions témoignent concrètement de la politique européenne, elles en sont l’outil le plus destructeur : déjà aujourd’hui c’est aussi bien la lutte des sans-papiers que celle des précaires, des chômeurs et chômeuses, et même des salariés qui en font les frais ; la menace de la prison est désormais l’unique réponse à tous ceux qui (consciemment ou inconsciemment) représentent un danger pour le développement capitaliste, et l’incarcération se banalise.

    S’attaquer à l’enfermement, c’est s’attaquer à la société qui le produit. Toute critique contre cette société ne peut plus désormais omettre d’inclure l’enfermement en posant au moins la question de son utilité et de sa fonction (c’est très loin d’être le cas aujourd’hui). Il est assez étonnant de voir que « les esprits critiques » ne perçoivent pas le lien, pourtant évident, entre le tout-sécuritaire et l’augmentation du nombre de ces sinistres établissements, 13 200 places supplémentaires en prison alors qu’avec déjà 60 000 incarcérés la France bat tous ses records, plus de 1 000 places en centres fermés pour les mineurs, et ses chiffres ne sont que « théoriques » puisque l’on sait que le « taux de remplissage » peut atteindre 200 %.
    Il n’est pas non plus difficile de deviner que quand l’État construit des centres de rétentions supplémentaires, c’est qu’il va durcir sa répression à l’encontre des immigrés.

    Il est également encore plus surprenant de voir que les premiers concernés (migrants, salariés en lutte, prostitué(e)s, gens du voyage, syndicalistes, fraudeurs, jeunes des cités…), alors qu’ils protestent au cas par cas contre toutes les nouvelles lois ultra-répressives (qui prévoient toutes de la prison ferme pour les contrevenants), ne manifestent pas d’opposition à la construction des nouvelles prisons, n’ont-ils pas encore pris clairement conscience qu’il est prévu qu’ils en soient les futurs occupants ? On a l’impression que les murs des prisons sont devenus invisibles, loin des yeux, loin de la conscience ; comme si l’on avait oublié, à cause du matraquage médiatique au sujet du droit, de la sécurité, de la responsabilisation individuelle, du prétendu caractère pathologique des actes subversifs, que la justice est plus que jamais une justice de classes, que le droit est toujours celui du plus fort et que ceux que l’on enferme sont dans leur grande majorité des pauvres.

    Les États européens définissent, légifèrent et appliquent en commun des nouvelles lois et mesures.
    Ce n’est pas nouveau, mais la dernière fournée vise à constituer un véritable arsenal juridico-policier pour contrôler et réprimer les résistances de tous genres au développement du système capitaliste. Pour contraindre l’ensemble des populations, les États n’ont pas lésiné sur les moyens : les ministres de l’Intérieur et de la Justice des différents pays européens, au cours de leurs réunions régulières, ont défini une politique commune à l’encontre des travailleurs, des précaires et des immigrés, ils ont donné une définition de la notion de « terrorisme » qui englobe désormais tous les mouvements sociaux radicaux, ils ont mis en place Europol (embryon de police européenne) ainsi que le système d’information Schengen (SIS, système informatique qui regroupe tous les fichiers de police des différents pays membres de l’Union).
    Le petit nouveau sera dès janvier 2004 le mandat d’arrêt européen qui signe dans les faits l’instauration d’un réel espace judiciaire européen. Dès cette date, toute loi en vigueur dans un pays de l’Union sera applicable dans l’ensemble des 24 pays membres sur simple demande du moindre juge ou procureur.

    Cette tendance au tout répressif est particulièrement visible pour ce qui concerne l’État français qui a lancé un programme de construction de 32 nouvelles prisons, de 95 centres éducatifs fermés (1 par département), de 7 centres de rétention.
    Et les anciens et les nouveaux établissements de se remplir…
    Des rafles sont organisées dans les quartiers populaires où la police se comporte comme une force d’occupation, l’âge de la responsabilité pénale est abaissée à 10 ans et on incarcère dès 13 ans, des tribunaux sont mis en place au cœur des cités HLM afin d’appliquer une justice expéditive, on instaure le fichage dès l’école primaire et on requiert la collaboration des enseignants et des travailleurs sociaux.
    Les flics se sont vu dotés d’armes de guerre et de flashball, flics et vigiles ont désormais le droit de fouiller qui bon leur semble. On installe des tribunaux dans les zones d’attente, on prolonge le délai de la rétention des sans-papiers à 32 jours.
    Les piquets de grève sont réprimés, l’occupation des locaux et toutes les formes de lutte auto-organisée sont criminalisées, etc. Il ne s’agit pas là, contrairement à ce que vous lisez dans votre quotidien préféré, de mesures ponctuelles, visant à « remédier » à tel ou tel problème, mais bien d’une logique totalitaire de la gestion sociale de la part de l’État français dans le cadre européen.

    Il ne sert à rien, comme le proposent certains, de s’en remettre à une fraction de l’État contre une autre, par exemple la justice, pour infléchir une telle politique. Ceux qui espéraient pouvoir compter sur les tribunaux pour voir condamner les flics baveurs ou les patrons licencieurs en ont déjà fait la triste expérience. L’appareil judiciaire n’est pas ce contre-pouvoir « garant des libertés publiques » tant vanté par les démocrates, et il ne l’a jamais été. Il suffirait que ces messieurs aillent un peu traîner dans les salles d’audience pour constater qu’on y anticipe toujours les lois répressives et qu’on y interprète systématiquement les textes dans le sens du durcissement… des mesures comme la double peine et l’interdiction du territoire sont appliquées à tour de bras alors qu’elles ne sont que facultatives, ce sont bien les petits juges qui, délibérément et dans le plus grand arbitraire, choisissent de les distribuer si généreusement.

    Ce n’est pas non plus une question de changement de gouvernements : Julien Dray parle comme Sarkozy, et Strauss-Kahn comme Raffarin. N’en déplaise à la nébuleuse citoyenniste, il n’y a pas d’illusion plus trompeuse que celle d’un capitalisme à visage humain et d’un État partageur de richesse, garant des libertés et du bonheur de chacun. Contrairement aux mièvreries diffusées par les adeptes de la sociale démocratie, ce n’est pas que la nature ou la fonction de l’État aient été perverties, elles n’ont pas changé, elles accompagnent toujours les développements économiques et non pas d’une manière extérieure mais en parfaite harmonie : l’État n’est pas distinct de l’économie et du capital, il en est l’outil de par les institutions. Depuis que l’État existe, il est par essence l’instrument entre les mains de la classe dominante qui cherche à construire l’union sacrée autour du mode de production capitaliste (privé ou public), qu’ils doivent le faire en achetant la passivité des exploités (« la bonne gestion sociale ») ou par une politique de terreur, dépend uniquement du rapport de force.

