Killing Joke
Groupe de musique Post-Punk Punk du Royaume-Uni formé en 1979
Membres du groupe : Martin Glover, Reza Udhin, Geordie Walker, Paul Ferguson, Jaz Coleman, Kneill Brown, Dave Ball, Ben Calvert, Geoff Dugmore, Kris Kylven, Greg Hunter, Martin Atkins, Paul Raven
Killing Joke [ˈkɪlɪŋ dʒəʊk] est un groupe de post-punk puis de metal industriel britannique, originaire de Notting Hill, en Angleterre. Formé en 1979, il est reconnu comme l'une des formations les plus importantes de la période post-punk/new wave et rock gothique, de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Il a fortement influencé des groupes comme Nirvana, Metallica, Ministry, Soundgarden, Korn, Marilyn Manson ou encore Fear Factory, qui ont tous mentionné être redevables à ce groupe,.
Les seuls membres permanents du groupe depuis sa fondation sont Jaz Coleman, chanteur et leader historique du groupe, joueur de claviers et synthétiseurs, compositeur, directeur des cordes et orchestres, et Geordie Walker, guitariste et choriste. En 1994, Killing Joke sort l’album Pandemonium qui marque et influence profondément et durablement la scène du metal industriel. L’album est resté une référence dans ce style musical. Leurs sons de guitare et de basse jouent beaucoup sur la distorsion, accompagnés selon l'époque par une batterie tantôt tribale et puissante, tantôt funky et par des synthétiseurs typiques de la new wave. Le chant joue, selon les morceaux et les périodes, sur des plages allant d’une grande douceur au hurlement tribal. Coleman partage son temps entre la composition d’œuvres classiques et le travail en studio et sur scène pour Killing Joke. Il a étudié de nombreuses cultures, vit désormais entre Prague et la Nouvelle-Zélande et a développé un intérêt pour l'occultisme, le folklore tchèque et la musique māori.
Killing Joke se met en sommeil vers le milieu des années 1990, ses membres se focalisant sur divers projets personnels. Après une parenthèse de sept ans entre la sortie de l'album Democracy et celle de Killing Joke en 2003, le groupe reprend un rythme de production plus régulier, sortant consécutivement plusieurs albums studio ainsi qu'un album et DVD live célébrant les 25 ans d'activité discographique de Killing Joke. Cette période est également marquée par la mort du bassiste Paul Raven en 2007. Le groupe fête ses trente ans de production artistique courant 2010 avec un album studio intitulé Absolute Dissent et une tournée en Europe et aux États-Unis, rassemblant les quatre membres d'origine, dont deux avaient fait défection — Martin Glover dit « Youth » en 1982 et Paul Ferguson dit « Big Paul » en 1987. Depuis cette année-là, le groupe réuni produit à son tour régulièrement albums et tournées.
Origines
La légende veut que Killing Joke soit né d’une rencontre dans une file d’attente de l'agence britannique pour la recherche d'emploi, le British Unemployment Office, tout à la fin de l’année 1978. Ce jour-là, Jeremy « Jaz » Coleman rencontre un ami et lui parle de ses aspirations musicales. En entendant le discours de Coleman, son ami lui glisse qu’il a quelqu’un à lui présenter, puis l’emmène à son appartement londonien où les attend le batteur Paul Ferguson. Selon Coleman, sans échanger un seul mot, ces deux-là réalisent qu’ils sont destinés à jouer ensemble une musique que Ferguson décrira plus tard comme « le son que ferait la Terre en vomissant. » Pour donner corps à leurs idées, Coleman et Ferguson font passer une annonce dans le journal musical Melody Maker, disant en substance « Vous souhaitez faire partie de la Blague qui Tue ? Publicité Totale - Anonymat Total - Exploitation Totale. » Peu de temps après, le guitariste Kenneth « Geordie » Walker et le bassiste Martin « Youth » Glover les rejoignent et le groupe prend vie. Le nom provient d’une expression britannique faisant référence à une situation ou un événement paradoxal, ironique. Ils commencent alors à écrire et se produire en concert et gagnent rapidement une assez bonne réputation à travers Londres avec des morceaux comme Malicious Boogie, Wardance, Pssyche, Turn to Red, Nuclear Boy, et une reprise des Sex Pistols, Bodies. Selon Coleman, Killing Joke s’est formé autour d’intentions bien particulières : « définir l’exquise beauté de l’ère atomique en termes de style, de son, et de forme. »
Le groupe déménage et s’installe dans le quartier de Notting Hill Gate, pour y enregistrer le premier single du groupe, Almost Red, avec de l’argent emprunté à la petite amie de l’époque de Coleman. John Peel, impressionné par l’enregistrement, propose au groupe un passage dans son émission. Killing Joke devient l’un des groupes les plus populaires parmi ceux diffusés par ce biais, à la fin des années 1970. À la fin de l’année 1979, les membres du groupe signent avec Island Records, qui leur permet de créer leur propre label, Malicious Damage.
