Serge Gainsbourg
Groupe de musique Chanson Punk de France
Lucien Ginsburg,, dit Serge Gainsbourg, né le 2 avril 1928 à Paris et mort le 2 mars 1991 dans la même ville, est un auteur-compositeur-interprète français, également artiste peintre et scénariste, puis metteur en scène, écrivain, acteur et enfin cinéaste.
Il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature, réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films. Au milieu des années 1950, il utilise les pseudonymes Julien Gris puis Julien Grix avant de choisir Serge Gainsbourg comme nom d'artiste. Dans les années 1980, il s'invente aussi un alter ego appelé Gainsbarre.
Ses débuts sur scène sont difficiles en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre de la peur d'être rejeté et de sa conviction qu'il est laid. Au fil des années, il se crée une image de poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système : « J'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison » déclare-t-il à Denise Glaser à propos de sa conversion dans les années 1960 d'une musique variété / jazz de facture classique à la pop musique alors en plein essor. Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens, et illustrent son goût pour la provocation (Nazi Rock, Aux armes et cætera, Lemon Incest) et l'érotisme (Les Sucettes, Je t'aime… moi non plus, Love on the Beat), voire la scatologie (Vu de l'extérieur, La poupée qui fait, Des vents des pets des poums, Evguénie Sokolov), ce qui lui vaut nombre de polémiques. Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires, comme Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais), et recycler des thèmes de musique classique (Initials B.B., Lemon Incest). Cependant, il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur », puisque ne nécessitant, contrairement à la peinture par exemple, aucune initiation pour être apprécié. Il travaille cependant, parfois jusqu'à l'obsession, la forme poétique de ses textes, les parsemant de rimes sophistiquées, de jeux de mots, d'allitérations et autres figures de style peu communes dans la musique populaire.
Auteur prolifique de chansons pour d'autres artistes, en particulier des femmes, Gainsbourg traverse la vie de chanteuses et actrices renommées, dont Brigitte Bardot, avec qui il a une brève liaison, et Jane Birkin, qui est sa compagne pendant plus de douze ans (restant sa principale muse même après leur séparation) et avec qui il a son troisième enfant, Charlotte Gainsbourg. Durant les années 1980, il fréquente Caroline von Paulus dite « Bambou », qui lui donne son quatrième et dernier enfant, Lucien Gainsbourg, dit « Lulu ».
Il influence considérablement certains artistes français comme le groupe Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho, mais aussi des artistes non francophones tels que Beck Hansen, Mike Patton, le groupe Portishead ou le compositeur David Holmes.
Si sa notoriété à l'extérieur du monde francophone se limite aux professionnels de la musique, il réussit à classer deux de ses albums dans les meilleures ventes de disques aux États-Unis : Bonnie and Clyde (avec Brigitte Bardot) se classe 12e au Billboard 200 au cours de l'année 1968, et Jane Birkin / Serge Gainsbourg se classe 196e au cours de l'année 1970. Sa chanson Je t'aime… moi non plus se classe 58e au Billboard Hot 100, malgré des diffusions à la radio limitées en raison de la censure, mais rencontre un plus grand succès encore au Royaume-Uni où elle se classe numéro 1 des ventes. Avec celles de la chanteuse belge Sœur Sourire et les albums francophones de Céline Dion, ces performances sont inégalées pour des chansons en langue française aux États-Unis.
Jeunesse
Enfance dans les années 1930
Fils d'immigrants russes juifs,,, il veut d'abord être artiste peintre, mais il accède finalement à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature. Son père, Joseph Ginsburg, né à Constantinople (Turquie) le 27 mars 1896 (décédé le 22 avril 1971), lui aussi d'abord intéressé par la peinture, entre au Conservatoire de Petrograd, puis à celui de Moscou pour étudier la musique -il choisit le piano- puis, en Crimée. Il y rencontre Brucha Goda Besman (née à Théodosie (Crimée) le 15 janvier 1894 et décédée à Paris le 16 mars 1985), surnommée Olia ou Olga, chanteuse mezzo-soprano qui devient son épouse le 18 juin 1918. C'est en 1919 que Joseph et Olga, fuyant la guerre et la dictature bolchévique, quittent Odessa (Ukraine), s'exilent en Géorgie, puis à Istanbul, avant de débarquer le 25 mars 1921 à Marseille puis de s'installer à Paris, où ils retrouvent le frère d'Olga qui travaille pour la banque Louis-Dreyfus. Joseph devient alors pianiste de bar et de cabaret tandis qu'Olga chante au conservatoire russe. Ils vivent au 35 rue de la Chine dans le 20e arrondissement. Ils ont en 1922 un premier fils, Marcel, qui meurt à seize mois d'une pneumonie ; puis en 1926, une fille, Jacqueline ; enfin, en 1928, deux faux jumeaux, Liliane et Lucien (dont Olga voulut avorter sans y parvenir), nés à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris dans l'île de la Cité. La famille Ginsburg obtient la nationalité française le 9 juin 1932.
Dans son enfance, le petit Lucien vit dans les quartiers populaires de Paris, d'abord le 20e arrondissement, puis au 11 bis, rue Chaptal dans le 9e arrondissement. Son père lui enseigne le piano classique puis le pousse vers le monde de la peinture. Le garçon le suit dans les concerts où il joue, dans des stations balnéaires huppées comme Arcachon, Deauville, Cabourg et Le Touquet. Sous l'Occupation, il doit porter l'étoile jaune (« Une étoile de shérif », dira-t-il plus tard par dérision, ou « Je suis né sous une bonne étoile… jaune »).
Sous l'Occupation nazie
Au début de l'été 1941, sa famille se réfugie temporairement dans la Sarthe à Courgenard, au lieu-dit « La Bassetière », chez Baptiste et Irma Dumur.
Les métiers artistiques étant interdits aux Juifs, plus personne ne veut engager son père comme pianiste. Ce dernier passe alors en zone libre en 1942 pour retrouver du travail et échapper à la misère. Les contrôles de police étant de plus en plus nombreux dans la capitale toute la famille finit par le rejoindre en janvier 1944 dans la région de Limoges avec de faux papiers. Ils se réfugient au hameau du Grand Vedeix dans la commune de Saint-Cyr en Haute-Vienne sous le nom de Guimbard. Les filles sont cachées chez les religieuses de l'école du Sacré-Cœur à Limoges, et Lucien dans un collège jésuite, à Saint-Léonard-de-Noblat. Il y est pensionnaire sous sa fausse identité. Un soir, la Gestapo fait une descente dans l'établissement pour vérifier qu'aucun enfant juif ne s'y abrite. Les responsables du pensionnat l'envoient se cacher seul dans la forêt, où il passe la nuit entière avec la peur d'être pris et tué. Il vivra par la suite avec le sentiment d'être un rescapé.
Durant ces années de guerre, la famille Ginsburg se voit retirer entièrement la nationalité française par une commission spéciale mise en place par Vichy, qui les considère comme « israélites sans intérêt national ». Sur l'un des rapports de la commission, retrouvé en 2010, on peut lire, à propos de Joseph, le père de Serge : « Exerçant la profession de pianiste, le nommé Ginsburg qui se déplace fréquemment réside actuellement à Lyon. […] Son fils Lucien est inscrit au collège Du Guesclin. […] Il ressort néanmoins que l’intéressé a quitté la capitale en 1941 pour la zone libre pour s’éviter des ennuis en raison de sa confession. » La commission tranche : « retrait général ». Serge Gainsbourg n'a jamais rien su de cette dénaturalisation.
Après guerre : de la peinture à la musique
De retour à Paris après la libération, la famille s'installe au 55 avenue Bugeaud dans le 16e arrondissement. Lucien est en échec scolaire et abandonne peu avant le bac au lycée Condorcet. Il s'inscrit alors aux Beaux-Arts, et fréquente l'Académie de Montmartre, où ses professeurs de peinture sont André Lhote et Fernand Léger, sans poursuivre jusqu'au bout cette première vocation trop peu rémunératrice. Le 5 mars 1947 à l'Académie de Montmartre, il rencontre sa future première femme, Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes qui a des accointances avec les surréalistes, en particulier Georges Hugnet dont elle était la secrétaire. Il l'épouse le 3 novembre 1951.
Dans les années 1940, il est par ailleurs inscrit à l'École normale de musique de Paris, boulevard Malesherbes.
Durant sa jeunesse, Serge Gainsbourg accompagne son père en tournée dans plusieurs lieux de villégiature anglais de France, comme note Jane Birkin : Le Touquet, Cabourg, Trouville, Dinard ou encore Arcachon.
L'année 1948 est une année importante pour Lucien. Il fait son service militaire à Courbevoie au sein du 93e régiment d'infanterie, où il est envoyé régulièrement "au trou" pour insoumission. Privé de permission, il s'enivre au vin avec ses camarades de régiment – débutant ainsi sa longue « idylle » avec la consolation éthylique. C'est également durant cette période qu'il apprend à jouer de la guitare.
Jusqu'à trente ans, Serge Gainsbourg vit de petits métiers. Il est, entre autres, professeur de dessin, de chant, surveillant, mais son activité principale est la peinture. Il aurait aimé être un génie de la peinture comme Francis Bacon ou Fernand Léger, dont il fut l'élève.
En 1952, il emménage avec Élisabeth Levitsky dans une chambre à la Schola Cantorum de Paris, meublée d'un piano en piteux état, que Serge répare pour pouvoir en jouer. Un jour, en rangeant leurs vêtements, Serge et Elizabeth découvrent au fond d'un placard une porte donnant sur la salle de concert, où des groupes de jazz américains viennent enregistrer leurs disques. De ce point de vue providentiel, Serge observe, fasciné, prend des notes et délaisse petit à petit, la peinture. En 1954, il abandonne la bohème pour devenir crooner de piano-bar dans les casinos de villes côtières comme Le Touquet Paris-Plage (où il joue au Club de la Forêt du restaurant Flavio), ou Deauville, ou encore dans des cabarets parisiens comme chez Madame Arthur, un cabaret transformiste pour lequel il compose des musiques de revues ainsi que des chansons restées inédites de son vivant, et où il remplace parfois le pianiste qui n'est autre que son père Joseph Ginsburg. Dès 1954, Lucien Ginsburg dépose ses titres à la SACEM, d'abord sous son nom, puis sous le pseudonyme de Julien Gris, évoluant en Julien Grix, puis, à partir d'avril 1957, sous son pseudonyme définitif de Serge Gainsbourg. Il expliquera que le prénom de Serge évoque la Russie et que les voyelles « A » et « O » ajoutées à son nom sont une réponse aux enseignants qui écorchaient son patronyme pour lui rappeler ses origines judéo-russes. Selon Jane Birkin, il a plus spécifiquement choisi ce nom en référence au peintre anglais Gainsborough, qu'il admirait.
Premières années en musique
Le déclic en voyant Boris Vian
Il a une révélation en voyant, au cabaret Milord l'Arsouille, Boris Vian qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin du répertoire des vedettes du moment, comme Dario Moreno ou Annie Cordy. Bientôt, en 1955, engagé comme pianiste d'ambiance par Francis Claude, directeur artistique du cabaret, Serge Gainsbourg accompagne à la guitare la chanteuse Michèle Arnaud,. En 1957, par hasard, Michèle et Francis découvrent avec stupéfaction les compositions de Gainsbourg en allant chez lui voir ses toiles. Le lendemain, Francis Claude pousse Serge sur scène. Mort de trac, il interprète son propre répertoire, dont Le Poinçonneur des Lilas. Claude le présente dans son émission sur les ondes de Paris-Inter, le 5 janvier 1958 ; puis il le présente à Jacques Canetti, alors directeur du Théâtre des Trois Baudets et directeur artistique des Disques Philips.
Pour Canetti, la ressemblance entre Boris Vian et Serge Gainsbourg est troublante : le même trac, la même élégance, une vision cynique de l'époque. Jacques Canetti prend en main la carrière naissante de Serge Gainsbourg, lui proposant de chanter aux Trois Baudets et dans les tournées qu’il organise avec Jacques Brel, Guy Béart ou Raymond Devos. C’est Denis Bourgeois, l’adjoint de Canetti chez Philips, qui déploie une patience d’araignée pour l’aider à percer dans le disque. Michèle Arnaud est la première interprète de Serge (et sera suivie plus tard, en 1966, par son fils Dominique Walter). Elle enregistre, dès 1958, les titres La recette de l'amour fou, Douze belles dans la peau, Jeunes femmes et vieux messieurs et La femme des uns sous le corps des autres. C'est là que Gainsbourg fait ses premières armes, composant de nombreuses chansons et même une revue musicale. Il décide alors d'abandonner la peinture pour se consacrer à la composition musicale et détruit la quasi-totalité de ses toiles, au grand dam de son épouse qui ne lui pardonnera jamais cet « autodafé ». Il se lance aussi dans une cour effrénée auprès des femmes, qu'il séduit en grand nombre, ce qui l'éloigne d'Élisabeth ; ils divorcent en octobre 1957, six ans après leur mariage.
Premiers albums avec Alain Goraguer
En studio, Serge Gainsbourg commence sa fructueuse collaboration avec Alain Goraguer, déjà arrangeur musical de Boris Vian. Son premier album, Du chant à la une ! qui contient Le Poinçonneur des Lilas, son premier succès en 1958, détonne, mais c'est un échec commercial. Il est remarqué par Marcel Aymé, qui dit que ses chansons « ont la dureté d'un constat ». Boris Vian, avant de mourir en 1959, le compare à Cole Porter. Les albums suivants (N°2 en 1959, L'étonnant Serge Gainsbourg en 1961 et N°4 en 1962) toujours réalisés avec Alain Goraguer rencontrent le même destin que Du chant à la une !. Toutefois, il rencontre son premier succès commercial en 1960, avec le simple L'eau à la bouche (chanson-titre du film du même nom), vendu à 100 000 exemplaires,.
Lorsque l'époque des yéyés arrive, il a trente-deux ans et n'est pas très à l'aise : passant en première partie de Jacques Brel ou de Juliette Gréco, il est la risée du public et des critiques, qui se moquent de ses grandes oreilles et de son nez proéminent. Débute, avec Gréco, une collaboration qui dure toute cette période « Rive Gauche », dont le point d'orgue sera La Javanaise à l'automne 1962.
Pour Philippe Clay, auquel il ressemble de façon troublante, il écrit en 1962 Chanson pour tézigue et en 1965 Lily taches de rousseur. En 1964, ils apparaissent dans l'émission télévisée Demandez le programme pour deux duos (L'Accordéon et L'Assassinat de Franz Lehár).
Il rencontre Elek Bacsik et Michel Gaudry et leur propose de collaborer avec lui pour Gainsbourg Confidentiel, album empreint du jazz d'avant-garde qui plait tant à Gainsbourg, mais qui, il le sait, ne lui permettra jamais d'accéder au succès. Ce disque ne se vend qu'à 1 500 exemplaires. Dès la sortie du studio il déclare : « Je vais me lancer dans l'alimentaire et m'acheter une Rolls ». Son album suivant, Gainsbourg Percussions, inspiré (parfois directement – et sans se soucier des droits d'auteur) des rythmes et des mélodies de Miriam Makeba et de Babatunde Olatunji, se démarque pourtant à nouveau de la vague yéyé. Mais là aussi l'artiste rencontre un nouvel échec (plus important que Confidentiel). Cet album est la dernière collaboration de l'artiste avec Alain Goraguer avant de se diriger vers de nouveaux horizons musicaux plus pop.
Grand prix de l'Eurovision pour sa chanson composée pour France Gall
En écrivant pour Juliette Gréco (Accordéon, La Javanaise) et Petula Clark (La Gadoue) il rencontre ses premiers succès, mais c'est avec Françoise Hardy (Comment te dire adieu) et surtout avec France Gall qu'il va réussir à séduire un public jeune. Après avoir chanté quelques titres à succès (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles), France Gall remporte, le 20 mars 1965, le grand Prix du Concours Eurovision de la chanson, avec le titre Poupée de cire, poupée de son, écrit par Gainsbourg à l'instigation de Maritie et Gilbert Carpentier, choisi parmi les dix qu'on lui proposait.[pas clair] La chanson lauréate devient un tube international que France Gall enregistre même en japonais. Gainsbourg écrit aussi pour France Gall, en 1966, Baby Pop et Les Sucettes – dont le double sens évoquant la fellation provoque un premier scandale.
En avril 1966, il figure sur la « photo du siècle » regroupant quarante-six vedettes françaises du mouvement yéyé (dont France Gall). Cette photo est prise par Jean-Marie Périer au Studio Mac Mahon pour le magazine Salut les copains.
Gainsbourg, en tant qu'interprète, entre à part entière chez les « yéyés » avec Qui est "in" qui est "out", souvent passée dans l'émission Salut les copains.
Un hymne pour réconforter les troupes de Tsahal durant la guerre des Six Jours
En 1967, l'artiste écrit Le Sable et le Soldat en soutien à Tsahal pendant la guerre des Six Jours. Ce travail est réalisé à la demande de l’attaché culturel de l’ambassade d'Israël, qui souhaite envoyer une marche militaire nouvelle pour remonter le moral des troupes israéliennes à la veille pressentie de violents combats. Le compositeur entretient une relation particulière avec l'État hébreu du fait de ses origines. La maquette du texte est écrite en français : elle est enregistrée en direct en moins de deux minutes, avec un accompagnement mélodique d'orgue électrique le 6 juin 1967. La traduction en hébreu ne sera pas enregistrée. Confiée à la navette diplomatique de l'ambassade, la bande magnétique du morceau prend l'avion pour Tel-Aviv. Après ce conflit armé éclair, l'enregistrement reste dans les archives de la radio Kol Israël. Vingt-cinq années plus tard, le collectionneur Jean-Gabriel Le Nouvel, qui en connait l'existence, effectue des recherches très approfondies pour localiser la précieuse bande et l'exhume des archives. La version initiale restaurée a fait l'objet d'une radiodiffusion en exclusivité par les studios de la RCJ en 2002.
Les paroles de cette chanson étonneront beaucoup de monde lors de cette diffusion et le magazine Tribune juive, écrira dans son article : « […] Et pourtant, Gainsbourg n'était pas attaché à Israël. D'ailleurs, il n'y a jamais mis les pieds. Et lorsqu'il parlait de ses racines, il préférait évoquer la Russie de ses parents. Peut-être avoue-t-il dans cette chanson ce qu'il n'a jamais osé dire ? […] Personne ne se doutait que Gainsbourg, même s'il ne s'est jamais caché d'être juif « Je suis né sous une bonne étoile... jaune », disait-il, aurait écrit une chanson si engagée pour le jeune État d'Israël à l'issue de la guerre des 6 jours et de la libération de Jérusalem… »
Interviewé par Patrick Bouchitey en 1981 sur Carbone 14, il répond, à propos de cette chanson, avoir failli, de façon instinctive, aller en Israël pour se faire tuer.
Le label Kol Record est chargé, trente ans plus tard, par Jean-Gabriel Le Nouvel d'assurer la production et l'enregistrement de l'adaptation musicalement inédite en hébreu Al Holot Israel. Elle est interprétée par la Leakat Tsvait (La Chorale) de Tsahal : La Leakat Magav.
Muses et nouvelles passions amoureuses
À la fin de 1967, il vit une passion, courte mais intense, avec Brigitte Bardot, à qui il dédie la chanson Initials B.B., après lui avoir écrit plusieurs titres emblématiques : Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Je t'aime... moi non plus. Ce dernier titre, enregistré avec elle en duo en décembre 1967, gardé secret par Serge Gainsbourg à la demande de Brigitte Bardot (qui était alors mariée à Gunther Sachs), ne sortira qu'en 1986. Toutefois, la chanson sera rendue célèbre l'année suivante en étant réenregistrée en duo avec Jane Birkin.
Au moment de la rupture avec Brigitte Bardot, Serge publie le disque Bonnie & Clyde réalisé en duo avec elle, qui interprète en plus de la chanson éponyme quatre nouvelles chansons tandis que le reste du disque comporte des chansons de Serge déjà publiées auparavant. Après la séparation, Serge publie l'album Initials B.B. comportant en plus de la chanson homonyme (paru également en maxi dont le contenu est également présent dans l'album) et Bonnie & Clyde les 45 tours Qui est "in" qui est "out" et Comic Strip (parus tous deux en janvier 1966 et juillet 1967 et ayant rencontré le succès). Cet album aux sonorités pop résume parfaitement la période de l'artiste entre 1966 et 1968 et remplace Bonnie & Clyde (qui ne comporte pas assez de chansons inédites).