    Et ce n’est pas de manque d’État dont nous souffrons mais bien de son omniprésence au moment où le droit continue de pénétrer de plus en plus profondément les rapports sociaux (une insulte à un professeur devient un délit par exemple). L’omniprésence des lois est donnée comme la garantie de plus de libertés, le droit est donné comme la valeur la plus élevée de la civilisation. Tous ceux qui outrepassent les cadres juridiques se placent hors-la-loi et sont donc des ennemis de l’intérêt collectif. Et ce discours obtient un large écho (il est vrai qu’il est martelé à longueur de journée tant par la gauche que par la droite, du FN à Attac). Pourtant les exploités savent que le droit est l’arme des puissants qui les assujettit et que l’appareil juridique et policier chargé de l’appliquer est conçu pour garantir la propriété et la sécurité des nantis. Mais faire lécher la main qui frappe ne marche pas que pour la domestication des chiens : aujourd’hui, on voudrait que ces exploités acceptent de se laisser déposséder de tout pouvoir sur leur vie et de devenir, activement ou passivement, les rouages du contrôle social. L’État voudrait, à coups d’énormes campagnes médiatiques et idéologiques gommant tout antagonisme de classe, nous transformer en « bons citoyens » alors qu’être citoyen c’est participer à cet état de choses, c’est accepter l’idée que les seules transformations possibles sont de l’ordre de l’aménagement, de la participation et du « droit de regard ». Être citoyen, c’est surveiller et dénoncer ses semblables, qui feraient mine de déroger aux règles communes. C’est bien cher payé pour de maigres avantages. Même l’idée suivant laquelle on ne peut parler de liberté tant qu’un seul être en est privé semble être passée aux oubliettes : pourtant la liberté n’est pas un état individuel mais un rapport social, à construire, contre le système capitaliste.

    Notre volonté est de briser les séparations catégorielles – ne pas se contenter de lutter chacun de son côté contre l’aspect des mesures sécuritaires qui lui semble précisément destiné – parce qu’elles nous affaiblissent non seulement en nous empêchant de créer un rapport de force « quantitatif » mais aussi au niveau de la compréhension des enjeux, en masquant le phénomène dans sa globalité (un projet européen totalitaro-carcéral). Il nous faut donc retisser les liens qui peuvent réunir dans une même critique du monde capitaliste une salariée, un chômeur, une squatteuse, un précaire, une taularde, un sans-papier…

    La logique sécuritaire ne peut qu’être aux antipodes de la liberté : elle n’apporte qu’isolement, paranoïa et soumission. Si le projet du capitalisme est d’instaurer partout sa domination et sa logique, il est loin d’avoir gagné : il y a un peu partout des résistances, individuelles ou collectives, qui tentent de se dégager des carcans autorisés, des limites d’une contestation normalisée, du cadre d’une légitimité se confondant trop souvent avec la stricte légalité. On voudrait nous faire croire à « la fin de l’Histoire », à la pacification généralisée, alors que ce monde est devenu une vraie poudrière : sur les cinq continents, des gens se battent et s’insurgent. La campagne hystérique et consensuelle sur la sécurité, que ce soit contre les « délinquants » ou les « terroristes » ne parvient pas à faire oublier complètement aux prolétaires que la première violence est celle qu’ils subissent quotidiennement, celle de l’exploitation et de la misère, celle également de la programmation de vastes désastres écologiques et des massacres que sont les guerres. Elle ne parvient pas non plus à complètement occulter que cette violence est planifiée par un système en vue de servir les intérêts d’une clique de profiteurs.

    Cela fait longtemps déjà qu’on n’attend plus des syndicats qu’ils soient autre chose que les interlocuteurs privilégiés du pouvoir. La CFDT est devenue une entreprise européenne, la CGT n’a plus pour vocation d’être « un syndicat de contestation » mais un gestionnaire des plans sociaux, les autres syndicats naissants prendront rapidement le relais… Les mouvements du printemps l’ont montré encore une fois : alors que la convergence des luttes était dans l’air, l’ensemble des organisations syndicales ont tout fait pour empêcher une grève générale, déposant volontairement des préavis de grève successifs, empêchant ainsi toute dynamique, toute auto-organisation conséquente et toutes rencontres capables de faire naître une autonomie réelle et des solidarités effectives.

    On ne peut pas attendre non plus des associations citoyennistes ou altermondialistes et autres ONG, émergence de la gôche (même « extrême »), la mise en place de véritables rapports de force : ils ont montré à maintes occasions leur collaboration avec les forces repressives dès qu’ils se sont sentis débordés, que ce soit à Gênes ou à Evian où, par exemple, Attac avait installé un stand de délation au sein d’un campement. En revanche on a vu des luttes autonomes qui ont pris le temps de se construire, de se doter de moyens, de soutiens, voire au moins une bonne partie de leurs revendications aboutir : les ouvriers de Cellatex, les femmes de ménage des hôtels Arcade qui ont fait fi des principes de légalité (la plupart étaient des sans-papiers, elles n’ont pas hésité à « dégrader » leur lieu de travail) et ont réussi à créer un rapport de force suffisant pour faire plier la direction d’une multinationale. Il existe aussi des luttes ayant déjà un passé de plusieurs années qui, sans tout bloquer, ont entravé l’application des lois racistes et discriminatoires telle la longue lutte et les actions des collectifs de sans-papiers.

    Par exemple : réagir à l’expulsion d’un sans-papier par voie aérienne était jusqu’à présent un « acte légal », pourtant dernièrement plusieurs passagers, outrés par la violence policière à l’encontre d’expulsés menottés dans l’avion, qui se sont levés de leur siège pour protester, ont été pour ce fait mis en garde à vue et inculpés d’ « entrave à la circulation d’un aéronef » et d’ « incitation à la rébellion ». Ils n’ont pas été longs à comprendre que la légalité n’était pas synonyme de ce qu’ils appelaient jusque-là justice ou légitimité. Il est clair que la seule façon de s’opposer à ces expulsions qu’il nous reste est d’empêcher l’application de la loi, cela signifie donc de créer un rapport de forces suffisant pour qu’il devienne impossible au pouvoir d’appliquer ces textes. Ce phénomène peut s’appliquer à l’ensemble des volontés de résistances à ce monde. Une occupation d’usine est illégale, une discussion politique dans un lycée est interdite, une grève sans préavis est passible de licenciement, une manifestation improvisée est considérée comme une émeute… même la plus petite résistance à l’ennui, comme de rester à discuter dans le hall de son immeuble, peut conduire en prison. Chaque lutte est menacée de répression et d’incarcération ; parce que dans ce monde les actes de résistances sont effectivement devenus des délits, il est donc inutile d’en appeler au respect des principes de leur démocratie (ses lois ont été votées démocratiquement, elles sont appliquées par une police et une justice républicaines), il ne nous reste qu’à nous organiser et à nous battre.

    Aujourd’hui, la lutte contre toutes formes de répression et contre l’instauration d’une société carcérale devient un aspect fondamental de chaque forme de résistance, parce que chacun d’entre nous s’y trouve confronté dans toute sa violence dès que s’ébauche une perspective collective de changement social ou une simple rébellion. Parce que le capital et ses États déploient tous leurs moyens pour maintenir leur domination.