Années Malicious Damage (1979–1982)
Après la sortie du quatre titres Nervous System / Turn to Red sur Malicious Damage par le biais d’E’G Records, Killing Joke fait paraître son premier album, Killing Joke en 1979. La couverture est en noir et blanc, et il n’y a aucune mention des noms des membres du groupe. Saturé de nombreuses sonorités électroniques, de batterie tribale, de basse syncopée et d’un son de guitare rythmique unique à l’époque, l’album inclut le titre Change qui devient un standard des clubs des deux côtés de l’Atlantique. Ferguson dira alors : « C’est de la musique agressive, ce n’est pas de l’amusement poli. Nous avons des titres dans les classements des meilleures ventes de singles. Ici [aux États-Unis] et c’est un plaisir. Ça ne m’embête pas du tout d’entrer dans les meilleures ventes disco. Je pense que c'est porteur de beaucoup d’espoir pour le monde. »
Les membres de Killing Joke écrivent tous les morceaux de leur album suivant, What's THIS for...! alors qu’ils sont déjà en studio. Selon Geordie, ce procédé s’est révélé difficile, puisque pour le premier album ils disposaient d’un an de travail d’avance avant l’enregistrement. Sorti en juillet 1981, l’album révèle un groupe focalisé sur le développement de son propre son. Depuis Madness, long de sept minutes, jusqu’à Tension et Fall of Because, l’album continue dans le sillon tracé par le groupe, basé sur leur prédiction d’une fin prochaine de la raison et d’un retour à un type d’homme plus primitif. C’est aussi un bon indicateur de l’humour pervers qui se cache derrière Killing Joke. La couverture montre une mère de famille / touriste contemplant un champignon atomique, en contrepoint de paroles comme « Je me demande qui a choisi les couleurs ? C’est très joli ! ».
Pressions et dépression (1982)
À l’issue d’une tournée mondiale, Killing Joke s’aventure en Allemagne avec le producteur vétéran Conny Plank. Cette première collaboration avec un producteur extérieur au groupe donne Revelations, sorti en juin 1982. Nouveau travail anonyme, l’album comprend le hit Empire Song. Tout au long de cet album sont évoquées les pressions auxquelles le groupe est soumis, aussi bien dans un registre personnel et relationnel que de la part de l’industrie musicale. Land of Milk and Honey y fait directement référence.
Incertain quant à la direction musicale à suivre, et confronté à la perspective d’une nouvelle tournée mondiale, le groupe craque et se sépare. Jaz Coleman, au bord de la dépression nerveuse, quitte le groupe pour se réfugier en Islande à la fin d’un concert, le soir de son anniversaire. Il choisit cette destination à la suite de la vision d’une imminente fin du monde (a priori causée par un conflit nucléaire), ses interlocuteurs mystiques souhaitant ainsi le mettre en sûreté. Geordie Walker le rejoint et ils enregistrent sur une brève période avec le groupe local Peyr tandis qu'Youth et Big Paul forment leur propre groupe, Brilliant, apparemment nommé ainsi à cause de la face B du single Empire Song. Cependant, avant que Brilliant ait eu le temps de sortir un album, Paul Ferguson quitte le groupe. La presse spécialisée britannique s’exprime assez vertement sur ces déboires, et Youth, accompagné de divers collaborateurs, fait finalement paraître un single appelé That’s What Good Friends Are For (littéralement « C’est pour ça que les amis existent »), appel du pied assez évident envers ses anciens camarades. Depuis sa retraite islandaise, Coleman rejette l’offre.
Délicat tournant des années 1980
Peut-être finalement motivé par le succès de Brilliant, Coleman rejoint Walker et Ferguson. Ils recrutent un bassiste alors inconnu, Paul Raven. Ils tournent en Europe et aux États-Unis au cours de l’année 1982, permettant ainsi à Raven de découvrir le monde de la scène. Plusieurs concerts à Toronto sont enregistrés pendant la tournée, donnant naissance au maxi « HA ». Au début des années 1980, une des affiches du groupe destinée à annoncer une série de concerts à Londres leur vaut d’être frappés par la censure : elle représenterait le pape Pie XI bénissant une haie d’honneur de soldats nazis peu de temps avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit en fait d’une photo prise en 1934 et montrant l’abbé catholique allemand Albanus Schachleiter au congrès de Nuremberg. Cette même image est reprise sur la couverture de la compilation Laugh? I Nearly Bought One! sortie en 1992. Les croix gammées des brassards sont cependant remplacées par les symboles monétaires de la livre sterling, du yen japonais et du dollar américain.