Sur le tournage du film Slogan, en 1968, il rencontre Jane Birkin, récemment séparée du compositeur John Barry dont elle vient d'avoir une fille, Kate Barry. Il lui fait chanter Je t'aime... moi non plus et 69 année érotique, devenus d'immenses succès. Ils deviendront pendant dix ans un couple très médiatique, régulièrement à la une des médias, chacun enchaînant disques et tournages, concerts et apparitions photographiques. C'est dans ce contexte qu'est publié en 1969 l'album Jane Birkin - Serge Gainsbourg réalisé en duo où le couple se partage les chansons. L'album comprend en plus les musiques de film Manon et Elisa qui avaient rencontrées toutes deux le succès à leur sortie en 1968.
Gainsbourg dédie également à sa nouvelle compagne le titre Jane B, au thème musical largement inspiré par le prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin. Gainsbourg a d'ailleurs fait tout au long de sa carrière de nombreux emprunts à la musique classique, généralement non crédités – voir ci-dessous à la section « Emprunts et plagiats ». Il sera à son tour fréquemment échantillonné sur des morceaux de rap – par exemple MC Solaar pour Nouveau Western.
Les années 1970 : décennie majeure
Le temps des album-concepts
Les années 1970 sont marquées par l'écriture et la composition de quatre albums importants : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l'extérieur (et son tube Je suis venu te dire que je m'en vais) en 1973, Rock around the bunker en 1975, et L'Homme à tête de chou (avec ses sulfureuses Variations sur Marilou) en 1976. Si ces albums rencontrent peu de succès commercial, les radios étant réticentes à diffuser ce chanteur réputé « difficile » car en porte-à-faux avec l'air du temps, ils le hissent à l'avant-garde de la chanson française. Histoire de Melody Nelson est accueilli par la presse comme « le premier vrai poème symphonique de l'âge pop ». Cet album-concept, produit et arrangé par Jean-Claude Vannier, influencé par la scène rock anglaise (plus particulièrement la mouvance progressive rock alors en plein essor) avec ses subtiles orchestrations de guitares, de cordes et de chœurs, raconte l'histoire tragique d’une idylle entre un homme mûr et une lolita. L'histoire fait écho au roman Lolita de Vladimir Nabokov dont Gainsbourg est un admirateur inconditionnel et qu'il évoquera souvent par la suite (notamment à travers le personnage de Samantha sur You're Under Arrest). Cet album aura une influence considérable sur des artistes comme le groupe Air, David Holmes, Jarvis Cocker, Beck et Dan the Automator.
En mai 1973, Serge Gainsbourg, victime d’une crise cardiaque, la transforme en coup promotionnel provocateur : il annonce à la presse, depuis son lit d’hôpital, qu'il va réagir « en augmentant sa consommation d'alcool et de cigarettes ». Il continue de fait à boire et à fumer, fidèle au personnage décadent qu’il est en train de se façonner avec complaisance. En 1975 sort l'album Rock Around the Bunker, dans lequel Gainsbourg pousse la provocation à son comble, en tournant en dérision l’esthétique nazie. L’album, enregistré à Londres, est boudé par les programmateurs de radio qui ne voient dans cette farce qu'une provocation avec des titres comme Nazi rock, SS si bon ou Tata teutonne.[réf. nécessaire] Il compose également des tubes plus légers comme L'Ami Caouette. L'année suivante, il publie le nouvel album-concept, L'homme à tête de chou, où il raconte à nouveau une histoire d'amour tragique, cette fois entre un homme travaillant dans un journal et une coiffeuse. Après un nouvel échec commercial avec le single My Lady Héroïne en 1977, Gainsbourg fait une incursion dans le disco alors en vogue en 1978 avec le single Sea, Sex and Sun, enregistré pour le film Les Bronzés, qui rencontre un grand succès. En 1979, il rejoint le groupe rock Bijou sur scène et verse une larme[précision nécessaire] : le jeune public rock lui fait une ovation.
La Marseillaise en reggae
Il cultive son aura d'artiste culte en participant à de nombreux films dits d'auteur. Mais, s'il est considéré par la critique comme un acteur de talent, il ne tourne pratiquement que dans des films au succès confidentiel, et n'accède pas dans ce domaine à la reconnaissance du grand public. En 1976 il se lance pour la première fois dans la réalisation cinématographique. Son film Je t'aime moi non plus obtient très vite une réputation sulfureuse, avec un scénario audacieux touchant aux tabous de l'homosexualité et de la sodomie. Il réalise trois autres films qui obtiennent peu de succès, les sujets abordés étant souvent provocateurs, que ce soit l'inceste (Charlotte for Ever en 1986) ou l'exhibitionnisme (Stan the Flasher en 1990).
En 1979, son nouvel album Aux armes et cætera, enregistré à Kingston avec Sly and Robbie et les I Threes (choristes de Bob Marley), devient disque de platine en quelques mois. La Marseillaise (reggae) choque le journaliste du Figaro Michel Droit, qui écrit un article virulent selon lequel, en matière d'antisémitisme, « il y a aussi des rabatteurs ». Serge Gainsbourg lui répondra par voie de presse dans un article intitulé « On n'a pas le con d'être aussi Droit ».
Pour répondre aux polémiques dont il devient peu à peu l'objet et qui le touchent profondément dans son estime, le 13 décembre 1981, Gainsbourg riposte en achetant le manuscrit original de la Marseillaise (135 000 F, soit 20 580 euros), vendu aux enchères à Versailles. Peu de temps après, lors d'un concert, cet évènement médiatisé par les journaux télévisés permettra cette fois à Serge Gainsbourg d'avoir les parachutistes de son côté[Information douteuse], faisant ainsi définitivement taire les rumeurs malveillantes au sujet de son manque de patriotisme.
La salle de concert de Strasbourg où il doit se produire est investie par des membres d'une association d'anciens parachutistes militaires, qui désapprouvent sa version de La Marseillaise, mais Gainsbourg garde tout son sang-froid. Il prend les paras au dépourvu en chantant a cappella, et le poing tendu, la version originale de l'hymne français : après un moment de flottement, les paras se sentent de ce fait obligés de se mettre au garde à vous, comme en témoignent les bandes d'actualités de l'événement. « J'ai mis les paras au pas ! », s'amusera-t-il dans l'émission Droit de réponse de Michel Polac ; et de fait, les paras, estimant avoir obtenu réparation, se retirent. Gainsbourg poursuit une tournée triomphale, de nouveau accompagné de Sly and Robbie et des I Threes. Un double CD, Gainsbourg et cætera réunissant de nouveaux mixages de l'intégrale d'un concert au théâtre le Palace de Paris, restitue ce qui reste parfois considéré son meilleur enregistrement en public avec les concerts au Casino de Paris qui suivront quelques années plus tard.[réf. nécessaire]
Années 1980 : « Gainsbarre »
La naissance de Gainsbarre
Offensé par les propos calomnieux à son encontre dans les articles de presse, notamment au sujet de La Marseillaise, et se sentant artiste incompris, il se réfugie dans la vie des milieux noctambules et interlopes, consommant encore plus d'alcool et de tabac et délaissant la vie de famille.
C'est le temps des boîtes de nuit, des beuveries, du noctambulisme, de la décrépitude physique... De plus en plus, « Gainsbarre » succède à Gainsbourg, avec une multitude d'apparitions télévisées plus ou moins alcoolisées. Le « personnage de Gainsbarre », Serge Gainsbourg l'évoque pour la première fois en 1981 avec la chanson Ecce Homo (titre phare de l'album Mauvaises nouvelles des étoiles). Avec ce double créé de toutes pièces, qui désormais va lui « coller à la peau » et dont il jouera en multipliant les provocations, il fortifie sa légende de poète maudit, mal rasé et ivre, apparaissant souvent en jean élimé, le visage bouffi caché par des lunettes noires et une gitane à la bouche, ce qui lui vaut tantôt l'admiration, tantôt le dégoût. En septembre 1980, après plus de dix ans de vie commune, Jane Birkin n'en peut plus et le quitte. Elle admet lors d'une émission télévisée réalisée après sa mort : « J'avais beaucoup aimé Gainsbourg, mais j'avais peur de Gainsbarre ». À partir de cette période, il devient un phénomène de télévision de par son comportement provocateur qui déclenchera plusieurs scandales. Renaud s'inspirera plus de vingt années plus tard de l'ambivalence « Gainsbourg / Gainsbarre » pour sa chanson Docteur Renaud, Mister Renard, de l'album Boucan d'enfer, qui évoque une « descente aux enfers », présentant bien des similitudes.
En 1980 Serge rencontre une nouvelle égérie, Bambou, pour laquelle, une fois de plus, il ne peut s'empêcher de composer. Il lui fait chanter quelques titres, qui ne rencontrent pas les faveurs du public (Made in China, paru en 1989). Il continue cependant d'écrire pour Jane Birkin, en particulier les albums Baby alone in Babylone et Amour des feintes.
Gainsbourg enregistre son nouvel album reggae à Nassau aux Bahamas, avec le même groupe que le précédent. On peut y entendre les paroles très personnelles de Ecce homo :
Au lieu de mettre en scène la naissance de « Gainsbarre », la version alternative de ce morceau évoque la mort de Gainsbourg. Intitulée Ecce Homo et cætera, elle n'a été publiée qu'en 2003 sur un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains. Selon Bambou, présente à Nassau, le fait que ce morceau ne fît surface qu'après sa mort était « intentionnel ».
L'apogée de la provocation
Le 11 mars 1984, en direct dans l'émission très suivie 7 sur 7 présentée par Jean-Louis Burgat sur TF1, Gainsbourg brûle avec son briquet les trois-quarts d'un billet de 500 francs, filmé en gros plan, tandis qu'il commente son geste, sans se soucier de son caractère illégal rappelé par le présentateur. Il prétend ainsi dénoncer le « racket fiscal » qui le taxe à 74 %, argent « dépensé non pas pour les pauvres mais pour le nucléaire et toutes les… » (il ne termine pas sa phrase). Selon Emmanuel Tibloux, Directeur de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, si cet acte peut effectivement être perçu prima facie comme une dénonciation de la politique fiscale menée par le gouvernement socialiste, il s'agit également de « prendre à rebours » la conception capitaliste selon laquelle l'argent ne peut être détruit. Cette séquence restera culte dans l'histoire de l'émission, près de treize ans avant sa fin (émission arrêtée en 1997), mais aussi plus généralement dans l'histoire de la télévision française. Le lendemain, lundi 12 mars, tous les médias nationaux commenteront ce geste, qui choque particulièrement le public français en ces années de crise économique, de précarité et chômage. Cette provocation symboliquement forte ne fera que renforcer, dans les mois et les années suivantes, la présence dans les médias, notamment dans les émissions de télévision, de « Gainsbarre » au détriment de Gainsbourg.
En avril 1986, dans l'émission du samedi soir Champs-Élysées présentée par Michel Drucker sur Antenne 2, également très suivie et à destination d'un public familial, où la chanteuse américaine Whitney Houston, âgé de 22 ans, est présente, Gainsbourg n'hésite pas à indiquer, en anglais et le micro ouvert : « I want to fuck her » (« je veux la baiser »). La Diva est outrée et stupéfiée par de tels propos. Elle lui répond par des « What? » suraigus et hoquetés, et demande s'il est ivre (« He must be drunk ») ; à quoi Michel Drucker répond, très embarrassé (il a dans un premier temps tenté d'édulcorer les propos émis d'abord en français : « He says you are great... ») : « Non c'est son état normal, alors vous imaginez quand il est ivre ! ».
Durant sa période « Gainsbarre », malgré sa volonté de donner une image de lui provocante, sa sensibilité à fleur de peau s'est manifestée à plusieurs reprises dans d'autres passages télévisés. Notamment, lors de l'émission Sébastien, c'est fou, en 1988, quand Patrick Sébastien a organisé avec la chorale d'enfants des Petits chanteurs d'Asnières, déguisés en petits « Gainsbarres » pour l'occasion, une reprise de sa chanson Je suis venu te dire que je m'en vais, On est venus te dire, l'incitant à ne pas se laisser aller ; ou lors de l'émission Sacrée Soirée qui lui était consacrée en mars 1990, quand le présentateur Jean-Pierre Foucault lui remet un double disque d'or, puis encore, lorsqu'il lui montre des images de la ville où ses parents se sont rencontrés en ex-URSS, Théodosie, qu'il n'avait jamais vues. Ces passages télévisés, aux yeux du grand public, alors plus habitué à ses excès et à ses frasques, ont contribué à fissurer le masque de provocateur qu'il voulait montrer, en dévoilant sa vraie nature.
Les dernières années
En 1989, son œuvre quasi-intégrale sort en coffret de neuf CD sous le titre De Gainsbourg à Gainsbarre. Celui-ci contient de nombreux titres introuvables que les collectionneurs s'arrachaient jusque là à prix d'or ; toutefois, les chansons écrites pour ses interprètes ne sont pas incluses, ni un certain nombre d'inédits, ni les concerts (d'autres coffrets plus complets sortiront à titre posthume). Il part ensuite à New York où il enregistre ses deux derniers albums, Love on the Beat en 1984 et You're Under Arrest en 1987. Après le reggae, il se frotte au hip-hop et au funk. En 1985 il se produit pendant plusieurs semaines en concert au Casino de Paris. Un album live en est tiré.
Serge Gainsbourg écrit pour Joëlle Ursull la chanson White and Black Blues, représentant la France à l'Eurovision 1990 ; celle-ci se classe en deuxième position.
En 1990, Serge Gainsbourg écrit les paroles du deuxième album de Vanessa Paradis, Variations sur le même t'aime, sur des musiques de Franck Langolff, dont les tubes Tandem et Dis lui, toi, que je t'aime. Sorti le 28 mai 1990, l'opus s'écoule à 400 000 exemplaires et sera le dernier témoignage artistique de Serge Gainsbourg, qui disparaîtra neuf mois après la sortie du disque.
Il passe les six derniers mois de sa vie à Saint-Père-sous-Vézelay dans le département de l'Yonne, appréciant le gîte et la table du chef étoilé Marc Meneau.
Décès et obsèques
Serge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement à la suite de sa cinquième crise cardiaque, survenue dans sa chambre où il est retrouvé gisant à même le sol, nu. Il avait composé un album de blues avant sa mort et avait prévu de partir l'enregistrer à La Nouvelle-Orléans quelques jours plus tard.
Il est enterré avec ses parents au cimetière du Montparnasse (1re section) à Paris, où sa tombe est l'une des plus visitées avec celle de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir ainsi que celle de Charles Baudelaire qu'il mit en musique (Le Serpent qui danse pour le morceau Baudelaire, album Serge Gainsbourg no 4, 1962) et celle de Jacques Chirac. La tombe porte le nom de Serge Gainsbourg et de ses parents, Olga (1894-1985) et Joseph (1896-1971) Ginsburg.
Lors de son enterrement, le 7 mars 1991, vinrent notamment parmi la foule, outre sa famille, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Françoise Hardy, Patrice Chéreau, Eddy Mitchell, Renaud, Johnny Hallyday, les ministres Jack Lang et Catherine Tasca, et les brigades de cuisiniers et serveurs du restaurant « l'Espérance » où il avait passé ses derniers jours. Catherine Deneuve lut devant la tombe le texte de la chanson Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve.
Vie privée et vie sentimentale
En 1951, Serge Gainsbourg se marie à Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes émigrés, d'avec qui il divorce en 1957.
Il rencontre ensuite Françoise-Antoinette-Michèle Pancrazi, née à Bône en Algérie, le 28 juillet 1931, dite Béatrice (appelée princesse Galitzine, depuis son premier mariage avec le prince Georges Galitzine). Il l'épouse le 7 janvier 1964. Leur fille Natacha est baptisée le 8 août 1964. En février 1966, après avoir divorcé d'elle, il s'installe à la Cité internationale des Arts, dans une chambre d'étudiant. Il se réconcilie avec Béatrice en 1967, et ils ont un fils, Paul, dit Vania, qui n'a jamais réellement connu son père,. Béatrice meurt à Paris le 8 novembre 2014 à l'âge de 83 ans.
Fin 1967, il vit une idylle passionnée avec Brigitte Bardot, qui ne dure que trois mois (quatre-vingt-six jours très précisément, faisait-il remarquer). Cette liaison attise l'intérêt des médias, français et internationaux, et devient très relayée par la presse, la radio et la télévision. Bardot est au faîte de sa gloire mondiale, Gainsbourg est un phénomène de la chanson en France, jouissant déjà d'une bonne renommée médiatique, même si dans l'ensemble ses ventes de disques sont encore assez faibles. Le fait que Gainsbourg compose pour son égérie (Harley Davidson notamment) renforce encore le sentiment que cette liaison est d'importance, d'autant que les chansons en question sont de gros succès. L'actrice participe également à des chansons interprétées par Gainsbourg (comme sur la version anglaise de Comic Strip) ou enregistrées en duo (comme Bonnie and Clyde), et leur lien artistique, couronné de succès, se confond avec leur liaison, dont beaucoup sont surpris d'apprendre qu'elle fut finalement si brève. Leur enregistrement de Je t'aime moi non plus, qui précède la version avec Birkin, laquelle a été commercialisée en 1969 et a connu un immense succès, reste dans les tiroirs jusqu'en 1986, et beaucoup de gens en ignoraient l'existence. Gainsbourg gardera une affiche de Bardot sur ses murs toute sa vie.[réf. nécessaire]
En 1968, il rencontre l'actrice britannique Jane Birkin, sur le tournage du film Slogan. Elle aussi va participer à de nombreux enregistrements en tant que chanteuse, et Gainsbourg va lui composer plusieurs albums, dont de nombreuses chansons seront des succès commerciaux majeurs, que ce soit sur un mode léger (Ex-fan des sixties, Di doo dah) ou plus profond et mélancolique (Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, Baby alone in Babylone, Les dessous chics, Quoi), et sont généralement des réussites artistiques saluées par la critique. Leurs duos sur disque sont souvent provocants (69, année érotique, ou La Décadanse, sorte de prolongation de Je t'aime moi non plus). Le couple, très affiché dans les médias, coutumier de rumeurs et de provocations sulfureuses, devient emblématique, et Birkin est considérée comme la muse essentielle de Gainsbourg. Leur fille Charlotte Gainsbourg naît le 21 juillet 1971 à Londres. Ils se séparent en septembre 1980, mais Gainsbourg continuera de composer pour elle. Après sa mort, Jane Birkin reprend régulièrement ses chansons composées pour elle, de même que les chansons de son répertoire originellement interprétées par Gainsbourg lui-même, en tournées et sur disque.
Le couple vient fréquemment se reposer dans leur presbytère de Cresseveuille (Calvados), près de la maison de l'acteur Yul Brynner qui devient leur ami. Celui-ci est d'ailleurs le parrain de Charlotte Gainsbourg. Serge, quant à lui, est le parrain de Melody, l'une des petites asiatiques adoptées par l'acteur américain,.
À partir de 1981, il vit avec une jeune mannequin, Bambou, pour qui il compose en 1989 l'album Made in China, lequel sera un échec commercial. Bambou a enregistré les chœurs, ou plutôt les cris orgasmiques paroxystiques du titre Love on the Beat, pour son compagnon, dont elle a un fils, Lucien, dit Lulu Gainsbourg, né le 5 janvier 1986. Lui aussi se lancera dans une carrière musicale.
En 1985, il rencontre une jeune fille de seize ans, Constance Meyer, qui lui avait écrit une longue lettre glissée sous la porte de son domicile. Le soir même, il l'invite à dîner et trois mois plus tard ils sont amants. Elle entretiendra une relation avec Serge jusqu'à sa mort (il l'aurait fréquentée en semaine, tandis qu'il retrouvait Bambou le week-end). La nature de cette relation est révélée et décrite dans un récit autobiographique publié en 2010 par celle-ci,.
En 1986, parallèlement à sa relation avec Constance Meyer, il rencontre Aude Turpault, âgée de treize ans, avec laquelle il entretiendra une relation « platonique, filiale ». Aude Turpault a également fait une apparition dans son film Stan the Flasher (1989)[source insuffisante].