    Résistants de tous les pays, unissons-nous, la convergence des luttes ne pourra se faire qu’en faisant fi de la légalité, sous peine de ne jamais voir le jour.



    Novembre 2003.




    Texte rédigé par l’Envolée journal, l’Envolée radio, le Secours Rouge, des membres du Comité anti-expulsion et des participants à la Coordination internationale contre l’enfermement et l’univers carcéral.

    Lien du texte : :emoji_point_right:[infokiosques.net] - Notre planète est une prison
     
  5. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    [A LIRE]

    Aux frontières de l’exploitation - Esquisse d’une pensée contre les frontières étatiques et de classe

    Ce 10 janvier 2019, deux camarades comparaissent devant le tribunal correctionnel de Gap. Ils sont accusés d’aide au passage illégal de la frontière franco-italienne, dans les environs de Briançon.
    Il n’y a pas lieu de s’en indigner ni même de s’en étonner. Le contrôle des frontières et des marchandises et humains admis ou non à les franchir est une prérogative exclusive et essentielle des états.
    Qui s’incarne au quotidien dans la persécution et la mise en danger par les forces de l’ordre des personnes qui tentent de rentrer et de séjourner en France sans les bons papiers.
    Qui se traduit par la conclusion d’accords avec les chefs de guerre libyens, le roi du Maroc et autres dictatures, turque ou soudanaise. Le concept : l’externalisation des frontières. Les conséquences : des dizaines de milliers de vies englouties par le désert et la mer, le viol des femmes et la torture systématisées, l’internement de masse dans des camps de concentration, l’esclavage.

    De Khartoum à Calais, des barbelés des camps libyens aux patrouilles nocturnes de flics dans la montagne, une seule et même politique.

    Quiconque entend contester ce monopole du contrôle des frontières par l’état s’expose à une réaction du pouvoir. Réaction qui s’exprime dans ce tribunal par la voix du procureur et la future sanction des juges.
    Dans ce système-monde, la répression prend des formes multiples : elle est économique, policière, pénale, plus ou moins systématique et brutale selon la position à laquelle on est assigné dans l’échelle des dominations.

    Carnage.

    Ce monde, ce système est un carnage. Un pillage sans limite de l’ensemble des ressources, rendant invivable une partie croissante des territoires que les gens sont obligés de quitter. Un carnage écologique qui se décline en extraction de la biomasse, désertification, appauvrissement des sols, assèchement et pollution massive des cours d’eau, fonte des réservoirs d’eau douce, disparition de la biodiversité et des pollinisateurs naturels, contamination chimique et nucléaire de territoires.
    D’Amazonie en Afrique centrale, en Mongolie, en Biélorussie ou au Japon.
    Partout.
    Insécurité alimentaire de masse, famines, épidémies, génocides et autres fléaux s’abattent sur des pans entiers de l’humanité. Ils sont les effets et le cœur de la guerre, qu’elle soit économique, financière, ou militaire.

    Le vivant en général est soumis à un comportement délirant, complètement cannibale, du système capitaliste. Tout est propre à devenir marchandise : de l’eau potable au corps des femmes, de l’AK-47 au fœtus.

    Ce carnage laisse des traces irrémédiables de violence dans les histoires individuelles et collectives. Ce système sème la mort et le désert. Et plus que jamais, la misère et l’exploitation sont le lot commun de l’humanité dans son ensemble — ou presque.
    Dans un tel système, tôt ou tard, n’importe qui peut se retrouver et se retrouvera naufragé et devra partir pour chercher ailleurs où et comment survivre.

    Dans cette guerre impitoyable contre le vivant et l’humanité, nous sommes toutes et tous des naufragé-es en devenir.

    Dans cette logique, nous sommes tous·tes marchandises, ressources et fusibles de la logique de rentabilité du capital. La mondialisation s’est faite au profit de puissances industrielles et financières dans une logique de privatisation totale au prix d’une dépossession du plus grand nombre.

    L’histoire des pays colonisés renferme son lot de souffrances et d’exploitation outrancières, de racisme, de négation de l’individu, de guerres, et de domination des puissances occidentales.
    Les monopoles industrialo-financiers occidentaux ont pu, grâce aux soutien des états et de leurs armées, par l’influence et la corruption des possédants locaux des colonies ou ex-colonies, s’approprier toujours plus de matières premières, accroître leur production, s’abreuver de nouveaux marchés juteux, dans des régions où les coûts sont bas, le droit salarial quasiment absent et l’exploitation quasi-esclavagiste.

    Marchandise humaine et compétition.

    Les migrations vers l’Europe, si marginales qu’elles soient par rapport aux mouvements migratoires dans le monde, ont généré un bruit médiatique phénoménal ces dernières années.
    Ces candidats à l’intégration représentent une aubaine à plusieurs titres.
    Boucs émissaires parfaits dans une période de rhétorique d’insécurité permanente, ils permettent d’acheter et de fabriquer l’électorat de l’extrême-droite. Ils justifient ensuite de renforcer aux frontières intérieures et extérieures de l’Europe, et sur tous les territoires possibles l’emploi de matériels et moyens de surveillance, contrôle, répression, enfermement, etc, un terrain de jeu et un marché lucratif pour l’industrie d’armement.
    Les nouveaux arrivant·es représentent enfin une main-d’oeuvre idéale : arrivée auprès de l’employeur à ses propres frais, à un prix défiant toute concurrence locale, sans protection sociale ni sécurité au travail, rendue docile par les difficultés du parcours, et jetable dès qu’elle n’est plus utile.

    Le patronat ne s’y trompe pas lorsqu’il affirme la nécessité de cette migration corvéable à merci. Comment pourrait-on alors encore aujourd’hui penser que l’immigration représente un problème alors qu’elle contribue à la croissance, si ce n’est pour s’assurer que les exploités soient mis en concurrence ?

    Dans les anciennes colonies françaises comme en hexagone, on peut se retrouver à travailler pour les mêmes firmes transnationales, plus ou moins exploité selon que l’on dispose ou pas des bons papiers.

    On peut ici se sentir privilégié bien que « la crise » (qui n’est qu’une réorganisation de la production capitaliste) touche également la population voyant son niveau de vie reculer. Les licenciements massifs des pôles industriels (ex Arcelor Mittal) ruinent des vies ouvrières nombreuses et ne sont pas dus à la migration des humains mais à celle des machines et des investissements là où les coûts de production sont plus attractifs, plus « compétitifs ».

    Les migrant.e.s sont accusé.e.s d’être des concurrent.e.s sur le marché du travail alors qu’iels sont d’autres exploité.e.s. Les camionneurs.euses français ont douloureusement senti la venue des travailleurs.euses d’Europe de l’est sous la forme d’une plus grande pression de leurs patrons sur les heures, le taux horaire, etc.