Killing Joke amorce un virage sujet à controverse, la recherche d’un nouveau public pour leurs albums. Cette même demande de la part de Youth, quelque temps plus tôt, avait pourtant été ignorée. Le résultat, sorti en 1983, est l’album Fire Dances. C’est alors la première fois qu’apparaissent, dans un livret, les photos des membres du groupe. Présentant des styles musicaux plus variés, Coleman dira de cet album qu’il est « leur meilleur à ce jour » (comme il semble l’avoir dit de chaque nouvel opus) et Let’s All Go (to the Fire Dances) est choisi comme single de lancement. L’album contient quelques bons morceaux devenus des classiques du groupe, comme Frenzy et Harlequin. Après un moment de silence, Killing Joke revient en 1984 avec une nouvelle paire de 45 tours, A New Day et Eighties, qui sont plus diffusés à la radio qu’aucun de leurs singles précédents. Jouant devant d’immenses drapeaux américains et soviétiques, le groupe reprend les tournées et semble vouloir donner une image plus homogène, coordonnant les costumes noirs, avec pour Walker et Raven de grandes bottes en caoutchouc et métal à la Kiss.
Profitant du succès d'Eighties, le groupe sort l’album Night Time, enregistré à Berlin et comprenant la chanson Love Like Blood qui jette à nouveau du Killing Joke sur les pistes de danse des États-Unis et de l’Europe. Love Like Blood couvre plusieurs genres, passant du rock gothique à la dance musique tout en ayant une accessibilité pop. En France, la version maxi de ce titre remixée avec un son de batterie plus en avant, suscite un grand intérêt chez un public plus large. Comprenant huit titres, dont Eighties, l’album est basé sur des sons de claviers mélodiques, typiques de cette période, et sur la guitare de Geordie Walker sur des morceaux comme Kings and Queens et Europe.
Après six années de collaboration avec la maison de disques Polydor, le groupe signe un contrat avec la compagnie de Richard Branson, Virgin Records. Sur leur sixième album, Brighter Than a Thousand Suns (« plus brillant qu’un millier de soleils », trouvant son nom dans une description japonaise de l’explosion nucléaire d’Hiroshima ; cette citation célèbre a également donné son titre à Brighter than a Thousand Suns: A Personal History of the Atomic Scientists, livre de Robert Jungk), le groupe s’offre un succès plus modeste dû à des articles de presse mitigés. Le format des photos du groupe, pour sa part, s’agrandit. Coleman apparaît en couverture, les autres membres dans le livret. Les deux chansons promues en singles, Adorations et Sanity, sont assez peu diffusées à la radio. Nous sommes alors en 1986.
Problèmes artistiques et juridiques (1987-1988)
Après l'échec commercial relatif de Brighter Than a Thousand Suns, le groupe se réunit de nouveau au grand complet à Berlin en 1987 afin de concevoir l'album suivant. Mais rapidement, l'ambiance se détériore pendant les séances d'enregistrement: Coleman considère que Ferguson ne réussit pas à trouver le bon tempo pour les parties de batterie et congédie ce dernier pendant son absence. Un autre batteur est engagé pour réenregistrer la partie rythmique. Raven émet de son côté rapidement des réserves quant à la nouvelle orientation musicale, et demande que son nom ne soit pas mentionné dans les notes de la pochette intérieure du disque à venir.
Outside the Gate sort finalement au tout début de l'été 1988. Globalement jugé très décevant, l’album reçoit un accueil critique glacial. Y figure America, trait sarcastique à destination d’un pays et d’une culture que Killing Joke avait semblé courtiser sur les deux albums précédents. Outside the Gate essaie de se maintenir au faîte des tendances musicales avec notamment Stay One Jump Ahead et son chant scandé façon rap. Quelques mois après la sortie de l’album, Virgin Records met un terme au contrat du groupe. S’ensuit un procès contre la maison de disques, qui ruine Killing Joke tant moralement que financièrement.
Nouveau retour et nouveaux revers (1989)
Killing Joke revient toutefois sur le devant de la scène musicale en 1989. Afin de trouver une nouvelle maison de disques et de payer des frais de justice plutôt élevés, le groupe s’embarque pour une tournée américaine qui les mène de petit club en petit club. Ils effectuent une sélection de nouveaux morceaux avec un nouveau batteur, Martin Atkins, un ancien de PIL et de Brian Brain et un bassiste de scène, Dave Ball, plus connu sous le nom de Taif. La presse spécialisée britannique annonce originellement que le bassiste de la tournée sera Andy Rourke, ancien bassiste des Smiths. Celui-ci commence effectivement la tournée, mais est vite écarté pour d’obscures raisons. Dotée de moyens financiers très faibles, la tournée permet au groupe de retrouver leur technicien et ami de longue date, Fil, et le claviériste John Bechdel.