Œuvre musicale
De multiples références
Serge Gainsbourg marque fortement la musique française par l'audace et l'éclectisme de ses créations. Il n'hésite pas à métisser ses compositions avec des influences musicales très variées, contribuant à en populariser certaines en France :
le jazz : Du jazz dans le ravin, album Du chant à la Une! (1958)
la musique afro-cubaine : Couleur café, entre autres
le rock progressif : bande originale du film Cannabis, album Histoire de Melody Nelson
le reggae, avec l'album Aux armes et cætera… enregistré à Kingston (Jamaïque) suivi de Mauvaises Nouvelles des étoiles
le funk en particulier sur l'album Love on the beat (1984)
le rap avec You're Under Arrest
le classique : plusieurs de ses morceaux sont inspirés de thèmes classiques tels que Lemon Incest, Jane B, Ma Lou Marilou, Initials B.B., My lady heroïne, Marilou sous la neige, Baby Alone in Babylone (voir ci-dessous).Serge Gainsbourg imprime en outre durablement sa marque pour ce qui est de l'écriture des textes. Dans un style poétique très maîtrisé, il prend plaisir à produire des rimes complexes (Comment te dire adieu ?), des allitérations (la Javanaise). Friand de jeux de mots, il s'appuie fréquemment sur le double sens. Les allusions érotiques sont de plus en plus fréquentes tout au long de sa carrière. Certaines de ses chansons marquent les mémoires par leur caractère provocateur – ainsi les allusions appuyées à la fellation dans les Sucettes, qui provoquent l'émoi dans la bouche d'une France Gall d'à peine dix-huit ans ; elle dira n'avoir compris le double sens du texte que des années plus tard. Puis c'est Jane Birkin feignant l'orgasme dans Je t'aime… moi non plus, tube planétaire. Gainsbourg flirte avec le tabou de l'inceste en compagnie de sa fille, la frêle Charlotte Gainsbourg : dans les années 1980, elle accompagne son père dans le duo Lemon Incest, titre évocateur qui suscitera une levée de boucliers. Gainsbarre atteindra les sommets de la provocation érotique avec le tube Love on the Beat, véritable poème pornographique, dit par lui-même d'une voix monocorde et cassée ; le fond sonore est constitué des cris orgasmiques de Bambou (lesquels auraient été enregistrés lors de leurs ébats authentiques) ; l'orchestration baigne dans un funk froid et syncopé, tandis que des chœurs lancinants scandent le titre de la chanson de leurs voix androgynes et mouvantes.
Il choisit des sources d'inspiration inattendues et les développe à sa manière : textes de Franc-Nohain pour l'Ami Caouette, de Verlaine pour Je suis venu te dire que je m'en vais ; musiques de Chopin pour Lemon Incest et bien entendu de Rouget de Lisle pour Aux armes et cætera. En dépit de cela, il ne cessera de répéter au fil des entretiens qu'il considère la chanson comme « un genre mineur, puisque ne demandant pas d'initiation, à la différence de la peinture », irritant Guy Béart à ce sujet dans l'émission télévisée Apostrophes du 26 décembre 1986.
Emprunts et plagiats
Serge Gainsbourg a régulièrement et largement puisé son inspiration dans les thèmes littéraires et musicaux, notamment dans la musique classique. Il ne s'agit cependant pas de plagiats au sens juridique du terme, puisque les œuvres tombées dans le domaine public sont par définition libres de droits. La raison d'être du domaine public est d'ailleurs de permettre les réutilisations des œuvres. Pour tous ses emprunts, Gainsbourg n'a à son actif que deux affaires de réels plagiats (reprise non autorisée de titres protégés), et pour lesquelles il a été condamné :
Une première fois pour son album de 1964 (Gainsbourg Percussions). Il emprunte très ostensiblement, sans en citer la source, les thèmes des chansons Kiyakiya, Akiwowo et Jin-go-lo-ba à l'album Drums of Passion (1959) de l'artiste africain Babatunde Olatunji, pour des titres respectivement intitulés Joanna, New York U.S.A. et Marabout. Olatunji remportera un procès contre lui pour avoir copié les musiques de ces trois morceaux. Sur le même album, le titre Pauvre Lola emprunte clairement l'air de Umqokozo de Miriam Makeba sur son album The Many Voices of Miriam Makeba (1962).
Serge Gainsbourg sera poursuivi une seconde fois à la fin de sa carrière par les ayants droit d'Aram Khatchatourian, pour sa chanson Charlotte for ever de 1986. Elle reprenait en effet l'Andantino pour piano, toujours protégé puisque le compositeur est décédé en 1978.
Par ailleurs, Serge Gainsbourg a repris, réarrangé à sa manière la chanson Mon légionnaire initialement chantée par Marie Dubas puis Édith Piaf et d'autres chanteuses.
Pour ce qui est des œuvres du domaine public, Serge Gainsbourg s'est souvent inspiré de la musique classique, dont on retrouve des trames dans les morceaux suivants :
Initials B.B. (sur la Symphonie (no 9) du Nouveau-Monde, 1er mouvement, d'Antonín Dvořák)
Lemon Incest (sur l'étude no 3 en mi majeur Opus 10, de Frédéric Chopin)
Jane B (sur le Prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin)
Baby alone in Babylone (sur le thème du 3e mouvement de la 3e symphonie, de Brahms)
My Lady Heroïne (sur Sur un marché persan, d'Albert Ketèlbey)
Ma Lou Marilou (sur la sonate Appassionata Opus 57, 1er mouvement, de Beethoven)
Marilou sous la neige (sur un thème de Pomp and Circumstance Opus 39 no 1, d'Edward Elgar)
Poupée de cire, poupée de son (sur le quatrième mouvement (prestissimo) de la Sonate pour piano no 1 en fa mineur op.2-1 de Beethoven)
Lost Song (sur la Chanson de Solveig, extraite de Peer Gynt, d'Edvard Grieg)Il a également puisé dans le répertoire littéraire pour écrire certaines paroles :
Des passages de Verlaine (d'ailleurs cité) sont incrustés dans Je suis venu te dire que je m'en vais.
Les paroles de la chanson Bonnie and Clyde sont des extraits traduits du poème de Bonnie Parker, The Trail's End.
Il a mis en musique le sonnet d'Arvers de Félix Arvers.
Il a également mis en musique le poème d'Alfred de Musset de 1837 La Nuit d'Octobre, sur son deuxième album Serge Gainsbourg N°2, sorti en 1959.
L'ami Caouette reprend en la développant une construction déjà utilisée par Franc-Nohain et ultérieurement reprise par l'Oulipo sous le nom de « théorie des sollicitudes ».
On peut citer également son remake de la Marseillaise, l'hymne national français, reprenant les paroles de Rouget de l'Isle.
Quand on l'interrogea pour savoir s'il fallait y voir hommage, simple citation ou provocation, il répondit :
« On pourrait aller jusqu’à la profanation (rires). Hugo disait : “Il est interdit de déposer de la musique le long de mes vers.” Brahms n’aurait pas aimé que je dépose des paroles le long de sa musique. Mais je ne fais qu’emprunter. Mes essais — qui ne sont que des essais — s’effaceront d’eux-mêmes et Brahms sera restitué. Je l’ai à peine effleuré. »
Récompenses
Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1959 : pour son premier album, Du chant à la une !…, paru l'année précédente.
Prix du Concours Eurovision de la chanson 1965 : compositeur et parolier du titre gagnant Poupée de cire poupée de son, interprété par France Gall, qui concourt pour le Luxembourg.
5e du Concours Eurovision de la chanson 1967 : compositeur et parolier du titre Boum badaboum interprété par Minouche Barelli qui concourt pour Monaco et termine cinquième de la compétition internationale.
Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1984 : pour l'album, Baby Alone in Babylone de Jane Birkin, qu'il a entièrement écrit et composé. Cet album sera aussi Disque d'or.
Victoire de la musique : album de l'année pour Love on the beat en 1985.
Ordre des Arts et des Lettres : Le 19 septembre 1985, Jack Lang lui remet la croix d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Gainsbourg est particulièrement fier d’être directement élevé au grade d'officier, et non de chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood.
Victoire de la musique d'honneur 1990[réf. nécessaire] : pour l'ensemble de sa carrière.
2e du Concours Eurovision de la chanson 1990 : compositeur et parolier du titre White and Black Blues, interprété par Joëlle Ursull, qui concourt pour la France et termine deuxième ex-aequo.
Césars 1977 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je t'aime moi non plus.
Césars 1981 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je vous aime.
Césars 1984 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Équateur.
Césars 1987 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Tenue de soirée.
Césars 1996 : César de la meilleure musique décerné à titre posthume pour le film Élisa de Jean Becker.
Interprètes féminines
Serge Gainsbourg a écrit pour de nombreuses interprètes féminines, notamment :
seules ou le temps d'un duo à leur côté.
Interprètes masculins
Claude François : Hip Hip Hip Hurrah (uniquement en simple, 1967).
Jacques Dutronc : Les Roses fanées (en trio avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Les P'tits Papiers (en trio également avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Le bras mécanique (1975), Elle est si… (1972) ; la majorité des titres de l'album Guerre et pets.
À la demande d'Alain Chamfort, il écrit les textes de deux albums, Rock'n rose (dont Baby Lou) et Poses (dont le succès Manureva) et écrit huit textes des neuf chansons de l'album Amour année zéro (dont Bambou).
Étienne Daho : Comme un boomerang en duo avec Dani, en 2001 (initialement composée pour l'Eurovision 1975 mais rejetée par Antenne 2 pour son texte jugé trop sombre et violent), Chez les yé-yé en 1985, Mon amour baiser en 2001, Les dessous chics et Ford Mustang en duo avec Jane Birkin en 2009.
Il coécrit le quatrième album d'Alain Bashung, Play blessures, en 1982.
Il écrit pour Julien Clerc les paroles des chansons Belinda et Mangos (album Sans entracte en 1980) et Amour Consolation (album Aime-moi en 1984).
Il enregistre avec son ami Eddy Mitchell Vieille canaille, en version big band ; le titre sort en simple et est présent sur l'album Eddy Paris Mitchell en 1986.
Robert Farel : Les petits boudins (uniquement en simple, 1987), chanson que Gainsbourg a écrite vingt ans plus tôt pour Dominique Walter (fils de Michèle Arnaud).
Il enregistre avec son ami King Curtis JR You're Under Arrest, qui se retrouve sur l'album éponyme en 1987.
Chansons et autres œuvres musicales
Il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature, réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films. Au milieu des années 1950, il utilise les pseudonymes Julien Gris puis Julien Grix avant de choisir Serge Gainsbourg comme nom d'artiste. Dans les années 1980, il s'invente aussi un alter ego appelé Gainsbarre.
Ses débuts sur scène sont difficiles en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre de la peur d'être rejeté et de sa conviction qu'il est laid. Au fil des années, il se crée une image de poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système : « J'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison » déclare-t-il à Denise Glaser à propos de sa conversion dans les années 1960 d'une musique variété / jazz de facture classique à la pop musique alors en plein essor. Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens, et illustrent son goût pour la provocation (Nazi Rock, Aux armes et cætera, Lemon Incest) et l'érotisme (Les Sucettes, Je t'aime… moi non plus, Love on the Beat), voire la scatologie (Vu de l'extérieur, La poupée qui fait, Des vents des pets des poums, Evguénie Sokolov), ce qui lui vaut nombre de polémiques. Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires, comme Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais), et recycler des thèmes de musique classique (Initials B.B., Lemon Incest). Cependant, il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur », puisque ne nécessitant, contrairement à la peinture par exemple, aucune initiation pour être apprécié. Il travaille cependant, parfois jusqu'à l'obsession, la forme poétique de ses textes, les parsemant de rimes sophistiquées, de jeux de mots, d'allitérations et autres figures de style peu communes dans la musique populaire.
Auteur prolifique de chansons pour d'autres artistes, en particulier des femmes, Gainsbourg traverse la vie de chanteuses et actrices renommées, dont Brigitte Bardot, avec qui il a une brève liaison, et Jane Birkin, qui est sa compagne pendant plus de douze ans (restant sa principale muse même après leur séparation) et avec qui il a son troisième enfant, Charlotte Gainsbourg. Durant les années 1980, il fréquente Caroline von Paulus dite « Bambou », qui lui donne son quatrième et dernier enfant, Lucien Gainsbourg, dit « Lulu ».
Il influence considérablement certains artistes français comme le groupe Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho, mais aussi des artistes non francophones tels que Beck Hansen, Mike Patton, le groupe Portishead ou le compositeur David Holmes.
Si sa notoriété à l'extérieur du monde francophone se limite aux professionnels de la musique, il réussit à classer deux de ses albums dans les meilleures ventes de disques aux États-Unis : Bonnie and Clyde (avec Brigitte Bardot) se classe 12e au Billboard 200 au cours de l'année 1968, et Jane Birkin / Serge Gainsbourg se classe 196e au cours de l'année 1970. Sa chanson Je t'aime… moi non plus se classe 58e au Billboard Hot 100, malgré des diffusions à la radio limitées en raison de la censure, mais rencontre un plus grand succès encore au Royaume-Uni où elle se classe numéro 1 des ventes. Avec celles de la chanteuse belge Sœur Sourire et les albums francophones de Céline Dion, ces performances sont inégalées pour des chansons en langue française aux États-Unis.
Jeunesse
Enfance dans les années 1930
Fils d'immigrants russes juifs,,, il veut d'abord être artiste peintre, mais il accède finalement à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature. Son père, Joseph Ginsburg, né à Constantinople (Turquie) le 27 mars 1896 (décédé le 22 avril 1971), lui aussi d'abord intéressé par la peinture, entre au Conservatoire de Petrograd, puis à celui de Moscou pour étudier la musique -il choisit le piano- puis, en Crimée. Il y rencontre Brucha Goda Besman (née à Théodosie (Crimée) le 15 janvier 1894 et décédée à Paris le 16 mars 1985), surnommée Olia ou Olga, chanteuse mezzo-soprano qui devient son épouse le 18 juin 1918. C'est en 1919 que Joseph et Olga, fuyant la guerre et la dictature bolchévique, quittent Odessa (Ukraine), s'exilent en Géorgie, puis à Istanbul, avant de débarquer le 25 mars 1921 à Marseille puis de s'installer à Paris, où ils retrouvent le frère d'Olga qui travaille pour la banque Louis-Dreyfus. Joseph devient alors pianiste de bar et de cabaret tandis qu'Olga chante au conservatoire russe. Ils vivent au 35 rue de la Chine dans le 20e arrondissement. Ils ont en 1922 un premier fils, Marcel, qui meurt à seize mois d'une pneumonie ; puis en 1926, une fille, Jacqueline ; enfin, en 1928, deux faux jumeaux, Liliane et Lucien (dont Olga voulut avorter sans y parvenir), nés à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris dans l'île de la Cité. La famille Ginsburg obtient la nationalité française le 9 juin 1932.
Dans son enfance, le petit Lucien vit dans les quartiers populaires de Paris, d'abord le 20e arrondissement, puis au 11 bis, rue Chaptal dans le 9e arrondissement. Son père lui enseigne le piano classique puis le pousse vers le monde de la peinture. Le garçon le suit dans les concerts où il joue, dans des stations balnéaires huppées comme Arcachon, Deauville, Cabourg et Le Touquet. Sous l'Occupation, il doit porter l'étoile jaune (« Une étoile de shérif », dira-t-il plus tard par dérision, ou « Je suis né sous une bonne étoile… jaune »).
Sous l'Occupation nazie
Au début de l'été 1941, sa famille se réfugie temporairement dans la Sarthe à Courgenard, au lieu-dit « La Bassetière », chez Baptiste et Irma Dumur.
Les métiers artistiques étant interdits aux Juifs, plus personne ne veut engager son père comme pianiste. Ce dernier passe alors en zone libre en 1942 pour retrouver du travail et échapper à la misère. Les contrôles de police étant de plus en plus nombreux dans la capitale toute la famille finit par le rejoindre en janvier 1944 dans la région de Limoges avec de faux papiers. Ils se réfugient au hameau du Grand Vedeix dans la commune de Saint-Cyr en Haute-Vienne sous le nom de Guimbard. Les filles sont cachées chez les religieuses de l'école du Sacré-Cœur à Limoges, et Lucien dans un collège jésuite, à Saint-Léonard-de-Noblat. Il y est pensionnaire sous sa fausse identité. Un soir, la Gestapo fait une descente dans l'établissement pour vérifier qu'aucun enfant juif ne s'y abrite. Les responsables du pensionnat l'envoient se cacher seul dans la forêt, où il passe la nuit entière avec la peur d'être pris et tué. Il vivra par la suite avec le sentiment d'être un rescapé.
Durant ces années de guerre, la famille Ginsburg se voit retirer entièrement la nationalité française par une commission spéciale mise en place par Vichy, qui les considère comme « israélites sans intérêt national ». Sur l'un des rapports de la commission, retrouvé en 2010, on peut lire, à propos de Joseph, le père de Serge : « Exerçant la profession de pianiste, le nommé Ginsburg qui se déplace fréquemment réside actuellement à Lyon. […] Son fils Lucien est inscrit au collège Du Guesclin. […] Il ressort néanmoins que l’intéressé a quitté la capitale en 1941 pour la zone libre pour s’éviter des ennuis en raison de sa confession. » La commission tranche : « retrait général ». Serge Gainsbourg n'a jamais rien su de cette dénaturalisation.
Après guerre : de la peinture à la musique
De retour à Paris après la libération, la famille s'installe au 55 avenue Bugeaud dans le 16e arrondissement. Lucien est en échec scolaire et abandonne peu avant le bac au lycée Condorcet. Il s'inscrit alors aux Beaux-Arts, et fréquente l'Académie de Montmartre, où ses professeurs de peinture sont André Lhote et Fernand Léger, sans poursuivre jusqu'au bout cette première vocation trop peu rémunératrice. Le 5 mars 1947 à l'Académie de Montmartre, il rencontre sa future première femme, Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes qui a des accointances avec les surréalistes, en particulier Georges Hugnet dont elle était la secrétaire. Il l'épouse le 3 novembre 1951.
Dans les années 1940, il est par ailleurs inscrit à l'École normale de musique de Paris, boulevard Malesherbes.
Durant sa jeunesse, Serge Gainsbourg accompagne son père en tournée dans plusieurs lieux de villégiature anglais de France, comme note Jane Birkin : Le Touquet, Cabourg, Trouville, Dinard ou encore Arcachon.
L'année 1948 est une année importante pour Lucien. Il fait son service militaire à Courbevoie au sein du 93e régiment d'infanterie, où il est envoyé régulièrement "au trou" pour insoumission. Privé de permission, il s'enivre au vin avec ses camarades de régiment – débutant ainsi sa longue « idylle » avec la consolation éthylique. C'est également durant cette période qu'il apprend à jouer de la guitare.
Jusqu'à trente ans, Serge Gainsbourg vit de petits métiers. Il est, entre autres, professeur de dessin, de chant, surveillant, mais son activité principale est la peinture. Il aurait aimé être un génie de la peinture comme Francis Bacon ou Fernand Léger, dont il fut l'élève.
En 1952, il emménage avec Élisabeth Levitsky dans une chambre à la Schola Cantorum de Paris, meublée d'un piano en piteux état, que Serge répare pour pouvoir en jouer. Un jour, en rangeant leurs vêtements, Serge et Elizabeth découvrent au fond d'un placard une porte donnant sur la salle de concert, où des groupes de jazz américains viennent enregistrer leurs disques. De ce point de vue providentiel, Serge observe, fasciné, prend des notes et délaisse petit à petit, la peinture. En 1954, il abandonne la bohème pour devenir crooner de piano-bar dans les casinos de villes côtières comme Le Touquet Paris-Plage (où il joue au Club de la Forêt du restaurant Flavio), ou Deauville, ou encore dans des cabarets parisiens comme chez Madame Arthur, un cabaret transformiste pour lequel il compose des musiques de revues ainsi que des chansons restées inédites de son vivant, et où il remplace parfois le pianiste qui n'est autre que son père Joseph Ginsburg. Dès 1954, Lucien Ginsburg dépose ses titres à la SACEM, d'abord sous son nom, puis sous le pseudonyme de Julien Gris, évoluant en Julien Grix, puis, à partir d'avril 1957, sous son pseudonyme définitif de Serge Gainsbourg. Il expliquera que le prénom de Serge évoque la Russie et que les voyelles « A » et « O » ajoutées à son nom sont une réponse aux enseignants qui écorchaient son patronyme pour lui rappeler ses origines judéo-russes. Selon Jane Birkin, il a plus spécifiquement choisi ce nom en référence au peintre anglais Gainsborough, qu'il admirait.