    Valeur(s).

    Liberté, égalité, fraternité. Les valeurs invoquées par l’état dans son histoire moderne ont été et restent diverses manières d’habiller les logiques d’exploitation pour les justifier, et ce quelles que soient les références utilisées : supériorité raciale blanche, scientisme, positivisme, développement, droits de l’homme. Tous les « universalismes » nés dans les milieux intellectuels des pays conquérants ont été autant de valeurs mobilisées par la classe dominante pour la défense de ses intérêts propres, industriels, économiques, culturels, etc.

    Ces valeurs ne sont pas des idéaux que l’usure du fonctionnement des institutions démocratiques aurait dévoyés, mais ont été le drapeau avec lequel le capitalisme a revêtu son passage en système dominant dans le monde. Et ce drapeau n’est déjà plus qu’un torchon sale et jeté à la poubelle de l’histoire d’en haut.

    Du reste, les chiens de garde du système, chroniqueurs autorisés et autres « penseurs » réactionnaires ne s’y trompent pas, qui ne s’appuient guère plus sur ces valeurs que pour justifier la fermeture de l’espace intérieur, où elles seront protégées d’un extérieur « barbare » : la sécurité éventuellement liberticide au nom de la liberté, ou encore l’égalité au sein d’une partie choisie de la population. Le déchainement de mépris, au nom des valeurs républicaines, qui a pu s’exprimer ces dernières semaines à l’encontre de celles et ceux qui ont pris la rue et les rond-point, affirmant leur refus d’être gouvernées et tentant de se relier et de s’organiser en conséquence, relêve du même mécanisme. Là-bas, les « barbares », ici, les « foules haineuses ».En danger, les valeurs. Et pour les défendre, la force.

    Aujourd’hui, l’état déploie une milice à ses frontières pour suveiller et traquer les éxilé.e.s. Des maraudes s’organisent pour leur porter secours, non pas seulement parce que la montagne, la neige et le froid sont en eux-mêmes des dangers, mais du fait de la mise en péril qu’entraîne ce déploiement sécuritaire. Et la justice pourchasse celles et ceux qui y prennent part. Le message se veut clair : quiconque entend traduire en actes des valeurs pourtant gravées au fronton de tous les bâtiments publics peut finir en taule.
    Dès lors, peut on attendre d’un tribunal qu’il rétablisse, au nom de ces valeurs, un prétendu « état de droit » qui n’est, en définitive, rien d’autre que l’expression d’un rapport de forces, celui du totalitarisme capitaliste et des violences qui, partout, toujours, l’accompagnent ?

    Peut on même invoquer ces valeurs dans une sorte d’absolu qui évacuerait la question de fond des rapports d’oppression qui, pourtant, conditionnent la possibilité, ou en l’occurence l’impossibilité, de leur réalisation ?

    Nous ne voulons plus croire en ce mensonge. Dans la guerre qu’il mène contre le vivant et l’humanité, ce système, dont l’état n’est qu’un rouage, n’admet qu’une valeur : celle du profit.

    Et alors ?

    Quelle possibilité pour une lutte dans le Briançonnais, territoire où la classe prolétaire (saisonniers des stations et précaires du bâtiment) est atomisée et pour une part importante itinérante, donc peu organisée face au travail, et qui se retrouvera à la rue quand le réchauffement climatique aura fait fondre les espoirs de loisirs de neige ? Quelle lutte dans un territoire où la classe possédante profite de l’exploitation touristique de la montagne mise en scène comme un espace « sauvage », « préservé » dans un spectacle caractéristique du capitalisme de loisirs ? Quelle lutte possible dans un territoire où les forces de l’ordre sont chargées d’assurer que les « indésirables » soient invisibles dans ce décor de cartes postales ?
    Bousculer cet ordre frontalier implique de remettre en cause l’ensemble de l’industrie de loisirs qui n’est qu’une forme locale du carnage mondial.

    Ni ici ni ailleurs, nous ne voulons qu’une infime minorité prenne les décisions, accumule les richesses. Ni ici ni ailleurs, nous ne pouvons ignorer le carnage. Mais une perspective où l’on aide un « autre » quand tant d’autres restent livrés à eux-mêmes peut-elle suffire ? Peut-on imaginer nous extraire du carnage, nous émanciper collectivement autrement que dans une lutte commune ? Peut-on faire autrement que lutter dans chaque situation où nous percevons nos intérêts communs pour les réaffirmer et nous libérer ensemble, à partir d’une conscience de condition commune, entre exploité-es et face aux exploiteurs ? Peut-on s’opposer plus longtemps aux politiques racistes d’état sans s’associer avec les principaux concernés, la où ils et elles s’organisent et luttent déjà ? Peut-on combattre les violences policières sans une analyse systémique qui prenne en compte a minima l’ensemble des perspectives évoquées ici ?

    Texte imaginé et rédigé par un collectif de personnes socialement hétéroclites mais qui sont toutes blanches et avec les papiers nationaux français, et qui ne demande qu’à être discuté et amélioré...

    Aux frontières de l’exploitation - Esquisse d’une pensée contre les frontières étatiques et de classe

     
    Dernière édition: 24 Septembre 2019
  6. Uchronie

    Uchronie Membre actif

    Juste une citation d'E .Allan Poe ,
    Tellement juste !

    --" C'est ceux qui rêvent le jour qui savent les choses qui échappent
    à ceux qui rêvent la nuit." -----------
     
  7. KANAL

    KANAL Uploadeur Membre actif


    4 749

    3 251

    321

    14 Juin 2019
    Homme
    Bessèges
    Un petit livret "LES SYMBOLES DU FASCISME - savoir les reconnaître pour mieux les combattre", publié & diffusé par IpEH Antifaxista IpEH Antifaxista, | radar.squat.net .
    Beaucoup les connaissent certainement déjà, mais il est toujours bon de le rappeler, & de diffuser.
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
    [​IMG]
     
    freedomcat apprécie ceci.
  8. freedomcat

    freedomcat Membre actif

  9. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Je viens de tomber sur cet article qui parle des conséquences physiques et des nombreux problèmes de santé dû aux agressions sexuelles.


    Violences sexuelles : diabète, cancers... Des conséquences somatiques trop ignorées

    Par Jean-Louis-Thomas
    Docteur en médecine




    Ce mercredi 25 novembre a lieu la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Chaque année, au moins 86.000 d'entre elles sont victimes de viols ou de tentatives de viol, dont les médecins sous-diagnostiquent souvent les conséquences somatiques. Elles sont pourtant nombreuses, explique le docteur Jean-Louis Thomas, secrétaire de l’association Stop aux violences sexuelles .


    [​IMG]

    Chaque année, 86 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viols ou de tentatives de viol. (Flickr/CIA DE FOTO/CC)


    La violence sexuelle engendre des troubles somatiques multiples, mal connus et sous-diagnostiqués par les soignants, qui n'ont pas été formés sur le sujet. Ils font l’objet de nombreuses publications [1].