Malgré des conditions difficiles, le groupe joue des sets intenses au cours desquels défilent presque tous les nouveaux morceaux. Dans la région de New York, ils jouent trois fois de suite et tiennent conférence dans le quartier de Greenwich Village. Jaz Coleman profite de cette occasion pour pester contre l’industrie du disque, qui selon lui a « avalé, broyé et recraché » le groupe. Les fans sont invités à assister à ce discours, qui est filmé pour l’émission de MTV, 120 minutes. Coleman parle alors de racheter les droits sur le nom Killing Joke, qu’il partage alors avec Big Paul Ferguson, et s’exprime sur les difficultés que le groupe a traversées. Il semble qu’en effet bien peu de directeurs artistiques se soient déplacés pour les voir sur scène lors de cette tournée.
Héritage d’Extremities (1990–1991)
À partir de là, Killing Joke tente une approche de la popularité par la base. Ils créent l’Organization of the Distant Island Chapter – groupe de fans basé dans la ville de résidence d’Atkins, Chicago, et qui se charge de vendre des t-shirts, badges et autres autocollants à l’effigie du groupe[réf. nécessaire]. Ils proposent également la cassette vidéo d’un concert à Miami et sortent sur vinyle l’album The Courtauld Talks, conférence sur fond musical ayant pour thème central l’occultisme. Finalement, le groupe signe pour un seul album avec le label Noise Entertainment, filiale du conglomérat allemand BMG, qui pense que Killing Joke cherche à se faire une place sur le marché de la musique alternative. S’ensuit la sortie de l’album, Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Reflet d’un état d’esprit désespéré, Extremities... est une avalanche de dégoût pour la société, de colère et de sarcasmes. Le groupe a, depuis, renoué avec succès avec cette formule. S’ensuit une brève série de concerts en Europe et aux États-Unis avec Raven à la basse, puis le calme plat pendant quelques années.
Rupture et projets personnels (1992)
La présence de deux fortes personnalités au sein du groupe entraîne de fréquentes tensions, jusqu’à une nouvelle dispersion des membres. Dans ce qui a été considéré comme une tentative de la part d’Atkins de débarrasser Killing Joke de Coleman, le batteur invite Raven, Walker, Ferguson, le claviériste Bechdel et le chanteur Chris Connelly à le rejoindre sur son label Invisible Records pour enregistrer sous le nom de Murder, Inc. Enregistré au Minnesota, l’album homonyme est enrichi du son de Geordie Walker, avec Atkins et Ferguson en guise de contrepoids. Le groupe se sépare rapidement, sans jamais avoir tourné pour promouvoir le travail en studio.
Au cours des quelques années suivantes, les membres de Killing Joke se recentrent sur d’autres activités artistiques. Coleman, de son côté, sort un album teinté de musique populaire d’inspiration égyptienne, en collaboration avec Anne Dudley d’Art of Noise : Songs from the Victorious City. Mettant à profit sa formation en direction d’orchestre symphonique, il travaille à ses propres compositions dans ce style et s’installe en Nouvelle-Zélande. Walker se marie et s’installe dans la ville de son épouse, Détroit. Après une audition réussie visant à remplacer le guitariste fraîchement expulsé de Faith No More, Jim Martin, il décide d’abandonner cette opportunité. Paul Raven fonde The Hellfire club, puis rejoint les rangs du groupe de metal new-yorkais Prong. Martin Atkins, pendant ce temps, tourne et enregistre avec son nouveau groupe, Pigface. La dispersion du groupe semble définitive.
À nouveau sur le devant de la scène (1992–1996)
Cependant, en 1992 démarre une nouvelle phase pour Killing Joke. Cette année-là, Virgin Records finance la compilation Laugh? I Nearly Bought One! et Geordie Walker est contacté afin de vérifier qu’y sont inclus les morceaux les plus représentatifs du groupe. Il fait alors appel au producteur Youth pour savoir si ce dernier dispose encore de vieilles photos du groupe afin d’illustrer le livret de l’album. Depuis les incidents l’ayant opposé à Coleman, Youth a enregistré quelques albums avec Brilliant et est devenu un producteur renommé. Les deux ex-collègues retrouvent une certaine complicité, et finalement, Youth propose de reformer Killing Joke. En utilisant à bon escient les nombreux contacts de Youth, Killing Joke est rapidement signé sur Zoo Entertainment, une division de BMG. Pandemonium est enregistré aux printemps, été et automne 1994 aux studios York en Nouvelle-Zélande, dont Coleman est copropriétaire, et aux studios Butterfly de Youth à Brixton. L’album est coproduit par Youth, on trouve un certain Geoff Dugmore à la batterie, et certaines parties vocales sont enregistrées dans la chambre du Roi de la grande pyramide de Gizeh en Égypte, grâce à une généreuse « donation » de $3 500 à un fonctionnaire du ministère de la culture. Faisant fusionner leur « vieux » son avec des influences plus métalliques, le groupe renoue avec le succès commercial puisque le single Millenium est diffusé très régulièrement sur les stations de radios américaines. Ils reprennent la route pendant une bonne partie de l’année 1994 et au cours des premiers mois de 1995, jouant devant un public mélangeant vieux fidèles et jeunes – qui prennent Killing Joke pour un groupe tout récemment formé.