Premières années en musique
Le déclic en voyant Boris Vian
Il a une révélation en voyant, au cabaret Milord l'Arsouille, Boris Vian qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin du répertoire des vedettes du moment, comme Dario Moreno ou Annie Cordy. Bientôt, en 1955, engagé comme pianiste d'ambiance par Francis Claude, directeur artistique du cabaret, Serge Gainsbourg accompagne à la guitare la chanteuse Michèle Arnaud,. En 1957, par hasard, Michèle et Francis découvrent avec stupéfaction les compositions de Gainsbourg en allant chez lui voir ses toiles. Le lendemain, Francis Claude pousse Serge sur scène. Mort de trac, il interprète son propre répertoire, dont Le Poinçonneur des Lilas. Claude le présente dans son émission sur les ondes de Paris-Inter, le 5 janvier 1958 ; puis il le présente à Jacques Canetti, alors directeur du Théâtre des Trois Baudets et directeur artistique des Disques Philips.
Pour Canetti, la ressemblance entre Boris Vian et Serge Gainsbourg est troublante : le même trac, la même élégance, une vision cynique de l'époque. Jacques Canetti prend en main la carrière naissante de Serge Gainsbourg, lui proposant de chanter aux Trois Baudets et dans les tournées qu’il organise avec Jacques Brel, Guy Béart ou Raymond Devos. C’est Denis Bourgeois, l’adjoint de Canetti chez Philips, qui déploie une patience d’araignée pour l’aider à percer dans le disque. Michèle Arnaud est la première interprète de Serge (et sera suivie plus tard, en 1966, par son fils Dominique Walter). Elle enregistre, dès 1958, les titres La recette de l'amour fou, Douze belles dans la peau, Jeunes femmes et vieux messieurs et La femme des uns sous le corps des autres. C'est là que Gainsbourg fait ses premières armes, composant de nombreuses chansons et même une revue musicale. Il décide alors d'abandonner la peinture pour se consacrer à la composition musicale et détruit la quasi-totalité de ses toiles, au grand dam de son épouse qui ne lui pardonnera jamais cet « autodafé ». Il se lance aussi dans une cour effrénée auprès des femmes, qu'il séduit en grand nombre, ce qui l'éloigne d'Élisabeth ; ils divorcent en octobre 1957, six ans après leur mariage.
Premiers albums avec Alain Goraguer
En studio, Serge Gainsbourg commence sa fructueuse collaboration avec Alain Goraguer, déjà arrangeur musical de Boris Vian. Son premier album, Du chant à la une ! qui contient Le Poinçonneur des Lilas, son premier succès en 1958, détonne, mais c'est un échec commercial. Il est remarqué par Marcel Aymé, qui dit que ses chansons « ont la dureté d'un constat ». Boris Vian, avant de mourir en 1959, le compare à Cole Porter. Les albums suivants (N°2 en 1959, L'étonnant Serge Gainsbourg en 1961 et N°4 en 1962) toujours réalisés avec Alain Goraguer rencontrent le même destin que Du chant à la une !. Toutefois, il rencontre son premier succès commercial en 1960, avec le simple L'eau à la bouche (chanson-titre du film du même nom), vendu à 100 000 exemplaires,.
Lorsque l'époque des yéyés arrive, il a trente-deux ans et n'est pas très à l'aise : passant en première partie de Jacques Brel ou de Juliette Gréco, il est la risée du public et des critiques, qui se moquent de ses grandes oreilles et de son nez proéminent. Débute, avec Gréco, une collaboration qui dure toute cette période « Rive Gauche », dont le point d'orgue sera La Javanaise à l'automne 1962.
Pour Philippe Clay, auquel il ressemble de façon troublante, il écrit en 1962 Chanson pour tézigue et en 1965 Lily taches de rousseur. En 1964, ils apparaissent dans l'émission télévisée Demandez le programme pour deux duos (L'Accordéon et L'Assassinat de Franz Lehár).
Il rencontre Elek Bacsik et Michel Gaudry et leur propose de collaborer avec lui pour Gainsbourg Confidentiel, album empreint du jazz d'avant-garde qui plait tant à Gainsbourg, mais qui, il le sait, ne lui permettra jamais d'accéder au succès. Ce disque ne se vend qu'à 1 500 exemplaires. Dès la sortie du studio il déclare : « Je vais me lancer dans l'alimentaire et m'acheter une Rolls ». Son album suivant, Gainsbourg Percussions, inspiré (parfois directement – et sans se soucier des droits d'auteur) des rythmes et des mélodies de Miriam Makeba et de Babatunde Olatunji, se démarque pourtant à nouveau de la vague yéyé. Mais là aussi l'artiste rencontre un nouvel échec (plus important que Confidentiel). Cet album est la dernière collaboration de l'artiste avec Alain Goraguer avant de se diriger vers de nouveaux horizons musicaux plus pop.
Grand prix de l'Eurovision pour sa chanson composée pour France Gall
En écrivant pour Juliette Gréco (Accordéon, La Javanaise) et Petula Clark (La Gadoue) il rencontre ses premiers succès, mais c'est avec Françoise Hardy (Comment te dire adieu) et surtout avec France Gall qu'il va réussir à séduire un public jeune. Après avoir chanté quelques titres à succès (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles), France Gall remporte, le 20 mars 1965, le grand Prix du Concours Eurovision de la chanson, avec le titre Poupée de cire, poupée de son, écrit par Gainsbourg à l'instigation de Maritie et Gilbert Carpentier, choisi parmi les dix qu'on lui proposait.[pas clair] La chanson lauréate devient un tube international que France Gall enregistre même en japonais. Gainsbourg écrit aussi pour France Gall, en 1966, Baby Pop et Les Sucettes – dont le double sens évoquant la fellation provoque un premier scandale.
En avril 1966, il figure sur la « photo du siècle » regroupant quarante-six vedettes françaises du mouvement yéyé (dont France Gall). Cette photo est prise par Jean-Marie Périer au Studio Mac Mahon pour le magazine Salut les copains.
Gainsbourg, en tant qu'interprète, entre à part entière chez les « yéyés » avec Qui est "in" qui est "out", souvent passée dans l'émission Salut les copains.
Un hymne pour réconforter les troupes de Tsahal durant la guerre des Six Jours
En 1967, l'artiste écrit Le Sable et le Soldat en soutien à Tsahal pendant la guerre des Six Jours. Ce travail est réalisé à la demande de l’attaché culturel de l’ambassade d'Israël, qui souhaite envoyer une marche militaire nouvelle pour remonter le moral des troupes israéliennes à la veille pressentie de violents combats. Le compositeur entretient une relation particulière avec l'État hébreu du fait de ses origines. La maquette du texte est écrite en français : elle est enregistrée en direct en moins de deux minutes, avec un accompagnement mélodique d'orgue électrique le 6 juin 1967. La traduction en hébreu ne sera pas enregistrée. Confiée à la navette diplomatique de l'ambassade, la bande magnétique du morceau prend l'avion pour Tel-Aviv. Après ce conflit armé éclair, l'enregistrement reste dans les archives de la radio Kol Israël. Vingt-cinq années plus tard, le collectionneur Jean-Gabriel Le Nouvel, qui en connait l'existence, effectue des recherches très approfondies pour localiser la précieuse bande et l'exhume des archives. La version initiale restaurée a fait l'objet d'une radiodiffusion en exclusivité par les studios de la RCJ en 2002.
Les paroles de cette chanson étonneront beaucoup de monde lors de cette diffusion et le magazine Tribune juive, écrira dans son article : « […] Et pourtant, Gainsbourg n'était pas attaché à Israël. D'ailleurs, il n'y a jamais mis les pieds. Et lorsqu'il parlait de ses racines, il préférait évoquer la Russie de ses parents. Peut-être avoue-t-il dans cette chanson ce qu'il n'a jamais osé dire ? […] Personne ne se doutait que Gainsbourg, même s'il ne s'est jamais caché d'être juif « Je suis né sous une bonne étoile... jaune », disait-il, aurait écrit une chanson si engagée pour le jeune État d'Israël à l'issue de la guerre des 6 jours et de la libération de Jérusalem… »
Interviewé par Patrick Bouchitey en 1981 sur Carbone 14, il répond, à propos de cette chanson, avoir failli, de façon instinctive, aller en Israël pour se faire tuer.
Le label Kol Record est chargé, trente ans plus tard, par Jean-Gabriel Le Nouvel d'assurer la production et l'enregistrement de l'adaptation musicalement inédite en hébreu Al Holot Israel. Elle est interprétée par la Leakat Tsvait (La Chorale) de Tsahal : La Leakat Magav.
Muses et nouvelles passions amoureuses
À la fin de 1967, il vit une passion, courte mais intense, avec Brigitte Bardot, à qui il dédie la chanson Initials B.B., après lui avoir écrit plusieurs titres emblématiques : Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Je t'aime... moi non plus. Ce dernier titre, enregistré avec elle en duo en décembre 1967, gardé secret par Serge Gainsbourg à la demande de Brigitte Bardot (qui était alors mariée à Gunther Sachs), ne sortira qu'en 1986. Toutefois, la chanson sera rendue célèbre l'année suivante en étant réenregistrée en duo avec Jane Birkin.
Au moment de la rupture avec Brigitte Bardot, Serge publie le disque Bonnie & Clyde réalisé en duo avec elle, qui interprète en plus de la chanson éponyme quatre nouvelles chansons tandis que le reste du disque comporte des chansons de Serge déjà publiées auparavant. Après la séparation, Serge publie l'album Initials B.B. comportant en plus de la chanson homonyme (paru également en maxi dont le contenu est également présent dans l'album) et Bonnie & Clyde les 45 tours Qui est "in" qui est "out" et Comic Strip (parus tous deux en janvier 1966 et juillet 1967 et ayant rencontré le succès). Cet album aux sonorités pop résume parfaitement la période de l'artiste entre 1966 et 1968 et remplace Bonnie & Clyde (qui ne comporte pas assez de chansons inédites).
Sur le tournage du film Slogan, en 1968, il rencontre Jane Birkin, récemment séparée du compositeur John Barry dont elle vient d'avoir une fille, Kate Barry. Il lui fait chanter Je t'aime... moi non plus et 69 année érotique, devenus d'immenses succès. Ils deviendront pendant dix ans un couple très médiatique, régulièrement à la une des médias, chacun enchaînant disques et tournages, concerts et apparitions photographiques. C'est dans ce contexte qu'est publié en 1969 l'album Jane Birkin - Serge Gainsbourg réalisé en duo où le couple se partage les chansons. L'album comprend en plus les musiques de film Manon et Elisa qui avaient rencontrées toutes deux le succès à leur sortie en 1968.
Gainsbourg dédie également à sa nouvelle compagne le titre Jane B, au thème musical largement inspiré par le prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin. Gainsbourg a d'ailleurs fait tout au long de sa carrière de nombreux emprunts à la musique classique, généralement non crédités – voir ci-dessous à la section « Emprunts et plagiats ». Il sera à son tour fréquemment échantillonné sur des morceaux de rap – par exemple MC Solaar pour Nouveau Western.
Les années 1970 : décennie majeure
Le temps des album-concepts
Les années 1970 sont marquées par l'écriture et la composition de quatre albums importants : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l'extérieur (et son tube Je suis venu te dire que je m'en vais) en 1973, Rock around the bunker en 1975, et L'Homme à tête de chou (avec ses sulfureuses Variations sur Marilou) en 1976. Si ces albums rencontrent peu de succès commercial, les radios étant réticentes à diffuser ce chanteur réputé « difficile » car en porte-à-faux avec l'air du temps, ils le hissent à l'avant-garde de la chanson française. Histoire de Melody Nelson est accueilli par la presse comme « le premier vrai poème symphonique de l'âge pop ». Cet album-concept, produit et arrangé par Jean-Claude Vannier, influencé par la scène rock anglaise (plus particulièrement la mouvance progressive rock alors en plein essor) avec ses subtiles orchestrations de guitares, de cordes et de chœurs, raconte l'histoire tragique d’une idylle entre un homme mûr et une lolita. L'histoire fait écho au roman Lolita de Vladimir Nabokov dont Gainsbourg est un admirateur inconditionnel et qu'il évoquera souvent par la suite (notamment à travers le personnage de Samantha sur You're Under Arrest). Cet album aura une influence considérable sur des artistes comme le groupe Air, David Holmes, Jarvis Cocker, Beck et Dan the Automator.
En mai 1973, Serge Gainsbourg, victime d’une crise cardiaque, la transforme en coup promotionnel provocateur : il annonce à la presse, depuis son lit d’hôpital, qu'il va réagir « en augmentant sa consommation d'alcool et de cigarettes ». Il continue de fait à boire et à fumer, fidèle au personnage décadent qu’il est en train de se façonner avec complaisance. En 1975 sort l'album Rock Around the Bunker, dans lequel Gainsbourg pousse la provocation à son comble, en tournant en dérision l’esthétique nazie. L’album, enregistré à Londres, est boudé par les programmateurs de radio qui ne voient dans cette farce qu'une provocation avec des titres comme Nazi rock, SS si bon ou Tata teutonne.[réf. nécessaire] Il compose également des tubes plus légers comme L'Ami Caouette. L'année suivante, il publie le nouvel album-concept, L'homme à tête de chou, où il raconte à nouveau une histoire d'amour tragique, cette fois entre un homme travaillant dans un journal et une coiffeuse. Après un nouvel échec commercial avec le single My Lady Héroïne en 1977, Gainsbourg fait une incursion dans le disco alors en vogue en 1978 avec le single Sea, Sex and Sun, enregistré pour le film Les Bronzés, qui rencontre un grand succès. En 1979, il rejoint le groupe rock Bijou sur scène et verse une larme[précision nécessaire] : le jeune public rock lui fait une ovation.
La Marseillaise en reggae
Il cultive son aura d'artiste culte en participant à de nombreux films dits d'auteur. Mais, s'il est considéré par la critique comme un acteur de talent, il ne tourne pratiquement que dans des films au succès confidentiel, et n'accède pas dans ce domaine à la reconnaissance du grand public. En 1976 il se lance pour la première fois dans la réalisation cinématographique. Son film Je t'aime moi non plus obtient très vite une réputation sulfureuse, avec un scénario audacieux touchant aux tabous de l'homosexualité et de la sodomie. Il réalise trois autres films qui obtiennent peu de succès, les sujets abordés étant souvent provocateurs, que ce soit l'inceste (Charlotte for Ever en 1986) ou l'exhibitionnisme (Stan the Flasher en 1990).
En 1979, son nouvel album Aux armes et cætera, enregistré à Kingston avec Sly and Robbie et les I Threes (choristes de Bob Marley), devient disque de platine en quelques mois. La Marseillaise (reggae) choque le journaliste du Figaro Michel Droit, qui écrit un article virulent selon lequel, en matière d'antisémitisme, « il y a aussi des rabatteurs ». Serge Gainsbourg lui répondra par voie de presse dans un article intitulé « On n'a pas le con d'être aussi Droit ».
Pour répondre aux polémiques dont il devient peu à peu l'objet et qui le touchent profondément dans son estime, le 13 décembre 1981, Gainsbourg riposte en achetant le manuscrit original de la Marseillaise (135 000 F, soit 20 580 euros), vendu aux enchères à Versailles. Peu de temps après, lors d'un concert, cet évènement médiatisé par les journaux télévisés permettra cette fois à Serge Gainsbourg d'avoir les parachutistes de son côté[Information douteuse], faisant ainsi définitivement taire les rumeurs malveillantes au sujet de son manque de patriotisme.
La salle de concert de Strasbourg où il doit se produire est investie par des membres d'une association d'anciens parachutistes militaires, qui désapprouvent sa version de La Marseillaise, mais Gainsbourg garde tout son sang-froid. Il prend les paras au dépourvu en chantant a cappella, et le poing tendu, la version originale de l'hymne français : après un moment de flottement, les paras se sentent de ce fait obligés de se mettre au garde à vous, comme en témoignent les bandes d'actualités de l'événement. « J'ai mis les paras au pas ! », s'amusera-t-il dans l'émission Droit de réponse de Michel Polac ; et de fait, les paras, estimant avoir obtenu réparation, se retirent. Gainsbourg poursuit une tournée triomphale, de nouveau accompagné de Sly and Robbie et des I Threes. Un double CD, Gainsbourg et cætera réunissant de nouveaux mixages de l'intégrale d'un concert au théâtre le Palace de Paris, restitue ce qui reste parfois considéré son meilleur enregistrement en public avec les concerts au Casino de Paris qui suivront quelques années plus tard.[réf. nécessaire]
Années 1980 : « Gainsbarre »
La naissance de Gainsbarre
Offensé par les propos calomnieux à son encontre dans les articles de presse, notamment au sujet de La Marseillaise, et se sentant artiste incompris, il se réfugie dans la vie des milieux noctambules et interlopes, consommant encore plus d'alcool et de tabac et délaissant la vie de famille.
C'est le temps des boîtes de nuit, des beuveries, du noctambulisme, de la décrépitude physique... De plus en plus, « Gainsbarre » succède à Gainsbourg, avec une multitude d'apparitions télévisées plus ou moins alcoolisées. Le « personnage de Gainsbarre », Serge Gainsbourg l'évoque pour la première fois en 1981 avec la chanson Ecce Homo (titre phare de l'album Mauvaises nouvelles des étoiles). Avec ce double créé de toutes pièces, qui désormais va lui « coller à la peau » et dont il jouera en multipliant les provocations, il fortifie sa légende de poète maudit, mal rasé et ivre, apparaissant souvent en jean élimé, le visage bouffi caché par des lunettes noires et une gitane à la bouche, ce qui lui vaut tantôt l'admiration, tantôt le dégoût. En septembre 1980, après plus de dix ans de vie commune, Jane Birkin n'en peut plus et le quitte. Elle admet lors d'une émission télévisée réalisée après sa mort : « J'avais beaucoup aimé Gainsbourg, mais j'avais peur de Gainsbarre ». À partir de cette période, il devient un phénomène de télévision de par son comportement provocateur qui déclenchera plusieurs scandales. Renaud s'inspirera plus de vingt années plus tard de l'ambivalence « Gainsbourg / Gainsbarre » pour sa chanson Docteur Renaud, Mister Renard, de l'album Boucan d'enfer, qui évoque une « descente aux enfers », présentant bien des similitudes.
En 1980 Serge rencontre une nouvelle égérie, Bambou, pour laquelle, une fois de plus, il ne peut s'empêcher de composer. Il lui fait chanter quelques titres, qui ne rencontrent pas les faveurs du public (Made in China, paru en 1989). Il continue cependant d'écrire pour Jane Birkin, en particulier les albums Baby alone in Babylone et Amour des feintes.
Gainsbourg enregistre son nouvel album reggae à Nassau aux Bahamas, avec le même groupe que le précédent. On peut y entendre les paroles très personnelles de Ecce homo :
Au lieu de mettre en scène la naissance de « Gainsbarre », la version alternative de ce morceau évoque la mort de Gainsbourg. Intitulée Ecce Homo et cætera, elle n'a été publiée qu'en 2003 sur un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains. Selon Bambou, présente à Nassau, le fait que ce morceau ne fît surface qu'après sa mort était « intentionnel ».
L'apogée de la provocation
Le 11 mars 1984, en direct dans l'émission très suivie 7 sur 7 présentée par Jean-Louis Burgat sur TF1, Gainsbourg brûle avec son briquet les trois-quarts d'un billet de 500 francs, filmé en gros plan, tandis qu'il commente son geste, sans se soucier de son caractère illégal rappelé par le présentateur. Il prétend ainsi dénoncer le « racket fiscal » qui le taxe à 74 %, argent « dépensé non pas pour les pauvres mais pour le nucléaire et toutes les… » (il ne termine pas sa phrase). Selon Emmanuel Tibloux, Directeur de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, si cet acte peut effectivement être perçu prima facie comme une dénonciation de la politique fiscale menée par le gouvernement socialiste, il s'agit également de « prendre à rebours » la conception capitaliste selon laquelle l'argent ne peut être détruit. Cette séquence restera culte dans l'histoire de l'émission, près de treize ans avant sa fin (émission arrêtée en 1997), mais aussi plus généralement dans l'histoire de la télévision française. Le lendemain, lundi 12 mars, tous les médias nationaux commenteront ce geste, qui choque particulièrement le public français en ces années de crise économique, de précarité et chômage. Cette provocation symboliquement forte ne fera que renforcer, dans les mois et les années suivantes, la présence dans les médias, notamment dans les émissions de télévision, de « Gainsbarre » au détriment de Gainsbourg.