    Ces troubles peuvent être classés en trois catégories [2], en fonction de leur gravité croissante et de leur délai d'apparition :


    • les douleurs, manifestations les plus fréquentes et qui touchent tous les organes ;
    • les troubles fonctionnels, qui accompagnent les douleurs et surviennent précocement ;
    • les troubles lésionnels, les plus graves et d’apparition plus tardive.



    Les troubles gastro-intestinaux


    Toutes les enquêtes concordent pour affirmer que les troubles gastro-intestinaux sont plus fréquents chez les sujets ayant été victimes d’agressions sexuelles. Une pathologie digestive mérite une mention particulière : le syndrome du côlon irritable ou colopathie fonctionnelle.


    Les troubles musculaires et articulaires


    Les douleurs chroniques à l’âge adulte sont beaucoup plus fréquentes chez les sujets qui ont subi des sévices sexuels durant l’enfance.



    Beaucoup de publications indiquent une prévalence significativement accrue des douleurs ostéo-articulaires et musculaires. Elles touchent tous les sites : la colonne rachidienne, les membres, la face..., et sont parfois diffuses. La fréquence de la fibromyalgie est augmentée chez les sujets victimes d’agressions sexuelles.

    Les troubles neurologiques


    Les victimes d’agressions sexuelles rapportent plus souvent que d‘autres des manifestations neurosensorielles non spécifiques, telles que vertiges, bourdonnements d’oreille, étourdissements, malaises…



    Dans le registre des manifestations douloureuses induites par les violences sexuelles, les céphalées (maux de tête) tiennent une grande place.


    Les troubles gynécologiques


    La pathologie douloureuse vient en tête des affections gynécologiques observées chez les femmes ayant subi des violences sexuelles : fréquence significativement accrue des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs pendant les règles, des syndromes prémenstruels ou des douleurs pendant les rapports sexuels. Une part des douleurs pelviennes pourrait être liée à une endométriose.



    Quelques séries indiquent que les violences sexuelles pourraient augmenter l’incidence d’autres désordres gynécologiques tels que les fibromes.


    Les troubles nutritionnels et métaboliques


    Un grand nombre d’études rapporte une association positive entre violence durant l’enfance et obésité à l’âge adulte. De même, dans une étude réalisée chez des sujets ayant recours à la chirurgie bariatrique pour obésité sévère. Trois facteurs explicatifs sont associés à l’obésité liée aux violences : les troubles du comportement alimentaire (boulimie, compulsions alimentaires), les troubles de l’humeur (dépression, anxiété) et l’inactivité physique.


    Les violences sexuelles subies durant l’enfance et/ou l’adolescence seraient également associées à une augmentation du risque de diabète.


    Les troubles cardiovasculaires


    Les violences sexuelles sont susceptibles d’avoir des conséquences délétères sur le système cardiovasculaire par de multiples mécanismes : hyperactivité du système nerveux sympathique, dépression, troubles du comportement alimentaire, obésité, inactivité physique, tabagisme.



    L’étude de cohorte des infirmières américaines a permis d’obtenir des informations sur le risque d’hypertension artérielle lié aux violences subies dans l’enfance et/ou l’adolescence. Plusieurs études ont également souligné un lien entre le risque de maladie coronarienne et des antécédents de violence sexuelle dans l'enfance.


    Les cancers


    Une enquête téléphonique réalisée auprès de 4.230 hommes et femmes de plus de 18 ans domiciliés aux États-Unis a montré que les victimes de violences sexuelles durant l’enfance avaient un risque significativement augmenté (21%) d’avoir un cancer à l’âge adulte.



    Une étude transversale portant sur 4.732 femmes âgées de 18 à 88 ans inscrites en 2006-2007 sur le registre de santé du Kentucky (dont 2,1% avaient eu un cancer du col utérin) a révélé que la prévalence de ce cancer était significativement augmentée (multipliée par 2,6) chez les femmes ayant subi des violences sexuelles.


    Les maladies infectieuses, allergiques et auto-immunes


    Les violences sexuelles favorisent les maladies infectieuses sexuellement transmissibles, soit au moment des agressions, soit à distance en raison des comportements sexuels à risque qu’elles induisent.


    Une enquête auprès de plus de 4.000 américains a montré que le risque de développer un asthme à l’âge adulte était multiplié par 2 chez les sujets ayant été victimes d’actes sexuels imposés.


    Une publication américaine fait état d’un travail ayant recensé la survenue de 21 maladies auto-immunes dans une cohorte de plus de 15.000 adultes. Elle indique que les violences de tous types subies dans l’enfance augmentent la probabilité d’une hospitalisation pour maladie auto-immune, sujet également décrit par le Docteur Guérin, endocrinologue.



    Il convient de préciser que toutes les personnes souffrant des maux précédents n'ont pas été victimes de violence sexuelle, mais devant de tels maux, le corps médical se doit aujourd'hui d'en effectuer le dépistage en posant la question de violences vécues, en particulier dans l'enfance.





    -------------------------------------------------------------


    [1] J-L. Thomas, "Les conséquences des violences sexuelles sur la santé physique : revue de littérature", Revue française du dommage corporel, 2015.
    [2] L. Jehel, J-L. Thomas, V. Guérin, "Conséquences médicales des violences sexuelles : comment les dépister et les soigner ?", Les Entretiens de Bichat, 8 octobre 2015.

    Source : http://leplus.nouvelobs.com/contrib...es-consequences-somatiques-trop-ignorees.html


     
  10. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
  11. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Je viens de lire cet article :

    Le nombre de sans-abri mortEs dans la rue a augmenté de 15% en 2018...

    612... 612 décès recensés en 2018.

    Mais la liste pourrait être six fois plus longue, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.
    Le collectif des Morts de la rue à publié ce mardi son triste rapport annuel sur la mortalité des personnes sans domicile fixe en France en 2018.

    612 SDF sont décédés en France en 2018, ils avaient moins de 50 ans en moyenne


    VIDEO. Le nombre de sans-abri morts dans la rue a augmenté de 15% en 2018
     
  12. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
    Dernière édition: 12 Novembre 2019
    freedomcat apprécie ceci.
  13. KANAL

    KANAL Uploadeur Membre actif


    4 749

    3 251

    321

    14 Juin 2019
    Homme
    Bessèges
    freedomcat apprécie ceci.
  14. popc

    popc Membre du forum


    40

    14

    2

    11 Novembre 2019
    Nouvelle-Aquitaine, France
    001.JPG
     
    Mireille et freedomcat aiment ça.
  15. freedomcat

    freedomcat Membre actif

  16. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
    Je savais pas que rotten était punk
     
    KANAL apprécie ceci.
  17. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    En tout cas c'est une belle raclure
     
    dawa apprécie ceci.
  18. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    [​IMG]

    L’histoire des luttes décoloniales et panafricaines en musique

    "Par les damné.e.s de la terre. Des voix de luttes 1969-1988" de Rocé

    Entretien avec le rappeur Rocé :


    « La France a des problèmes de mémoire, elle connaît Malcom X mais pas Frantz Fanon, pas le FLN, connaît les Blacks mais pas les Noirs », rappe Rocé en 2006 dans l’album Identité en crescendo. Douze ans plus tard, l’artiste apporte une réponse à ces « problèmes de mémoire » avec le projet Par les damné.e.s de la terre. Des voix de luttes 1969-1988, qui sort le 2 novembre prochain en autoproduction chez Hors-cadres. Une compilation de 24 titres interprétés pendant cette période des décolonisations et de la Guerre Froide. Des morceaux qui, ensemble, racontent une histoire de convergences des luttes, éclairantes pour penser le présent. Rencontre avec Rocé, qui avait, pour Afriscope, l’année passée raconté en quelques chroniques l’histoire de plusieurs morceaux de ce projet (lire ici). Un lancement est prévu à Paris le 28 octobre.