Suit, en 1996, l’album Democracy. Ajoutant, sur nombre de morceaux, une rythmique lancinante jouée à la guitare acoustique à l’habituel son électrique de Walker, l’album marque un nouveau changement dans le style du groupe. Toutefois, sont abordés des thèmes devenus récurrents chez Killing Joke. Les « leaders » du monde occidental sont la cible de critiques violentes, de même que le système démocratique en général. En annexe on retrouve la violence et l’inégalité, rejetées avec force par le chant de Coleman, qui passe du murmure léger, dans des morceaux comme Pilgrimage, aux hurlements de rage du dernier titre, Another Bloody Election. L’album, après le très métallique Pandemonium, aura du mal à conserver au groupe les fans récemment acquis. S’ensuit une tournée étalée sur les années 1996 et 1997, puis une nouvelle période de silence longue de sept ans qui laisse les « gatherers dans l’expectative (lit. « ceux qui se rassemblent » il s'agit du nom du fan club officiel du groupe et, par extension, de son public le plus fidèle).
Longue parenthèse et retour en grâce (1996–2003)
Durant cette parenthèse, bien peu nombreux sont ceux qui auraient parié sur un futur album. Jaz Coleman se recentre sur sa seconde passion, l’écriture pour orchestre symphonique. À cette fin, il vit de plus en plus souvent à Prague, en République tchèque. Il connaît un bon succès en arrangeant les œuvres de groupes comme les Doors, faisant interpréter ses versions par l’Orchestre national de Prague avec, comme soliste, le célèbre violoniste Nigel Kennedy. L’ère Killing Joke semble bel et bien terminée. Coleman fait cependant des rencontres fort intéressantes sur le plan musical, qui sont évoquées dans le film tchèque Rok Ďábla. Les membres du groupe se font discrets, évitant en entretien de s’exprimer sur la possibilité d’une reformation.
Mais Coleman, Walker et Youth se reforment en trio et en 2003, créent la surprise en sortant un second album nommé Killing Joke, comme l’était le tout premier. La machine est extrêmement bien huilée, tout est fait pour que l’album soit un succès. Les morceaux sont préparés en studio, et la batterie est confiée à Dave Grohl, ancien batteur de Nirvana et chanteur-guitariste des Foo Fighters. Ce dernier suit les rythmiques lourdes, quasi-tribales, préparées en studio sur séquenceur et leur donne vie avec talent. Grohl parle à cette occasion de l’admiration sans borne que les membres de Nirvana vouaient à Killing Joke. Le teaser de l’album (morceau destiné à appâter l’acheteur) se retrouve sur le CD mensuel de nombreux magazines musicaux à travers le monde. Killing Joke retrouve un public perdu depuis Pandemonium, celui des fans de metal et de musique industrielle. Les critiques sont globalement excellentes, l’album est souvent cité comme l’un des meilleurs de l’année, voire le meilleur album rock, tous styles confondus (en France, voir les magazines D-Side et Les Inrockuptibles de mars 2003). Le groupe n’avait pas réussi à fédérer autant de monde autour de sa musique depuis bien des années.
Le thème principal de cet opus est l’opposition farouche de Coleman à la guerre d'Irak initiée par George W. Bush. Sur des morceaux comme Asteroid, on peut remarquer une tendance assumée au millénarisme. Les compositions sont signées Coleman/Glover/Walker, mais Raven apparaît tout de même dans les crédits de l’album. Personne ne sait avec certitude qui tient la basse sur l’album, cependant Raven est bien le bassiste de la tournée qui s’ensuit. Cette tournée couvre l’Europe, les États-Unis et l’Australie en 2003 et 2004, avec, derrière la batterie, Ted Parsons, un ancien de Prong. L’année 2005 est celle de la consécration avec deux soirées anniversaire pour célébrer les 25 ans du groupe. Le Shepherds Bush Empire, beau petit théâtre à l’italienne de Londres, est rempli pour l’événement. S’ensuivent un DVD et un album live sur CD et vinyle. Ben Calvert, jeune batteur, se joint au groupe en compagnie d’un nouveau claviériste, Reza Udhin. Dans la foulée, Killing Joke assure la première partie de la tournée d'été 2005 du groupe Mötley Crüe, nouvellement reformé. Au vu des performances comparées des deux groupes sur scène, un critique sort cette pique : « à la place des Mötley Crüe, je ferais dans mon pantalon. » Pour sa part, Coleman dit du célèbre groupe que leurs QI additionnés sont à peine aussi élevés que la température ambiante.