En avril 1986, dans l'émission du samedi soir Champs-Élysées présentée par Michel Drucker sur Antenne 2, également très suivie et à destination d'un public familial, où la chanteuse américaine Whitney Houston, âgé de 22 ans, est présente, Gainsbourg n'hésite pas à indiquer, en anglais et le micro ouvert : « I want to fuck her » (« je veux la baiser »). La Diva est outrée et stupéfiée par de tels propos. Elle lui répond par des « What? » suraigus et hoquetés, et demande s'il est ivre (« He must be drunk ») ; à quoi Michel Drucker répond, très embarrassé (il a dans un premier temps tenté d'édulcorer les propos émis d'abord en français : « He says you are great... ») : « Non c'est son état normal, alors vous imaginez quand il est ivre ! ».
Durant sa période « Gainsbarre », malgré sa volonté de donner une image de lui provocante, sa sensibilité à fleur de peau s'est manifestée à plusieurs reprises dans d'autres passages télévisés. Notamment, lors de l'émission Sébastien, c'est fou, en 1988, quand Patrick Sébastien a organisé avec la chorale d'enfants des Petits chanteurs d'Asnières, déguisés en petits « Gainsbarres » pour l'occasion, une reprise de sa chanson Je suis venu te dire que je m'en vais, On est venus te dire, l'incitant à ne pas se laisser aller ; ou lors de l'émission Sacrée Soirée qui lui était consacrée en mars 1990, quand le présentateur Jean-Pierre Foucault lui remet un double disque d'or, puis encore, lorsqu'il lui montre des images de la ville où ses parents se sont rencontrés en ex-URSS, Théodosie, qu'il n'avait jamais vues. Ces passages télévisés, aux yeux du grand public, alors plus habitué à ses excès et à ses frasques, ont contribué à fissurer le masque de provocateur qu'il voulait montrer, en dévoilant sa vraie nature.
Les dernières années
En 1989, son œuvre quasi-intégrale sort en coffret de neuf CD sous le titre De Gainsbourg à Gainsbarre. Celui-ci contient de nombreux titres introuvables que les collectionneurs s'arrachaient jusque là à prix d'or ; toutefois, les chansons écrites pour ses interprètes ne sont pas incluses, ni un certain nombre d'inédits, ni les concerts (d'autres coffrets plus complets sortiront à titre posthume). Il part ensuite à New York où il enregistre ses deux derniers albums, Love on the Beat en 1984 et You're Under Arrest en 1987. Après le reggae, il se frotte au hip-hop et au funk. En 1985 il se produit pendant plusieurs semaines en concert au Casino de Paris. Un album live en est tiré.
Serge Gainsbourg écrit pour Joëlle Ursull la chanson White and Black Blues, représentant la France à l'Eurovision 1990 ; celle-ci se classe en deuxième position.
En 1990, Serge Gainsbourg écrit les paroles du deuxième album de Vanessa Paradis, Variations sur le même t'aime, sur des musiques de Franck Langolff, dont les tubes Tandem et Dis lui, toi, que je t'aime. Sorti le 28 mai 1990, l'opus s'écoule à 400 000 exemplaires et sera le dernier témoignage artistique de Serge Gainsbourg, qui disparaîtra neuf mois après la sortie du disque.
Il passe les six derniers mois de sa vie à Saint-Père-sous-Vézelay dans le département de l'Yonne, appréciant le gîte et la table du chef étoilé Marc Meneau.
Décès et obsèques
Serge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement à la suite de sa cinquième crise cardiaque, survenue dans sa chambre où il est retrouvé gisant à même le sol, nu. Il avait composé un album de blues avant sa mort et avait prévu de partir l'enregistrer à La Nouvelle-Orléans quelques jours plus tard.
Il est enterré avec ses parents au cimetière du Montparnasse (1re section) à Paris, où sa tombe est l'une des plus visitées avec celle de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir ainsi que celle de Charles Baudelaire qu'il mit en musique (Le Serpent qui danse pour le morceau Baudelaire, album Serge Gainsbourg no 4, 1962) et celle de Jacques Chirac. La tombe porte le nom de Serge Gainsbourg et de ses parents, Olga (1894-1985) et Joseph (1896-1971) Ginsburg.
Lors de son enterrement, le 7 mars 1991, vinrent notamment parmi la foule, outre sa famille, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Françoise Hardy, Patrice Chéreau, Eddy Mitchell, Renaud, Johnny Hallyday, les ministres Jack Lang et Catherine Tasca, et les brigades de cuisiniers et serveurs du restaurant « l'Espérance » où il avait passé ses derniers jours. Catherine Deneuve lut devant la tombe le texte de la chanson Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve.
Vie privée et vie sentimentale
En 1951, Serge Gainsbourg se marie à Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes émigrés, d'avec qui il divorce en 1957.
Il rencontre ensuite Françoise-Antoinette-Michèle Pancrazi, née à Bône en Algérie, le 28 juillet 1931, dite Béatrice (appelée princesse Galitzine, depuis son premier mariage avec le prince Georges Galitzine). Il l'épouse le 7 janvier 1964. Leur fille Natacha est baptisée le 8 août 1964. En février 1966, après avoir divorcé d'elle, il s'installe à la Cité internationale des Arts, dans une chambre d'étudiant. Il se réconcilie avec Béatrice en 1967, et ils ont un fils, Paul, dit Vania, qui n'a jamais réellement connu son père,. Béatrice meurt à Paris le 8 novembre 2014 à l'âge de 83 ans.
Fin 1967, il vit une idylle passionnée avec Brigitte Bardot, qui ne dure que trois mois (quatre-vingt-six jours très précisément, faisait-il remarquer). Cette liaison attise l'intérêt des médias, français et internationaux, et devient très relayée par la presse, la radio et la télévision. Bardot est au faîte de sa gloire mondiale, Gainsbourg est un phénomène de la chanson en France, jouissant déjà d'une bonne renommée médiatique, même si dans l'ensemble ses ventes de disques sont encore assez faibles. Le fait que Gainsbourg compose pour son égérie (Harley Davidson notamment) renforce encore le sentiment que cette liaison est d'importance, d'autant que les chansons en question sont de gros succès. L'actrice participe également à des chansons interprétées par Gainsbourg (comme sur la version anglaise de Comic Strip) ou enregistrées en duo (comme Bonnie and Clyde), et leur lien artistique, couronné de succès, se confond avec leur liaison, dont beaucoup sont surpris d'apprendre qu'elle fut finalement si brève. Leur enregistrement de Je t'aime moi non plus, qui précède la version avec Birkin, laquelle a été commercialisée en 1969 et a connu un immense succès, reste dans les tiroirs jusqu'en 1986, et beaucoup de gens en ignoraient l'existence. Gainsbourg gardera une affiche de Bardot sur ses murs toute sa vie.[réf. nécessaire]
En 1968, il rencontre l'actrice britannique Jane Birkin, sur le tournage du film Slogan. Elle aussi va participer à de nombreux enregistrements en tant que chanteuse, et Gainsbourg va lui composer plusieurs albums, dont de nombreuses chansons seront des succès commerciaux majeurs, que ce soit sur un mode léger (Ex-fan des sixties, Di doo dah) ou plus profond et mélancolique (Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, Baby alone in Babylone, Les dessous chics, Quoi), et sont généralement des réussites artistiques saluées par la critique. Leurs duos sur disque sont souvent provocants (69, année érotique, ou La Décadanse, sorte de prolongation de Je t'aime moi non plus). Le couple, très affiché dans les médias, coutumier de rumeurs et de provocations sulfureuses, devient emblématique, et Birkin est considérée comme la muse essentielle de Gainsbourg. Leur fille Charlotte Gainsbourg naît le 21 juillet 1971 à Londres. Ils se séparent en septembre 1980, mais Gainsbourg continuera de composer pour elle. Après sa mort, Jane Birkin reprend régulièrement ses chansons composées pour elle, de même que les chansons de son répertoire originellement interprétées par Gainsbourg lui-même, en tournées et sur disque.
Le couple vient fréquemment se reposer dans leur presbytère de Cresseveuille (Calvados), près de la maison de l'acteur Yul Brynner qui devient leur ami. Celui-ci est d'ailleurs le parrain de Charlotte Gainsbourg. Serge, quant à lui, est le parrain de Melody, l'une des petites asiatiques adoptées par l'acteur américain,.
À partir de 1981, il vit avec une jeune mannequin, Bambou, pour qui il compose en 1989 l'album Made in China, lequel sera un échec commercial. Bambou a enregistré les chœurs, ou plutôt les cris orgasmiques paroxystiques du titre Love on the Beat, pour son compagnon, dont elle a un fils, Lucien, dit Lulu Gainsbourg, né le 5 janvier 1986. Lui aussi se lancera dans une carrière musicale.
En 1985, il rencontre une jeune fille de seize ans, Constance Meyer, qui lui avait écrit une longue lettre glissée sous la porte de son domicile. Le soir même, il l'invite à dîner et trois mois plus tard ils sont amants. Elle entretiendra une relation avec Serge jusqu'à sa mort (il l'aurait fréquentée en semaine, tandis qu'il retrouvait Bambou le week-end). La nature de cette relation est révélée et décrite dans un récit autobiographique publié en 2010 par celle-ci,.
En 1986, parallèlement à sa relation avec Constance Meyer, il rencontre Aude Turpault, âgée de treize ans, avec laquelle il entretiendra une relation « platonique, filiale ». Aude Turpault a également fait une apparition dans son film Stan the Flasher (1989)[source insuffisante].
Œuvre musicale
De multiples références
Serge Gainsbourg marque fortement la musique française par l'audace et l'éclectisme de ses créations. Il n'hésite pas à métisser ses compositions avec des influences musicales très variées, contribuant à en populariser certaines en France :
le jazz : Du jazz dans le ravin, album Du chant à la Une! (1958)
la musique afro-cubaine : Couleur café, entre autres
le rock progressif : bande originale du film Cannabis, album Histoire de Melody Nelson
le reggae, avec l'album Aux armes et cætera… enregistré à Kingston (Jamaïque) suivi de Mauvaises Nouvelles des étoiles
le funk en particulier sur l'album Love on the beat (1984)
le rap avec You're Under Arrest
le classique : plusieurs de ses morceaux sont inspirés de thèmes classiques tels que Lemon Incest, Jane B, Ma Lou Marilou, Initials B.B., My lady heroïne, Marilou sous la neige, Baby Alone in Babylone (voir ci-dessous).Serge Gainsbourg imprime en outre durablement sa marque pour ce qui est de l'écriture des textes. Dans un style poétique très maîtrisé, il prend plaisir à produire des rimes complexes (Comment te dire adieu ?), des allitérations (la Javanaise). Friand de jeux de mots, il s'appuie fréquemment sur le double sens. Les allusions érotiques sont de plus en plus fréquentes tout au long de sa carrière. Certaines de ses chansons marquent les mémoires par leur caractère provocateur – ainsi les allusions appuyées à la fellation dans les Sucettes, qui provoquent l'émoi dans la bouche d'une France Gall d'à peine dix-huit ans ; elle dira n'avoir compris le double sens du texte que des années plus tard. Puis c'est Jane Birkin feignant l'orgasme dans Je t'aime… moi non plus, tube planétaire. Gainsbourg flirte avec le tabou de l'inceste en compagnie de sa fille, la frêle Charlotte Gainsbourg : dans les années 1980, elle accompagne son père dans le duo Lemon Incest, titre évocateur qui suscitera une levée de boucliers. Gainsbarre atteindra les sommets de la provocation érotique avec le tube Love on the Beat, véritable poème pornographique, dit par lui-même d'une voix monocorde et cassée ; le fond sonore est constitué des cris orgasmiques de Bambou (lesquels auraient été enregistrés lors de leurs ébats authentiques) ; l'orchestration baigne dans un funk froid et syncopé, tandis que des chœurs lancinants scandent le titre de la chanson de leurs voix androgynes et mouvantes.
Il choisit des sources d'inspiration inattendues et les développe à sa manière : textes de Franc-Nohain pour l'Ami Caouette, de Verlaine pour Je suis venu te dire que je m'en vais ; musiques de Chopin pour Lemon Incest et bien entendu de Rouget de Lisle pour Aux armes et cætera. En dépit de cela, il ne cessera de répéter au fil des entretiens qu'il considère la chanson comme « un genre mineur, puisque ne demandant pas d'initiation, à la différence de la peinture », irritant Guy Béart à ce sujet dans l'émission télévisée Apostrophes du 26 décembre 1986.
Emprunts et plagiats
Serge Gainsbourg a régulièrement et largement puisé son inspiration dans les thèmes littéraires et musicaux, notamment dans la musique classique. Il ne s'agit cependant pas de plagiats au sens juridique du terme, puisque les œuvres tombées dans le domaine public sont par définition libres de droits. La raison d'être du domaine public est d'ailleurs de permettre les réutilisations des œuvres. Pour tous ses emprunts, Gainsbourg n'a à son actif que deux affaires de réels plagiats (reprise non autorisée de titres protégés), et pour lesquelles il a été condamné :
Une première fois pour son album de 1964 (Gainsbourg Percussions). Il emprunte très ostensiblement, sans en citer la source, les thèmes des chansons Kiyakiya, Akiwowo et Jin-go-lo-ba à l'album Drums of Passion (1959) de l'artiste africain Babatunde Olatunji, pour des titres respectivement intitulés Joanna, New York U.S.A. et Marabout. Olatunji remportera un procès contre lui pour avoir copié les musiques de ces trois morceaux. Sur le même album, le titre Pauvre Lola emprunte clairement l'air de Umqokozo de Miriam Makeba sur son album The Many Voices of Miriam Makeba (1962).
Serge Gainsbourg sera poursuivi une seconde fois à la fin de sa carrière par les ayants droit d'Aram Khatchatourian, pour sa chanson Charlotte for ever de 1986. Elle reprenait en effet l'Andantino pour piano, toujours protégé puisque le compositeur est décédé en 1978.
Par ailleurs, Serge Gainsbourg a repris, réarrangé à sa manière la chanson Mon légionnaire initialement chantée par Marie Dubas puis Édith Piaf et d'autres chanteuses.
Pour ce qui est des œuvres du domaine public, Serge Gainsbourg s'est souvent inspiré de la musique classique, dont on retrouve des trames dans les morceaux suivants :
Initials B.B. (sur la Symphonie (no 9) du Nouveau-Monde, 1er mouvement, d'Antonín Dvořák)
Lemon Incest (sur l'étude no 3 en mi majeur Opus 10, de Frédéric Chopin)
Jane B (sur le Prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin)
Baby alone in Babylone (sur le thème du 3e mouvement de la 3e symphonie, de Brahms)
My Lady Heroïne (sur Sur un marché persan, d'Albert Ketèlbey)
Ma Lou Marilou (sur la sonate Appassionata Opus 57, 1er mouvement, de Beethoven)
Marilou sous la neige (sur un thème de Pomp and Circumstance Opus 39 no 1, d'Edward Elgar)
Poupée de cire, poupée de son (sur le quatrième mouvement (prestissimo) de la Sonate pour piano no 1 en fa mineur op.2-1 de Beethoven)
Lost Song (sur la Chanson de Solveig, extraite de Peer Gynt, d'Edvard Grieg)Il a également puisé dans le répertoire littéraire pour écrire certaines paroles :
Des passages de Verlaine (d'ailleurs cité) sont incrustés dans Je suis venu te dire que je m'en vais.
Les paroles de la chanson Bonnie and Clyde sont des extraits traduits du poème de Bonnie Parker, The Trail's End.
Il a mis en musique le sonnet d'Arvers de Félix Arvers.
Il a également mis en musique le poème d'Alfred de Musset de 1837 La Nuit d'Octobre, sur son deuxième album Serge Gainsbourg N°2, sorti en 1959.
L'ami Caouette reprend en la développant une construction déjà utilisée par Franc-Nohain et ultérieurement reprise par l'Oulipo sous le nom de « théorie des sollicitudes ».
On peut citer également son remake de la Marseillaise, l'hymne national français, reprenant les paroles de Rouget de l'Isle.
Quand on l'interrogea pour savoir s'il fallait y voir hommage, simple citation ou provocation, il répondit :
« On pourrait aller jusqu’à la profanation (rires). Hugo disait : “Il est interdit de déposer de la musique le long de mes vers.” Brahms n’aurait pas aimé que je dépose des paroles le long de sa musique. Mais je ne fais qu’emprunter. Mes essais — qui ne sont que des essais — s’effaceront d’eux-mêmes et Brahms sera restitué. Je l’ai à peine effleuré. »
Récompenses
Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1959 : pour son premier album, Du chant à la une !…, paru l'année précédente.
Prix du Concours Eurovision de la chanson 1965 : compositeur et parolier du titre gagnant Poupée de cire poupée de son, interprété par France Gall, qui concourt pour le Luxembourg.
5e du Concours Eurovision de la chanson 1967 : compositeur et parolier du titre Boum badaboum interprété par Minouche Barelli qui concourt pour Monaco et termine cinquième de la compétition internationale.
Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1984 : pour l'album, Baby Alone in Babylone de Jane Birkin, qu'il a entièrement écrit et composé. Cet album sera aussi Disque d'or.
Victoire de la musique : album de l'année pour Love on the beat en 1985.
Ordre des Arts et des Lettres : Le 19 septembre 1985, Jack Lang lui remet la croix d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Gainsbourg est particulièrement fier d’être directement élevé au grade d'officier, et non de chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood.
Victoire de la musique d'honneur 1990[réf. nécessaire] : pour l'ensemble de sa carrière.
2e du Concours Eurovision de la chanson 1990 : compositeur et parolier du titre White and Black Blues, interprété par Joëlle Ursull, qui concourt pour la France et termine deuxième ex-aequo.
Césars 1977 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je t'aime moi non plus.
Césars 1981 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je vous aime.
Césars 1984 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Équateur.
Césars 1987 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Tenue de soirée.
Césars 1996 : César de la meilleure musique décerné à titre posthume pour le film Élisa de Jean Becker.
Interprètes féminines
Serge Gainsbourg a écrit pour de nombreuses interprètes féminines, notamment :
seules ou le temps d'un duo à leur côté.
Interprètes masculins
Claude François : Hip Hip Hip Hurrah (uniquement en simple, 1967).
Jacques Dutronc : Les Roses fanées (en trio avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Les P'tits Papiers (en trio également avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Le bras mécanique (1975), Elle est si… (1972) ; la majorité des titres de l'album Guerre et pets.
À la demande d'Alain Chamfort, il écrit les textes de deux albums, Rock'n rose (dont Baby Lou) et Poses (dont le succès Manureva) et écrit huit textes des neuf chansons de l'album Amour année zéro (dont Bambou).
Étienne Daho : Comme un boomerang en duo avec Dani, en 2001 (initialement composée pour l'Eurovision 1975 mais rejetée par Antenne 2 pour son texte jugé trop sombre et violent), Chez les yé-yé en 1985, Mon amour baiser en 2001, Les dessous chics et Ford Mustang en duo avec Jane Birkin en 2009.
Il coécrit le quatrième album d'Alain Bashung, Play blessures, en 1982.
Il écrit pour Julien Clerc les paroles des chansons Belinda et Mangos (album Sans entracte en 1980) et Amour Consolation (album Aime-moi en 1984).
Il enregistre avec son ami Eddy Mitchell Vieille canaille, en version big band ; le titre sort en simple et est présent sur l'album Eddy Paris Mitchell en 1986.
Robert Farel : Les petits boudins (uniquement en simple, 1987), chanson que Gainsbourg a écrite vingt ans plus tôt pour Dominique Walter (fils de Michèle Arnaud).
Il enregistre avec son ami King Curtis JR You're Under Arrest, qui se retrouve sur l'album éponyme en 1987.
Chansons et autres œuvres musicales
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- Discographie -
400 albums