    « Par les damné.e.s de la terre », le titre de cet album qui réunit des titres, dont certains inédits, sortis entre les années 1969-1988 fait référence à une œuvre majeure du psychiatre anticolonialiste et indépendantiste, Frantz Fanon, Les damnés de la terre, publié en 1961. Qui sont les damné.e.s de la terre ?

    Dans ce projet ce sont tous les exilés, les colonisés, les ouvriers, les pauvres, les subalternes. Ce sont tous ces gens dont l’histoire ne parle pas. Qui n’ont pas leur histoire. Qui n’ont pas leur mot à dire. Qui n’ont pas la parole.

    Les préoccupations de ces « damné.e.s de la terre » sont aussi celles de nos générations. Les années soixante sont des modes d’emploi pour aujourd’hui.

    Comment est né ce projet que vous définissez comme embrassant à la fois la musique et le patrimoine ?

    Ça fait longtemps que ce projet mûri dans ma tête. Aurélien, un ami disquaire aux puces de Clignancourt (Paris 18e) m’a fait écouter un morceau sur un 45 tours, début 2000, du béninois Alfred Panou. Un morceau qu’il a fait avec l’Art Ensemble of Chicago, célèbre groupe de free jazz contemporain américain. En l’écoutant, je me suis dit : « c’est du rap ! » A cette époque, le slam – le texte clamé – était alors à la mode. Dans la même dynamique je découvre Colette Magny, avec un morceau « Répression » enregistré avec des musiciens de free jazz. Colette Magny, française, était quelqu’un de très engagée, qui jouait dans les usines en grève, qui avait des textes sur les luttes de décolonisations et sur celles du monde ouvrier.


    [​IMG] Ces morceaux c’est l’histoire sous l’histoire de la musique, l’histoire sous l’histoire. Je réalise alors que leurs préoccupations, celles de ces « damnés de la terre » sont aussi celles de nos générations. Les années soixante sont des modes d’emploi pour aujourd’hui. Des modes d’emploi qui ont été enfoui. Ça m’a pris une dizaine d’années de creuser cette intuition pour en faire un projet. C’est un travail archéologique sur le disque vinyle. C’est ce qui m’a tout appris, m’a fait tout comprendre. Et je me suis appuyé sur l’aide de deux historiens passionnés et connaisseurs de musique : Amzat Boukari Yabara, spécialiste du panafricanisme et Naïma Yahi, spécialiste des exils et des migrations. Ils ont écrit le livret du disque.

    Quel est le lien que vous tracez entre ce projet et le rap, vous qui faites partie de cette « génération qui a vu naître le rap français, et avec lui l’énorme engouement pour cette musique des enfants de la deuxième et troisième génération d’immigrés »[1]. Vous parlez de « spoken word francophone ». Qu’est-ce que cela signifie ?

    Ce projet je l’ai fait en France en tant que rappeur français, entouré de diasporas variées et multiples. Quand je vais dans les classes ici en région parisienne pour faire des ateliers, je peux rencontrer des élèves dont les parents sont originaires de Côte d’Ivoire, du Mali, du Maroc, d’Algérie… le point commun est qu’ils viennent de pays coloniaux et parlent tous français. Ce qui nous manque c’est la politisation et la fraternité des luttes passées.

    Ce qui est normalement la base mais aujourd’hui on constate qu’on se retrouve dans la même classe sans savoir pourquoi. On ne sait pas que c’est à cause de la colonisation, que ça devrait lier par une sorte de fraternité, de sororité. Il y a un manque d’identification que je ressens dans les classes dans lesquelles j’interviens depuis des années, parce que beaucoup apprennent une histoire qui ne leur parle pas. Ils ne peuvent pas alors se sentir concernés par la société dans laquelle ils vivent, car cette société, dès l’école, ne les inclue pas. Si au fin fond du monde colonisé on apprend qui sont les rois de France, à Versailles on doit apprendre qui était Jean Marie Tjibaou. C’est normal.

    Ce qui nous manque c’est la politisation et la fraternité des luttes passées.

    Vous adressez ce projet particulièrement aux jeunes générations ?

    Ce projet n’est pas un projet destiné aux jeunes, c’est un outil de transmission qui s’invite dans les programmes scolaires, chez les profs, chez les élus, dans les milieux de pouvoir, afin de souligner le malaise d’une histoire racontée qui est encore l’histoire impérialiste.

    Ce problème d’identification dont vous parlez se ressent aussi dans la culture hip hop et le rap dites-vous.

    Par rapport au rap, les gens de ma génération connaissent les Last poet parce que nous avons été baignés dans la culture américaine depuis notre plus tendre enfance mais nous ne connaissons pas nos propres last poet. Nous faisons du rap français sans connaitre nos ainés. On va nous parler de Brel, de Brassens, de Ferré et c’est très bien, mais sans référence aucune à ceux qui sont de nos origines d’exils, de diasporas, et qui ont pu écrire des textes en français sur ces réalités, sur les colonisations, sur les luttes de l’immigration. C’est ce qu’il fallait aussi peut-être découvrir et ressortir. C’est aussi de là que vient le rap français. Ce n’est pas de là que vient le rap mais les thèmes abordés dans le rap français sont les mêmes que ceux employés par nos aînés. C’est le fameux dicton : « Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, les histoires de chasses ne peuvent que chanter la gloire du chasseur ». On connait seulement l’histoire des élites. On nous apprend l’histoire des rois, pas celle des serfs. Et c’est un peu pareil avec les luttes : on ne sait rien sur les luttes, sur les ressorts, sur ceux qui les font.

    Sous prétexte que c’est de la musique on invisibilise l’engagement politique des morceaux, on garde l’effet carte postale.

    Aujourd’hui, pourtant, le rap comme d’autres cultures musicales, est imprégné de musiques africaines notamment, faisant le pont entre ces histoires liées.