Nouveaux travaux, décès de Paul Raven (2006–2010)
Commence alors le travail de création et d’enregistrement de leur nouvel album. La ville de Prague étant devenue le point de chute du groupe, c’est là que naît Hosannas from the Basements of Hell. Petr Zelenka, qui a dirigé Coleman dans le film Rok ďábla, réalise le clip du titre phare de l’album. Sorti en avril 2006, cet opus délivre une énergie brute qui remonte loin dans l’histoire du groupe. Le son cru, brutal et sans artifice rappelle celui déjà entendu sur Extremities.... Une nouvelle fois, l’accueil est excellent et les ventes suivent le même mouvement. Immédiatement après la sortie de Hosannas from the Basements of Hell, Killing Joke entame une tournée européenne. Paul Raven quitte cependant assez vite la scène pour aller tourner avec Ministry. Il est remplacé par Kneill Brown. Le 10 juin 2006, le groupe occupe la scène MySpace du Download Festival, recevant pour l’occasion une excellente critique de la part du magazine Kerrang. La partie automnale de la tournée est ensuite annulée à cause de « problèmes de santé », sans autre précision.
Jaz Coleman devient compositeur résident en République tchèque, où il effectue de fréquents séjours depuis sept ans, ainsi qu’en Nouvelle-Zélande, son pays de résidence, respectivement avec l'orchestre national de Prague et l'orchestre philharmonique d'Auckland. En octobre 2006, une rumeur fait état de sa nomination comme compositeur résident pour l’Union européenne : Coleman serait ainsi appelé à composer et jouer ses musiques pour toute occasion spéciale au sein de l’Union. Si Coleman a confirmé lors d'une interview, il est néanmoins impossible de trouver la preuve d'une telle nomination dans une quelconque source officielle. Killing Joke s'attache depuis quelques années à ressortir leurs albums en versions remasterisées et agrémentées de divers bonus, tels que quelques morceaux n'ayant jusque-là fait leur apparition qu'en face B de 45 tours ou maxi 45 tours. Outre ces nouvelles versions, l'album Extremities... subit un traitement de faveur, sa réédition se voyant précédée d'un double album intitulé Inside Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Ce double enregistrement est constitué, pour la première partie, de diverses prises de son de répétition, et pour la seconde d'un enregistrement en concert réalisé en France. Sortent ensuite deux rééditions officielles comprenant chacune trois albums originellement distribués sur le marché parallèle dans les années 1980, intitulées Bootleg Vinyl Archive vol. 1 & 2.
Le 20 octobre 2007, Paul Raven, alors bassiste attitré de la formation, décède d'une crise cardiaque près de la frontière franco-suisse, où il séjourne afin de répéter avec Treponem Pal. Les membres originaux de Killing Joke se retrouvent à l'occasion des funérailles de Raven et, motivés, selon eux, par un « sentiment de mortalité », décident de jouer à nouveau ensemble et de produire un treizième album studio. En février 2008, outre le nouvel opus en cours d'enregistrement, annoncé pour l'été par le biais du site officiel, album qui est ensuite repoussé à l'automne 2010, le groupe prépare une tournée mondiale s'étalant sur septembre et octobre de la même année. L'originalité de cette tournée est de proposer, dans la plupart des villes visitées, deux soirées de suite, chacune basée sur un programme différent. La première est consacrée au répertoire issu des deux premiers albums du groupe tandis que la seconde se veut plus généraliste - morceaux de l'album Pandemonium de 1994 et divers singles du groupe sortis chez Island dans les années 1980. Pour la première fois depuis 1980, cette tournée réunit les quatre membres du groupe originel : Coleman, Walker, Youth et Paul Ferguson. La première partie des spectacles est assurée par Treponem Pal. Jaz Coleman explique, à l'occasion de la tournée de l'automne 2008, que la sortie du nouvel album est repoussée pour une date indéterminée, et que seuls deux morceaux sont déjà finalisés, Fresh Fever from the Skies et Timewave.