Manon 70 / Ce Sacré grand-Père...
2020 - FranceScore
Vinyle 12" ⎯ 18 Pistes
Not On Label (serge Gainsbourg)

Yé-Yé Sixtees French Pop
2020 - FranceChanson, Yé-Yé
CD, Box Set Album ⎯ 114 Pistes
Dol

Intégrale Des Enregistrements Studio, Volume 1 : 1958-1970
2020 - FranceChanson, Cool Jazz, Soundtrack
Box Set, Vinyle Album Compilation ⎯ 113 Pistes
Mercury, Universal Music France

A La Maison De La Radio
2020 - FranceVinyle 12" ⎯ 8 Pistes
Ina, Ina Mémoire Augmentée, Diggers Factory

En Studio Avec Serge Gainsbourg 2
2020 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 13 Pistes
Mercury Music Group

Le Claqueur De Doigts
2019 - FranceArt Rock, Chanson, Twist
Vinyle 12" ⎯ 16 Pistes
Wagram Music

Gainsbourg Avant Gainsbarre
2019 - FranceChanson, Vocal
Vinyle 12" ⎯ 16 Pistes
Vinyl Passion

En Studio Avec Serge Gainsbourg
2019 - FranceChanson, Soundtrack
Album CD Compilation ⎯ 76 Pistes
Mercury Music Group

Le Pacha (Original Music From The Movie)
2018 - FranceSoundtrack, Jazz-Funk, Psychedelic
Vinyle 12" ⎯ 11 Pistes
Wewantsounds

I Love France
2017 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 46 Pistes
My Kind Of Music

Four Classic Albums Plus EP's - 1958 - 1962
2017 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 61 Pistes
Real Gone Music

Les Chansons De Légende
2017 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 30 Pistes
Musicast

Indifférente
2017 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 16 Pistes
Jambalaya Records And Tapes

Ses Plus Grandes Chansons
2017 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 45 Pistes
Nacarat Prod

Bonnie And Clyde (Arse Remix)
2017 - FranceElectro
Digital MP3 ⎯ 1 Pistes
Universal Music Division Mercury

Les Chemins De Katmandou
2017 - FranceSoundtrack, Psychedelic Rock
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Finders Keepers Records

Gainsbourg & Co
2016 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 51 Pistes
Universal Music France

The Serge Gainsbourg Collection 1958-62
2016 - FranceChanson
CDr Album Compilation ⎯ 53 Pistes
Acrobat Music

Best Hits
2016 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 36 Pistes
Mercury, Mercury Music Group

London Paris 1963-1971
2016 - FranceChanson, Beat
Album CD Compilation ⎯ 24 Pistes
Mercury Music Group, Mercury Records, Univers...