    Aujourd’hui beaucoup de projets sortent avec en effet des musiques dites « world ». Des fois les médias évoquent des musiques qui portent un lourd poids social ou politique sans jamais en parler. C’est une sorte d’orientalisme, d’exotisme, de fantasme. Sous prétexte que c’est de la musique on invisibilise l’engagement des morceaux, on garde l’effet carte postale. Oui c’est des morceaux pour danser mais pas seulement. Donc ma démarche est un peu inverse : montrer que la musique c’est aussi de la politique. Montrer que le rap est le prolongement de ça. C’est de la musique, mais la musique de ceux qu’on n’écoute pas.

    Le hip hop d’aujourd’hui n’est plus aussi contestataire qu’à ses débuts diriez-vous ?

    Je pense que la contestation n’est pas forcément dite, elle se trouve aussi dans la posture, dans le fait que le style musical est celui que les institutions ne veulent pas entendre. Le hip hop s’est juste adapté dans le monde dans lequel il vit. Le hip hop s’adapte au capitalisme, il est plus capitaliste que le capitalisme. Je dis pas que c’est une bonne chose, le capitalisme fait trop de mal sur le long terme, je veux juste dire que les nouvelles générations savent mieux gérer ce rapport de force et le renvoyer dans la gueule de l’industrie si je compare à ceux de ma génération. Mais il n’y a pas d’engagement politique sur le long terme. Ce n’est pas un reproche, le hip hop n’est pas là pour ça. Chacun en fait ce qu’il veut. Le hip hop est une culture dans laquelle certains ont su prendre leur autonomie économique et c’est déjà énorme.

    Parmi les voix représentées dans ce projet, il y a celles des indépendantistes antillais, des ouvriers (« Groupe culturel Renault »), des travailleurs immigrés pour une reconnaissance de leurs droits (« Carte de résidence »), celles d’une mémoire oubliée autour de l’esclavage (« Où sont les tam tam » de Guy Cornely), celles qui racontent les douleurs de l’exil ( « Le Mal du pays » de Mano Charlemagne), celles qui dénoncent les oppressions ( « Aux tortionnaires » de Léna Lesca ou « Monsieur l’indien »). Ce projet crée alors une cartographie des luttes qui embrasse tous les continents.



    On est dans une époque de résignation, et on voit la résignation presque comme quelque chose de cool, un lifestyle hype, style no life. A l’inverse mettre l’espoir dans des processus concrets c’est vu comme quelque chose de pas hype du tout

    Aujourd’hui on parle de « convergences des luttes » comme si cela n’avait pas existé auparavant. A cette époque des non-alignés, des tiersmondistes, des décolonisations, il y avait une fraternité sur les décolonisations. Ces convergences là – dont on ne nous parle pas à l’école- ont existé : ce qui m’a frappé c’est de voir le général Giap avec l’équipe de FLN de foot parce qu’il les avait invités au Vietnam au moment de leurs luttes de libération. Quand on voit comment tous ces gens s’aidaient à l’époque, qu’ils avaient ces points communs du monde paysan au monde ouvrier, ce que ça dit c’est qu’il y avait un projet. Aujourd’hui on est dans une époque où il n’y a pas de projets de société. Il ne peut pas y avoir de connivences s’il n’y a pas de projets. Le seul projet c’est le capitalisme et on sait que ça ne lie pas les gens entre eux.

    [​IMG]
    Vo Nguyen Giap & Equipe de foot du FLN Algérie

    Quand j’ai fait ce projet, « Par les damné.e.s de la terre », j’ai simplement découvert qu’il y avait des modes d’emploi. Or, quand tu en parles, on te regarde comme si tu étais un extrémiste engagé. Comme si tu étais obtus ou nostalgique d’une époque. Alors qu’au final tu n’es seulement pas résigné. On est dans une époque de résignation, et on voit la résignation presque comme quelque chose de cool, un lifestyle hype, style no life. A l’inverse mettre l’espoir dans des processus concrets c’est vu comme quelque chose de pas hype du tout

    « Tout est parti en couilles quand « rap conscient » est devenu une insulte », rappe justement Youssoupha dans son dernier album. Vous êtes aussi souvent classé dans les « rappeurs conscients ». Vous définissez-vous, et notamment avec ce projet, comme un militant ?

    Je me sens proche de dynamiques qui ne sont pas des partis traditionnels. Je ne vote pas. Mais je pense qu’il y a des solutions il y en a plein, il y a des choses à construire et déconstruire mais ça passe par des chemins de traverse et non pas par l’autoroute. Je pense que beaucoup de choses se font localement. Et je crois en la nécessité de créer des réseaux autonomes, indépendants. Quand les réseaux sont créés par le pouvoir, sans projet de société, ça ne ramène que du clientélisme et des politiques qui vont vers le plus fort. Se créer des autonomies, des réseaux, des manières d’autogestion, par du travail de groupe, non par des leaders.

    Des leaders politiques justement, il y en a dans le projet « Par les damné.e.s de la terre ». Vous avez agrémenté votre disque d’interlude d’hommes politiques comme Aimé Césaire et Jean Marie Tjibaou notamment.

    J’ai tout mêlé dans le projet : il y a aussi un interlude de Ho Chi Min. Le projet commence par une allocution de Jean-Marie Tjibaou, un discours sur « Mélanésia 2000 » prononcé en 1974, où il montre finalement que la culture est un pilier de la politique. Il dit : « cette culture il faut la montrer. Si on ne la montre pas, on pense qu’on n’existe pas ». Quand je vois des projets musicaux qui sortent en invisibilisant leur part de politique, pour moi c’est mauvais parce que on invisibilise du coup les cultures qui vont avec, les discours et les engagements. On laisse juste un corps sans cœur.

    Ce projet est aussi une histoire de rencontres. Car il a fallu aller chercher les artistes, ou leur ayant droit, et vous êtes entré alors, parfois, dans les vies de celles et ceux dont vous cherchiez les œuvres. Comment ont-ils-elles réagi ?

    Certains ont été très surpris : « comment est-ce possible aujourd’hui, à l’heure d’internet, qu’une personne s’intéresse à un 45 tours, sorti dans les années 70. En plus un morceau assez engagé. Comment est-ce possible que cette personne s’y intéresse alors que moi-même j’avais presque oublié avoir fait ce disque, et qu’il veut mettre ça dans un projet ? ».

    La plupart sont tombé des nues. Quand je leur explique l’engagement du projet, ça leur a donné un souffle de fraicheur, un souffle de vie, un souffle d’espoir. Le combat continue.

    Comme vous le disiez précédemment, certains morceaux retentissent jusqu’à aujourd’hui. Certains titres pourraient presque être écrits en 2018. Je pense notamment à « La logique du pourrissement » du martiniquais Jobby Bernabé sur le rapport entre les Antilles françaises et la métropole, datant de 1985. Qu’est-ce que cela dit encore de notre époque ?