Absolute Dissent et retour à la formation originale (2010)
Ce nouvel album studio, le premier à réunir les membres d'origine depuis 1982, est finalement attendu pendant près de deux ans. Une nouvelle date de sortie est annoncée début 2010 : l'album, alors intitulé XIII: Feast of Fools, écrit, composé et produit par les quatre membres du groupe, est attendu pour le mois d'avril, accompagné d'une tournée de promotion traversant une partie de l'Europe et des États-Unis. À quelques semaines du début de la tournée, la date de sortie est à nouveau repoussée, cette fois au 6 septembre 2010. En conséquence du travail de postproduction restant à accomplir sur l'album, la tournée est également repoussée de six mois. En parallèle, un troisième extrait de l'album, Endgames, fait son apparition dans les revues et sur les sites musicaux, et le groupe annonce la sortie d'un EP intitulé In Excelsis pour le 21 juin 2010 sur le label britannique Spinefarm Records. Le treizième album studio de Killing Joke, avec une liste de morceaux revue, et renommé en Absolute Dissent ; le morceau Feast of Fools, qui devait donner son titre à l'album, est écarté de la sélection et sort sur une édition alternative. La date de sortie finale est fixée au 4 octobre 2010 — après un ultime report d'une semaine — sur supports CD, vinyle et en téléchargement payant, avec une édition spéciale comprenant un disque de reprises de morceaux de Killing Joke par d'autres artistes.
Projets, activités et sorties (depuis 2011)
Après l'album et la tournée Absolute Dissent,, le groupe annonce travailler sur ce que Geordie Walker décrit comme leur album live le plus abouti à ce jour, un album « définitif » pour les fans du groupe. Il s'agit de Down by the River, un double album de vingt titres qui sort en édition dématérialisée en décembre 2011 et est attendu sur supports CD et vinyle pour avril 2012. Geordie Walker dit s'être beaucoup impliqué dans la réalisation de ce projet après avoir remarqué que la formation originale de Killing Joke n'avait jamais réalisé d'enregistrement de concert dans de bonnes conditions, trente-deux ans après la formation du groupe.
Le 8 mars 2012, en marge de leur nouvelle tournée européenne, Killing Joke annonce la sortie d'un quatorzième album studio, intitulé MMXII (2012 en chiffres romains), pour le 2 avril 2012. L'album est généralement bien accueilli par la presse spécialisée,, et recense une moyenne générale de 75 % sur Metacritic. Le même jour sort le clip du premier extrait de l'album, In Cythera.
En octobre 2015, le groupe publie Pylon chez spinefarm records. La sortie de ce quinzième album est accompagnée d'une tournée britannique de dix dates. Un documentaire sur l'histoire du groupe intitulé The Death And Resurrection Show est diffusé sur SundanceTV avant de sortir en double DVD en 2017. Le film inclut des interviews de tous les membres du groupe et aussi de Jimmy Page, Peter Hook et Dave Grohl, le tout entrecoupé de séquences live et d'anciennes interviews télé.
Affaire Come as You Are
À la sortie du morceau Come as You Are du groupe Nirvana, les membres de Killing Joke crient au plagiat, la ligne de basse reprenant précisément celle de leur vieux succès, Eighties. Une controverse oppose encore aujourd'hui plusieurs protagonistes et journalistes musicaux au sujet des suites données à cette affaire : le magazine Rolling Stone explique qu'aucun procès pour violation des droits d’auteurs n'a eu lieu, parce que les plaignants n’avaient pas, à ce moment, les moyens financiers nécessaires à ce type d’action en justice. Kerrang parle au contraire d'une procédure effectivement lancée, mais rejetée par le tribunal. Selon Coleman, Kurt Cobain « plaide coupable » au cours d'une conversation privée, avouant que Come as You Are est bien inspirée par Eighties et l'affaire en reste là. D'autres sources font bien état d'un procès, au cours duquel la demande des plaignants aurait été rejetée. On parle également d'un arrêt des poursuites après le décès de Cobain.
Geordie Walker évoque l'affaire en ces termes : « Nous sommes très agacés par cette histoire, mais [la ressemblance entre les morceaux] est une évidence pour tout le monde. Nous avons fait établir deux rapports de musicologues indépendants qui concluent [qu'elle] l'est. Notre éditeur a écrit à [l']éditeur [de Nirvana] pour leur donner les conclusions et ils ont répondu : "Bah, on n'a jamais entendu parler de vous", mais le truc dingue quand Nirvana affirme qu'ils ne nous connaissent pas, c'est qu'ils nous avaient envoyé une carte de vœux pour Noël, auparavant. »
En tout état de cause, les relations entre les deux groupes restent bonnes, comme le prouve la participation de Dave Grohl à l'album Killing Joke de 2003. En 2005, Grohl remet à Jaz Coleman un Lifetime Achievement Award, récompense décernée par le magazine Kerrang et couronnant l'ensemble de sa carrière. À noter que ce riff de Killing Joke est similaire à celui composé par The Damned, sur le titre "Life Goes On" sorti trois ans avant "Eighties" en 1982.