Serge Gainsbourg 1958-1962
2016 - FranceChanson
CD, Box Set Album ⎯ 24 Pistes
Bdmusic

Le Poinçonneur Des Lilas - La Chanson De Prévert
2016 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 42 Pistes
Le Chant Du Monde

1957 En Public & Inédits 1962
2016 - FranceChanson
Vinyle 10" ⎯ 13 Pistes
Jukebox Magazine

L'homme A Tête De Chou
2015 - FranceMusical
DVD Album DVD-Video ⎯ 2 Pistes
Les Films Du Paradoxe
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [39] - Ballade De Johnny Jane - 1976-1977](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_39_ballade_de_johnny_jane_1976_1977_album_chanson_punk_0013587293.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [39] - Ballade De Johnny Jane - 1976-1977
2015 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 29 Pistes
Polygram
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [41] - La Chanson du Forçat - 1966-68](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_41_la_chanson_du_forcat_1966_68_album_chanson_punk_0010784050.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [41] - La Chanson du Forçat - 1966-68
2015 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 25 Pistes
Mercury

His First Four Albums
2015 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 53 Pistes
Jackpot Records

Gainsbourg & The Revolutionaries
2015 - FranceChanson
All Media, Album CD Compilation ⎯ 62 Pistes
Mercury

Serge Gainsbourg et le Cinéma
2015 - FranceCool Jazz
Vinyle 12" ⎯ 15 Pistes
Doxy Cinematic

40 Classics Chansons Françaises
2014 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 40 Pistes
My Kind Of Music, Union Square Music Ltd.
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [23] - Requiem Pour Un C... - 1968](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_23_requiem_pour_un_c_1968_album_chanson_punk_0012745501.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [23] - Requiem Pour Un C... - 1968
2014 - FranceSoundtrack
Album CD ⎯ 22 Pistes
Polygram Collections
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [36] - L](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_36_lappareil_a_sous_1963_album_chanson_punk_0012745256.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [36] - L'Appareil A Sous - 1963
2014 - FranceChanson, Soundtrack
Album CD Compilation ⎯ 18 Pistes
Polygram
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [22] - Bad News from the Stars - 1981](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_22_bad_news_from_the_stars_1981_album_chanson_punk_0010817379.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [22] - Bad News from the Stars - 1981
2014 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 23 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [16] - Love on the Beat - 1984](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_16_love_on_the_beat_1984_album_chanson_punk_0010817139.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [16] - Love on the Beat - 1984
2014 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 12 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [25] - Sorry Angel - 1985](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_25_sorry_angel_1985_album_chanson_punk_0010817090.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [25] - Sorry Angel - 1985
2014 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 19 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [13] - L](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_13_lhomme_a_tete_de_chou_1976_album_chanson_punk_0010785341.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [13] - L'Homme à Tête de Chou - 1976
2014 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 13 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [21] - Chez les Yé-Yé - 1963](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_21_chez_les_ye_ye_1963_album_chanson_punk_0010781761.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [21] - Chez les Yé-Yé - 1963
2014 - FranceAlbum CD ⎯ 24 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [27] - L](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_27_leau_a_la_bouche_1960_album_chanson_punk_0010781488.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [27] - L'Eau À La Bouche - 1960
2014 - FranceAlbum CD ⎯ 13 Pistes
Mercury

Simply Gainsbourg (3 CDs From The Genius Of Chanson)
2014 - FranceChanson, Afro-Cuban Jazz, Easy Listening
CD, Box Set Album Compilation ⎯ 49 Pistes
Union Square Music

Intoxicated Man 1958-1962
2013 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 78 Pistes
Él, Cherry Red
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [09] - Aux Armes et Caetera - 1979](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_09_aux_armes_et_caetera_1979_album_chanson_punk_0010794546.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [09] - Aux Armes et Caetera - 1979
2013 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 18 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [10] - Je Suis Venu Te Dire Que Je M](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_10_je_suis_venu_te_dire_que_je_men_vais_1973_album_chanson_punk_0010785195.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [10] - Je Suis Venu Te Dire Que Je M'en Vais - 1973
2013 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 17 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [06] - Ballade de Melody Nelson - 1971](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_06_ballade_de_melody_nelson_1971_album_chanson_punk_0010785098.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [06] - Ballade de Melody Nelson - 1971
2013 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 18 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [07] - Couleur Café - 1964](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_07_couleur_cafe_1964_album_chanson_punk_0010782098.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [07] - Couleur Café - 1964
2013 - FranceAlbum CD ⎯ 17 Pistes
Mercury
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [02] - Initials B.B. - 1968](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_02_initials_bb_1968_album_chanson_punk_007236280.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [02] - Initials B.B. - 1968
2013 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 22 Pistes
Polygram Collections
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [04] - Ex Fan des Sixties - 1978](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_04_ex_fan_des_sixties_1978_album_chanson_punk_007232531.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [04] - Ex Fan des Sixties - 1978
2013 - FranceChanson
Album CD ⎯ 21 Pistes
Polygram Collections

Anna / Le Pacha / Vidocq / Comment Trouvez-vous Ma Sœur ? / Cannabis / Ce Sacré Grand-père
2013 - FranceSoundtrack, Score
Box Set, Album CD Compilation ⎯ 3 Pistes
Emarcy
![Serge Gainsbourg - Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [01] - Le Poinçonneur des Lilas - 1958](https://www.pirate-punk.net/album_musique/serge_gainsbourg_signe_gainsbourg_la_collection_officielle_01_le_poinconneur_des_lilas_1958_album_chanson_punk_004874226.jpg)
Signé Gainsbourg - La Collection Officielle [01] - Le Poinçonneur des Lilas - 1958
2013 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 22 Pistes
Polygram Collections

Intégrale Serge Gainsbourg Et Ses Interprètes Vol. 2 1960-1962
2013 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 83 Pistes
Frémeaux & Associés

Le Pacha: Bande Originale Du Film De Georges Lautner. Également Inclus: Vicodq, Comment Trouvez-vous Ma Sœur?
2013 - FranceSmooth Jazz, Soundtrack, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 27 Pistes
Emarcy

Les Plus Belles Chansons De Serge Gainsbourg
2013 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 40 Pistes
Music Square

Aux Armes Et Cætera + Mauvaises Nouvelles Des Etoiles
2012 - FranceCD, All Media Album ⎯ 26 Pistes
Mercury

À Son Meilleur. Essential Collection
2012 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 42 Pistes
Metro Select

Complete Debut Recordings
2011 - FranceChanson, Swing
Album CD Compilation ⎯ 26 Pistes
Midnight Records

Les Voix De La France + Les Plus Belles Chansons D'Amour
2011 - FranceChanson
Box Set, Album CD Compilation ⎯ 123 Pistes
Universal Music

Intégrale Serge Gainsbourg Et Ses Interprètes 1957-1960
2011 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 92 Pistes
Frémeaux & Associés

Douze Belles Dans La Peau (Les Filles Chantées Par Serge Gainsbourg)
2011 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 12 Pistes
Les Inrockuptibles

L'Essentiel Des Albums Studio
2011 - FranceChanson, Lounge, Reggae-Pop
Box Set, Album CD ⎯ 155 Pistes
Mercury

Serge Gainsbourg Et Ses Muses
2011 - FranceChanson
CD, All Media Stereo ⎯ 36 Pistes
Universal Music

Best Of - Gainsbourg - Comme Un Boomerang
2011 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 49 Pistes
Mercury

Serge Gainsbourg Etc...
2010 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 27 Pistes
Promo Sound Ltd.

4 Albums Originaux
2010 - FranceChanson, Synth-pop
Box Set, Album CD Compilation ⎯ 44 Pistes
Universal, Mercury

Poet And Provocateur
2010 - FranceChanson, Easy Listening, Smooth Jazz
Album CD Compilation ⎯ 32 Pistes
Él

Le Bon Vivant
2010 - FranceChanson, Swing, Mambo
Album CD Compilation ⎯ 32 Pistes
Not Now Music

Bandes Originales De Films I Vol. 2
2010 - FranceChanson, Swing, Latin Jazz
Vinyle, Box Set 7" ⎯ 36 Pistes
Mercury

Bandes Originales De Films I Vol. 1
2010 - FranceChanson, Swing, Latin Jazz
Vinyle, Box Set 7" ⎯ 66 Pistes
Mercury

Bande Originale Du Film "Si J'étais Un Espion"
2010 - FranceSoundtrack, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 4 Pistes
Mercury

Le Claqueur De Mots 1958-1959
2010 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 40 Pistes
Discograph

Bande Originale Du Film "Le Jardinier D'Argenteuil"
2010 - FranceSoundtrack
Vinyle 7" ⎯ 6 Pistes
Mercury, Barclay

Du Jazz Dans Le Ravin
2010 - FranceChanson, Easy Listening
Vinyle 12" ⎯ 18 Pistes
Doxy

Le Poinçonneur Des Lilas - The Early Years
2010 - FranceSmooth Jazz, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 17 Pistes
Music Sessions

Serge Gainsbourg Vol.1
2009 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 19 Pistes
Universal Music France, Mercury

Here's Serge Gainsbourg
2009 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 9 Pistes
Vintage

Love On The Beat + Mauvaises Nouvelles Des Étoiles
2009 - FranceCD, All Media Album ⎯ 22 Pistes
Mercury, Universal

Volume 2 : 1963-1968
2009 - FranceLatin Jazz, Chanson, Swing
Vinyle, Box Set 7" ⎯ 34 Pistes
Mercury

Volume 1 : 1958-1962
2009 - FranceLatin Jazz, Chanson, Swing
Vinyle, Box Set 7" ⎯ 40 Pistes
Mercury

Sex-Shop / Je Vous Aime
2009 - FranceSoundtrack, Modern Classical, Easy Listening
Album CD ⎯ 18 Pistes
Emarcy

Du Chant À La Une !... Volume 1 & 2
2009 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 19 Pistes
Doxy

Histoire De Melody Nelson / L'Homme À Tête De Chou / Aux Armes Et Cætera
2008 - FranceDub, Chanson
Album CD ⎯ 34 Pistes
Mercury, Universal Music France

Ses Plus Grands Succès
2008 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Mercury France, Universal Music Projets Spéc...

Les 50 Plus Belles Chansons
2007 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 50 Pistes
Mercury, Universal Music France

Initials B.B. / Jane Birkin - Serge Gainsbourg
2007 - FranceChanson
CD, Box Set Album ⎯ 25 Pistes
Mercury France, Universal Music France

Originals / Variations
2006 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 48 Pistes
Warner Chappell Music France

The Originals
2006 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 13 Pistes
Verve Forecast, Barclay

Les 100 Plus Belles Chansons
2006 - FranceSmooth Jazz, Chanson, Latin
Box Set, Album CD ⎯ 105 Pistes
Mercury

D'Autres Nouvelles Des Étoiles
2005 - FranceInterview, Chanson
DVD, Box Set Album DVD-Video ⎯ 90 Pistes
Mercury

02
2005 - FranceInterview, Chanson
DVD Album DVD-Video ⎯ 43 Pistes
ЗАО "Юниверсал Мьюзик"

01
2005 - FranceChanson, Interview
DVD Album DVD-Video ⎯ 45 Pistes
ЗАО "Юниверсал Мьюзик"

Gainsbourg... Forever
2005 - FranceSoul-Jazz, Chanson
CD, DVD, Box Set Album Compilation ⎯ 63 Pistes
Mercury

Love Etc. Gainsbourg Collector By Lee Cooper
2004 - FranceChanson, Disco
Album CD Compilation ⎯ 5 Pistes
Mercury, Universal Music Projets Spéciaux

Love And The Beat / Edition Limitee / Lee Cooper
2004 - FranceVocal
Album CD ⎯ 38 Pistes
Mercury

Inédits - Les Archives 1958-1985
2003 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Mercury France

Dub Style
2003 - FranceSmooth Jazz, Chanson, Vocal
Album CD Compilation ⎯ 19 Pistes
Philips

Love On The Beat + You're Under Arrest
2003 - FranceChanson, Synth-pop
CD, Box Set Album ⎯ 19 Pistes
Universal Music Group International

Cannabis
2003 - FranceSoundtrack, Modern Classical, Easy Listening
Album CD Compilation ⎯ 24 Pistes
Emarcy

Cinemix Vol. 2
2003 - FranceSoul-Jazz, House, Jazz-Funk
Vinyle 10" ⎯ 4 Pistes
Universal Music Jazz France

Vol.2 - Histoire De Melody Nelson / Rock Around The Bunker / L'Homme À Tête De Chou
2002 - FranceChanson
Box Set, Album CD Compilation ⎯ 32 Pistes
Mercury, Philips

Initials SG
2002 - FranceAfro-Cuban Jazz, Lounge, Breaks
Vinyle 12" ⎯ 23 Pistes
Philips

I ♥︎ Serge (Electronica Gainsbourg)
2001 - FranceElectro
CD Maxi-Single ⎯ 4 Pistes
Universal

Casino De Paris - Le Zénith - Live 1986 - 1989
2001 - FranceChanson, Funk
DVD, Box Set Album Compilation ⎯ 45 Pistes
Mercury, Universal

Sea, Sex And Sun (Remixed By Damon Ritchie)
2001 - FranceChanson, Vocal
CD Single ⎯ 1 Pistes
Mercury

Histoire De Melody Nelson / L'Homme À Tête De Chou
2001 - FranceChanson
CD, Box Set Album ⎯ 21 Pistes
Mercury, Universal Music France

De Serge Gainsbourg À Gainsbarre 1958 - 1991
2001 - FranceInterview, Chanson
DVD PAL ⎯ 154 Pistes
Universal

Vu De L'Intérieur - Interview 1989
2001 - FranceInterview
CD Promo ⎯ 19 Pistes
Les Inrockuptibles, Europe 2, Mobicarte

Couleur Café / Indifferente
2001 - FranceChanson, Cool Jazz
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Seven Up Records

Casino De Paris (Live 1986)
2001 - FranceChanson, Poetry
DVD Reissue ⎯ 20 Pistes
Mercury

I ♥ Serge (Electronica Gainsbourg 2)
2001 - FranceHouse, Downtempo
Vinyle 12" ⎯ 6 Pistes
Mercury

I ♥ Serge (Electronica Gainsbourg 1)
2001 - FranceLeftfield, Downtempo, Experimental
Vinyle 12" ⎯ 6 Pistes
Mercury

Le Cinéma De Serge Gainsbourg - Musiques De Films 1959-1990
2001 - FranceProg Rock, Easy Listening, Soundtrack
CD, Box Set Album Compilation ⎯ 73 Pistes
Emarcy

Gainsbourg… Forever
2001 - FranceChanson
CD, Box Set Album Compilation ⎯ 242 Pistes
Mercury

Théâtre Des Capucines 1963
2001 - FranceLounge, Easy Listening, Chanson
Vinyle 12" ⎯ 11 Pistes
Mercury

I♥︎Serge (Electronica Gainsbourg M1)
2001 - FranceDowntempo, Deep House
Vinyle 12" ⎯ 4 Pistes
Mercury, Universal

Love On The Beat (Remixes)
2001 - FranceHouse, Electro
Vinyle 12" ⎯ 2 Pistes
Root Down

I ♥ Serge (Electronica Gainsbourg)
2001 - FranceLeftfield, Downtempo, Experimental
Album CD ⎯ 14 Pistes
Mercury

I♥︎Serge (Electronica Gainsbourg M2)
2001 - FranceHouse, Deep House
Vinyle 12" ⎯ 4 Pistes
Mercury