    En écoutant ces gens me parler, en écoutant les sons, je me suis juste rendu compte que notre génération n’a rien inventé. Que malheureusement, quand l’histoire n’est pas racontée, l’histoire se répète. Même sur certains mots, on pense les avoir inventés, alors que les générations précédentes l’utilisaient, comme celui de « convergence » par exemple. Quand on regarde le projet de la Troupe Al Assifa : c’est une troupe d’algériens et marocains et dans l’interlude que j’ai mis, c’est un mauricien qui parle parce qu’ils l’ont invité à prendre la parole sur scène. C’est de la convergence de luttes. Ou plutôt du lianaj, parce que ça crée du lien, pas de la convergence. La question que je me suis posée à la fin de ce projet : comment tout ça s’est arrêté ? Comment ces instants de magie se sont-ils éteints ? Qu’est ce qui a raté ?

    C’est une question que je me pose encore, il y a plein d’éléments de réponses. Ce qui est sûr, aujourd’hui, c’est que ces moments de magie et de force il faut les montrer. Quoi qu’on en conclu derrière, il faut les montrer.

    Quels éléments expliqueraient selon vous la cassure de cette magie et l’invisibilisation de ces luttes et résistances vis-à-vis de nos générations ?

    Le premier est un élément personnel : à partir du moment où les parents ont lutté, ont été engagé dans des luttes, et qu’ensuite ils ont voyagé ou non vers un pays d’accueil, ils ont eu le sentiment d’avoir fait un combat, de s’être sacrifié pour que leurs enfants n’aient pas à le faire. Ils n’avaient donc pas avoir forcément envie que leurs enfants vivent la même chose. Ils ont vu des gens se faire tuer pour ça. Se faire torturer. Tout sacrifier et tout perdre. Et ce, pour que justement leurs enfants n’aient pas à vivre la même chose. Ajouté à cela la société de consommation qui est arrivée, avec une espèce de sentiment de bien-être qui flottait dans l’air, ils se sont dit ; « on va souffler un peu. Ils n’allaient pas élever des soldats ». Je pense que chaque génération doit trouver ses propres combats. Chaque génération a son combat, on ne va pas demander aux jeunes d’aujourd’hui de revivre Woodstock par exemple. C’est un élément de réponses mais il y en a plein d’autres.

    Ce projet éclaire particulièrement les luttes décoloniales. Vous préférez le définir comme un projet panafricain.

    Je le vois comme un projet panafricain. Même s’il n’est pas que ça. C’est un projet d’histoire. Au final cette dynamique de l’époque de magie dont je parle elle est panafricaine, avec un écho en France qui passera par les luttes ouvrières qui vont se servir de ces dynamiques de non alignés, de travailleurs arabes qui ont aidé les syndicalistes via leur formation marxiste. Ce sont des états d’esprits tiers-mondistes, un humanisme teinté des fraternités africaines. C’est un peu ce que ce projet dit aussi, que mai 68 ne dit pas ; que les mouvements d’indépendance, de décolonisation ont nourri à leur manière mai 68.

    Ça veut dire beaucoup de choses « être panafricain » aujourd’hui.

    Les nouvelles générations en France qui sont d’origines de pays africains ont envie de mieux comprendre, mieux connaître l’Afrique, sans mythe, et certains connaissent très bien leur pays d’origine ; savent ce qu’ils perdent et gagnent par rapport à la France. Moi je vois les choses sous le prisme de la musique ; de MHD à RimK on ne peut pas dire que ce sont des artistes français et ce sont des artistes français, on ne peut pas dire que ce sont des artistes africains et ce sont des artistes africains. L’un et le multiple aujourd’hui. Il y a une prise de conscience, il y a aussi une gestion différente des rapports de forces. Ce qu’il faut voir ce sont les rapports de force. Dans la musique, de plus en plus de rappeurs et autres commencent à comprendre que le continent africain est riche, et que cette richesse est un outil qui peut servir leur positionnement, leur rapport de force justement. Un domaine où l’eldorado n’est plus forcément l’occident, un domaine où le producteur n’est plus forcément la majore occidentale mais l’artiste d’origine africaine lui-même. Comprendre les choses ça permet de comprendre comment se positionner.

    Que peut la musique dans le combat politique ?

    Elle peut instaurer un socle culturel. Par la culture on peut faire passer des choses qui ne passeront pas par le politique et rendre visible des identités, des courants de pensées, des débats, des projets de société.

    Vous parlez de cette époque de comme d’une poésie engagée parce que le contexte ne lui donne pas le choix, qu’en est-il aujourd’hui selon vous ?

    Pour moi la poésie est engagée ou n’est pas. Je ne crois pas aux choses qui sont écrites sans raison.

    [1] Extrait du livret d’accompagnement de l’album « Par les damnés de la terre ».

    + D' infos : http://africultures.com/lhistoire-luttes-decoloniales-panafricaines-musique/ <<<===
     
  19. dawa

    dawa Membre du forum


    42

    13

    0

    19 Février 2012
    salut tout le monde, en ce moment, je lis "du pain et des roses" appartenance de genre et antagonisme de classe de Andrea D'atri
    " je vois que la femme peut le faire.Elle peut faire plus que simplement laver,repasser et cuisiner pour les enfants à la maison.Je pense que c'est réel.Je le sens et je le vis.J'ai découvert mon coté endormi et maintenant que je suis réveillée, je ne vais pas m’arrêter.
    Celia Martinez.
    ciao a tutti et pour finir une petite citation de Oscar Wilde, " vivre est la chose la plus rare. La plupart des gens se contente d'exister.", bon c'est pas le tout, les laitues, ne vont pas se repiquer seules.
     
    Nanafarf apprécie ceci.
  20. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Pendant la période de confinement,
    les éditions Libertalia proposent gratuitement des livres numériques (Epub et PDF) issus de leur catalogue.
    La liste s'allonge régulièrement... Excellent !

    [​IMG]Blog & revue de presse // Les éditions Libertalia
     

Les membres qui ont lu cette discussion dans le dernier mois (Total: 48)

  1. freedomcat
  2. MatDaKat
  3. kev-D
  4. alx
  5. solublex30
  6. Tartiflex
  7. JimmyJazz
  8. K-wët
  9. lefestifanarchiste
  10. Haru
  11. Zarutas
  12. AAKUAN
  13. romi
  14. Jayrem
  15. bedo
  16. Crayon
  17. Lablatte
  18. noir les horreurs
  19. kibab
  20. Tikia
  21. Zaroska
  22. blop
  23. skamérakassé
  24. jhieronimas34
  25. miro
  26. Bernard Black
  27. kibave
  28. jp31
  29. vimaire
  30. chapouk
  31. nico37
  32. tamer
  33. ninaa
  34. Fabien zolowski
  35. celadrel
  36. KANAL
  37. HNORD
  38. servina
  39. Dreamea
  40. webebel
  41. kony
  42. Mireille
  43. allpower
  44. cedau77370
  45. al kaka prout
  46. Griffu
  47. M.A.C.
  48. popc
Chargement...