Ses Plus Belles Chansons Vol 5 Vu De L'Extérieur
2000 - FranceChanson, Vocal
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Universal Collections

Ses Plus Belles Chansons Vol 4 L'Eau A La Bouche
2000 - FranceChanson, Vocal
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Universal

Gainsbourg Interviews (Portrait D'Un Faux Méchant)
2000 - FranceInterview, Spoken Word
CD Promo ⎯ 10 Pistes
Universal Music Kiosks, Radio France

Ses Plus Belles Chansons... Volume 3 - New York U.S.A.
1999 - FranceChanson, Vocal, Reggae
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Universal Collections

Top À Gainsbourg . Birkin
1999 - FranceChanson
DVD Album DVD-Video ⎯ 18 Pistes
Columbia

Ses Plus Belles Chansons Vol 2 Je T'aime... Moi Non Plus
1999 - FranceChanson, Vocal
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Universal Collections

Ses Plus Belles Chansons Vol 1 Le Poinçonneur Des Lilas
1999 - FranceChanson, Vocal
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Universal

Musique And Music Special Gainsbourg - セルジュ・ゲンズブール・ショ
1999 - FranceInterview, Chanson
DVD NTSC ⎯ 21 Pistes
Columbia

Une Heure Avec Serge Gainsbourg
1998 - FranceChanson, Ballad
Album CD Compilation ⎯ 17 Pistes
Mercury

Classé X
1998 - FranceSoundtrack, Dub, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 20 Pistes
Mercury

Je T'Aime...Mon Non Plus - Vol.5 : 1969 • 1970 • 1971
1996 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 16 Pistes
Philips

De Serge Gainsbourg À Gainsbarre 1958/1989
1996 - FranceFolk Rock, Lounge
Album CD Compilation ⎯ 43 Pistes
Philips

Gainsbourg En Trois Styles
1996 - FranceChanson, Psychedelic Rock
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Mercury, Philips

Chanson - 2 CD Spécial Serge Gainsbourg
1996 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 48 Pistes
Rfi

De Serge Gainsbourg À Gainsbarre
1996 - FranceFolk Rock, Lounge
Album CD Compilation ⎯ 69 Pistes
Philips

Couleur Café
1996 - FranceBossa Nova, Soundtrack, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 20 Pistes
Mercury

Comic Strip
1996 - FranceChanson, Psychedelic Rock, Erotic
Album CD Compilation ⎯ 20 Pistes
Mercury

Elisa "Extraits De La Bande Originale Du Film De Jean Becker"
1995 - FranceSoundtrack, Chanson
CD Single ⎯ 2 Pistes
Philips

Anna - Vol. 9 : 1967 • 1976 • 1980
1994 - FranceChanson, Soundtrack, Theme
Album CD Compilation ⎯ 31 Pistes
Philips

Aux Armes Et Caetera - Vol. 8 : 1979 • 1980 • 1981
1994 - FranceChanson, Europop, Reggae
Album CD Compilation ⎯ 26 Pistes
Philips

L'Homme À Tête De Chou - Vol. 7 : 1975 • 1976 • 1977 • 1978 • 1981
1994 - FranceChanson, Europop, Soundtrack
Album CD Compilation ⎯ 23 Pistes
Philips

Je Suis Venu Te Dire Que Je M'En Vais - Vol. 6 : 1972 • 1973 • 1975
1994 - FranceChanson, Europop
Album CD Compilation ⎯ 22 Pistes
Philips

Initials B.B. - Vol.4 : 1966 • 1967 • 1968
1994 - FranceChanson, Europop
Album CD Compilation ⎯ 21 Pistes
Philips

La Javanaise - Vol.2 : 1961 • 1962 • 1963
1994 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 22 Pistes
Philips

De Serge Gainsbourg À Gainsbarre 1973-1991 Volume 2
1994 - FranceInterview, Chanson
VHS SECAM ⎯ 37 Pistes
Polygram Video

La Noyée
1994 - FranceInterview, Chanson, Ballad
CD Single ⎯ 3 Pistes
Éditions Vade Retro

Master Serie Vol. 1, 2 & 3
1994 - FranceLounge, Synth-pop
Album CD Compilation ⎯ 51 Pistes
Podis

Master Series Vol. 1 & Vol. 2
1992 - FranceAlbum CD Compilation ⎯ 32 Pistes
Polygram Distribution

De Gainsbourg À Gainsbarre
1991 - FranceVocal, Chanson, Synth-pop
Album CD Compilation ⎯ 42 Pistes
Philips

Chansons Et Musiques De Films
1991 - FranceSoundtrack, Chanson, Score
Album CD ⎯ 14 Pistes
Hortensia

Sex Shop / Si J'étais Un Espion (Break Down)
1991 - FranceSoundtrack, Soul-Jazz, Rhythm & Blues
Vinyle 7" ⎯ 3 Pistes
Hortensia

Le Pacha / Toutes Folles De Lui
1991 - FranceSoundtrack, Rhythm & Blues, Funk
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Hortensia

De Gainsbourg à Gainsbarre Vol 1
1991 - FranceBallad
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Mercury

Bande Originale Du Film "Stan The Flasher"
1990 - FranceSoundtrack, Europop
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Serge Gainsbourg Vol.3
1990 - FranceSynth-pop, Ballad, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 16 Pistes
Polygram Distribution

Requiem Pour Un Con (Remix 91)
1990 - FranceChanson, Funk
Vinyle 12" ⎯ 3 Pistes
Philips

Master Serie
1989 - FranceChanson, Vocal
Cassette Album Compilation ⎯ 14 Pistes
Philips

Anna - Vol. 9 : 1967 • 1976 • 1980
1989 - FranceSoundtrack, Theme, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 31 Pistes
Philips

L'Homme À Tête De Chou - Vol. 7 : 1975 • 1976 • 1977 • 1978 • 1981
1989 - FranceSoundtrack, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 23 Pistes
Philips

Initials B.B. - Vol. 4 : 1966 • 1967 • 1968
1989 - FranceSoundtrack, Psychedelic Rock, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 21 Pistes
Philips

Je T'Aime... Moi Non Plus - Vol. 5 : 1969 • 1970 • 1971
1989 - FranceSoundtrack, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 16 Pistes
Philips

Le Poinçonneur Des Lilas - Vol.1 : 1958 • 1959 • 1960
1989 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 24 Pistes
Philips

Couleur Café - Vol.3 : 1963 • 1964
1989 - FranceAfro-Cuban Jazz, Chanson
Album CD Compilation ⎯ 25 Pistes
Philips

Serge Gainsbourg Vol.2
1988 - FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 16 Pistes
Polygram Distribution

Mon Légionnaire (Extended Remix)
1988 - FranceChanson
CD Maxi-Single ⎯ 3 Pistes
Philips

Où Es-tu Mélody ?
1987 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 10 Pistes
Editions Vents D'ouest

Five Easy Pisseuses / Gloomy Sunday
1987 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Live - My Lady Heroïne / Je Suis Venu Te Dire Que Je M'en Vais
1986 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Serge Gainsbourg Volume 2
1986 - FranceChanson, Ballad, Reggae-Pop
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Polygram Distribution

Versions Originales (Vol.1)
1986 - FranceChanson
Box Set, Vinyle Album ⎯ 36 Pistes
Polygram

Live - Sorry Angel / Bonnie And Clyde
1986 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Versions Originales (Vol.2)
1986 - FranceChanson
Box Set, Vinyle Album ⎯ 36 Pistes
Polygram

Bande Originale Du Film "Tenue De Soirée"
1986 - FranceSoundtrack, Ballad
Vinyle 12" ⎯ 14 Pistes
Apache

Love On The Beat (Interview)
1984 - FranceChanson, Funk, Synth-pop
Vinyle 12" ⎯ 9 Pistes
Philips

Je T'aime... Moi Non Plus - 1966 À 1968
1984 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 14 Pistes
Philips

Musiques De Films De 1960 à 1980
1984 - FranceSoundtrack
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Philips

Sea Sex And Sun / Sous Le Soleil Exactement
1983 - FranceChanson, Soundtrack
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Requiem Pour Un C.. / Sea Sex And Sun
1983 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Histoire De Melody Nelson / Rock Around The Bunker
1983 - FrancePost Rock, Funk
Album CD Compilation ⎯ 17 Pistes
Philips

Gainsbourg (Coffret 3 Disques)
1983 - FranceChanson, Soundtrack
Box Set, Vinyle Album ⎯ 36 Pistes
Impact

L'eau À La Bouche / La Chanson De Prévert
1981 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Serge Gainsbourg Volume 3
1981 - FranceChanson, Funk, Jazz-Funk
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Impact

Marylou Reggae Dub
1981 - FranceSmooth Jazz, Chanson, Vocal
Box Set, Vinyle Album ⎯ 40 Pistes
Philips

Musique Originale Du Court Métrage "Le Physique Et Le Figuré"
1981 - FranceElectro
Vinyle 45 RPM ⎯ 2 Pistes
Gaumont Musique

Mauvaises Nouvelles Des Étoiles
1981 - FranceReggae-Pop
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Philips

Je Vous Salue Marie / La P'tite Agathe
1980 - FrancePunk, Chanson, Power Pop
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film De Claude Berri "Je Vous Aime"
1980 - FranceBallad, Chanson
Vinyle 12" ⎯ 9 Pistes
Philips

Enregistrement Public Au Théâtre Le Palace
1980 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 18 Pistes
Philips

Comic Strip / L'eau À La Bouche
1979 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Musique & Son, Phonogram

Reggae Medley / Aux Armes Et Cætera
1979 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 2 Pistes
Philips

Musiques De Films
1979 - FranceTheme, Chanson, Ballad
Vinyle 12" ⎯ 11 Pistes
Philips

Des Laids Des Laids / Aux Armes Et Cætera
1979 - FranceReggae, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Daisy Temple / Aux Armes Et Caetera
1979 - FranceReggae-Pop
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Extraits De La Bande Originale Du Film "Tapage Nocturne"
1979 - FranceSoundtrack
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Vieille Canaille / Daisy Temple
1979 - FranceDub Poetry
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Gainsbourg (Chansons De 1958 A 1977 Choisies Par L'Auteur)
1978 - FranceChanson
Box Set, Vinyle Album ⎯ 77 Pistes
Philips

Jacques Brel - Barbara - Serge Gainsbourg - Anne Sylvestre
1977 - FranceChanson
Box Set, Vinyle Album Compilation ⎯ 52 Pistes
Impact

Extraits De La Bande Originale Du Film Goodbye Emmanuelle
1977 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Vous N'aurez Pas L'Alsace Et La Lorraine"
1977 - FranceParody, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Disques Déesse

Chante Ses Plus Grands Succès De 1958 À 1976
1977 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 15 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Goodbye Emmanuelle"
1977 - FranceVinyle 12" ⎯ 9 Pistes
Philips

Madame Claude (Bande Originale Du Film De Just Jaeckin)
1977 - FranceBallad, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Madame Claude (Bande Originale Du Film)
1977 - FranceDisco, Chanson, Soul
Vinyle 12" ⎯ 15 Pistes
Philips

Variations Sur Marilou/Marilou Sur La Neige
1976 - FranceVocal
Vinyle 10" ⎯ 2 Pistes
Philips

Ballade de Johnny Jane / Ballade de Johnny Jane (version abregee)
1976 - FranceVinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Barclay

Marilou Sous La Neige / L'Homme À Tête De Chou
1976 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Ma Lou Marilou / Marilou Reggae
1976 - FranceChanson, Reggae
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Marilou Sous La Neige / Ma Lou Marilou
1976 - FranceReggae, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Je T'aime Moi Non Plus"
1976 - FranceSoundtrack, Ballad
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film De Serge Gainsbourg "Je T'Aime Moi Non Plus"
1976 - FranceSoundtrack, Ballad
Vinyle 12" ⎯ 10 Pistes
Philips

L'Homme À Tête De Chou
1976 - FranceLounge, Avantgarde
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Philips

L'ami Caouette / Le Cadavre Exquis
1975 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Grandes Chansons De Gainsbourg "La Chanson De Prévert"
1974 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 24 Pistes
Philips

Je Suis Venu Te Dire Que Je M'en Vais
1973 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Sex Shop (Bande Originale Du Film)
1972 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Fontana

Bande Originale Du Film "Trop Jolies Pour Être Honnêtes"
1972 - FranceSoundtrack, Synth-pop
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Sex Shop"
1972 - FranceSoundtrack, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Fontana

Ballade De Melody Nelson / L'Hôtel Particulier
1971 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Ballade De Melody Nelson
1971 - FranceSymphonic Rock, Chanson, Psychedelic
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Je T'aime Moi Non Plus / La Décadanse
1971 - FranceChanson, Erotic
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Histoire De Melody Nelson
1971 - FranceFunk, Psychedelic
Vinyle 12" ⎯ 7 Pistes
Philips

Extraits De La Bande Originale Du Film "Cannabis"
1970 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Générique Français Du Film "Un Petit Garçon Appelé Charlie Brown"
1970 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Cannabis"
1970 - FranceSoundtrack, Psychedelic
Vinyle 12" ⎯ 13 Pistes
Philips

L'eau A La Bouche / Scenic Railway
1969 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Je T'aime... Moi Non Plus / 69 Année Érotique
1969 - FranceChanson, Erotic
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Fontana

Bande Originale Du Film "Slogan"
1969 - FranceSoundtrack, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "La Horse"
1969 - FranceTheme, Psychedelic Rock
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Hortensia

Bonnie & Clyde in English / Comic Strip in English
1968 - FranceVinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Fontana

L'anamour / 69 Année Erotique
1968 - FranceBallad, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Manon 70"
1968 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Mister Freedom"
1968 - FranceChanson, Soundtrack
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Barclay

Bande Originale Du Film "Ce Sacré Grand Père"
1968 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 3 Pistes
Philips

Bande Originale De La Comédie Musicale Anna
1967 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 4 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "L'Horizon"
1967 - FranceSoundtrack
Vinyle 7" ⎯ 6 Pistes
Riviera

Bande Originale Du Feuilleton Télévisé "Vidocq"
1967 - FranceSoundtrack
Vinyle 7" ⎯ 4 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Toutes Folles De Lui"
1967 - FranceSoundtrack
Vinyle 7" ⎯ 5 Pistes
Barclay

Anna (Bande Originale De La Comédie Musicale)
1967 - FranceSoundtrack, Psychedelic Rock, Chanson
Vinyle 12" ⎯ 16 Pistes
Philips

Docteur Jekyll Et Monsieur Hyde / Qui Est "In" Qui Est "Out"
1966 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Percussions (Machins Choses / Couleur Cafe)
1964 - FranceVinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Comment Trouvez-Vous Ma Sœur ?"
1964 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 5 Pistes
Philips

Gainsbourg Percussions
1964 - FranceLounge, Chanson, Latin Jazz
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Philips

Vilaine Fille, Mauvais Garçon
1963 - FranceChanson, Ballad
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Vilaine Fille Mauvais Garçon
1963 - FranceBallad, Chanson
Vinyle 7" ⎯ 4 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Strip-Tease"
1963 - FranceCool Jazz
Vinyle 7" ⎯ 4 Pistes
Philips

Requiem Pour Un Twisteur / Ce Grand Méchant Vous
1962 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

L'Étonnant Serge Gainsbourg (N°3)
1961 - FranceChanson
Vinyle 12" ⎯ 10 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film : "Les Loups Dans La Bergerie"
1960 - FranceSoundtrack
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "L'eau À La Bouche"
1960 - FranceSoundtrack, Cha-Cha
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Romantique 60
1960 - FranceChanson, Cha-Cha, Soundtrack
Vinyle 7" ⎯ 4 Pistes
Philips

Bande Originale Du Film "Les Loups Dans La Bergerie"
1960 - FranceMambo, Easy Listening, Soundtrack
Vinyle 7" ⎯ 5 Pistes
Philips

La Femme Des Uns Sous Le Corps Des Autres
1958 - FranceChanson
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Warner Chappell Présente Les Grandes Chansons De... Serge Gainsbourg
- FranceAlbum CD ⎯ 20 Pistes
Warner/chappell

Salut Les Copains
- FranceChanson
Album CD Compilation ⎯ 40 Pistes
Europe 1, Universal Music France, Mercury Mus...

Je T'aime... Moi Non Plus / Erotica
- FranceChanson, Erotic
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Major Minor

Bande originale du film "L'eau à la bouche"
- FranceSoundtrack
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Philips

Les Grands Succès De
- FranceChanson, Smooth Jazz
8-Track Cartridge Album Compilation ⎯ 12 Pistes
Philips

Je T'aime... Moi Non Plus / Early In The Morning
- FranceChanson, Erotic
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Decca

Stay Awhile / Je T'aime...Moi Non Plus
- FranceErotic
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Solid Rock

Je Táime Moi Non Plus (Zetȩ) / Oh Darling
- FranceLathe Cut 6" ⎯ 2 Pistes
Pocztówki Dźwiękowe E. Daszkowska

Je T'Aime Moi Non Plus / How Will It End?
- FranceErotic
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Stardust Records
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