Membres
Membres actuels
Jaz Coleman — chant, clavier (1978–1996, depuis 2002)
Kevin « Geordie » Walker — guitare (1978–1996, depuis 2002)
Martin « Youth » Glover — guitare basse (1978–1982, 1994–1996, 2002–2003, depuis 2008)
Paul Ferguson — batterie (1978–1987, depuis 2008)
Roi Robertson – clavier (depuis 2016)
Anciens membres
Paul Raven — guitare basse (1982–1987, 1990–1991, 2003–2007 ; décédé en 2007)
Dave Kovacevic — claviers (1984–1991)
Dave « Taif » Ball — guitare basse (1988–1990)
Martin Atkins — batterie (1990–1991)
Nick Holywell-Walker — clavier (1994–1996, 2002–2005)
Geoffrey Dugmore — batterie (1994-1996)
Troy Gregory — guitare basse (1996)
Dave Grohl — batterie (2002–2003)
Ted Parsons — batterie (2003–2004)
Ben Calvert — batterie (2005–2008)
Reza Udhin — claviers (2005-2016)Jaz Coleman, très influencé dans sa vie et sa carrière par l'occultisme, est connu pour sa propension à ajouter de très nombreuses références à ses croyances mystiques et philosophiques dans ses textes et compositions musicales. L'univers visuel de Killing Joke est lui aussi fortement teinté de symboles occultes et politiques.
Les seuls membres permanents du groupe depuis sa fondation sont Jaz Coleman, chanteur et leader historique du groupe, joueur de claviers et synthétiseurs, compositeur, directeur des cordes et orchestres, et Geordie Walker, guitariste et choriste. En 1994, Killing Joke sort l’album Pandemonium qui marque et influence profondément et durablement la scène du metal industriel. L’album est resté une référence dans ce style musical. Leurs sons de guitare et de basse jouent beaucoup sur la distorsion, accompagnés selon l'époque par une batterie tantôt tribale et puissante, tantôt funky et par des synthétiseurs typiques de la new wave. Le chant joue, selon les morceaux et les périodes, sur des plages allant d’une grande douceur au hurlement tribal. Coleman partage son temps entre la composition d’œuvres classiques et le travail en studio et sur scène pour Killing Joke. Il a étudié de nombreuses cultures, vit désormais entre Prague et la Nouvelle-Zélande et a développé un intérêt pour l'occultisme, le folklore tchèque et la musique māori.
Killing Joke se met en sommeil vers le milieu des années 1990, ses membres se focalisant sur divers projets personnels. Après une parenthèse de sept ans entre la sortie de l'album Democracy et celle de Killing Joke en 2003, le groupe reprend un rythme de production plus régulier, sortant consécutivement plusieurs albums studio ainsi qu'un album et DVD live célébrant les 25 ans d'activité discographique de Killing Joke. Cette période est également marquée par la mort du bassiste Paul Raven en 2007. Le groupe fête ses trente ans de production artistique courant 2010 avec un album studio intitulé Absolute Dissent et une tournée en Europe et aux États-Unis, rassemblant les quatre membres d'origine, dont deux avaient fait défection — Martin Glover dit « Youth » en 1982 et Paul Ferguson dit « Big Paul » en 1987. Depuis cette année-là, le groupe réuni produit à son tour régulièrement albums et tournées.
Origines
La légende veut que Killing Joke soit né d’une rencontre dans une file d’attente de l'agence britannique pour la recherche d'emploi, le British Unemployment Office, tout à la fin de l’année 1978. Ce jour-là, Jeremy « Jaz » Coleman rencontre un ami et lui parle de ses aspirations musicales. En entendant le discours de Coleman, son ami lui glisse qu’il a quelqu’un à lui présenter, puis l’emmène à son appartement londonien où les attend le batteur Paul Ferguson. Selon Coleman, sans échanger un seul mot, ces deux-là réalisent qu’ils sont destinés à jouer ensemble une musique que Ferguson décrira plus tard comme « le son que ferait la Terre en vomissant. » Pour donner corps à leurs idées, Coleman et Ferguson font passer une annonce dans le journal musical Melody Maker, disant en substance « Vous souhaitez faire partie de la Blague qui Tue ? Publicité Totale - Anonymat Total - Exploitation Totale. » Peu de temps après, le guitariste Kenneth « Geordie » Walker et le bassiste Martin « Youth » Glover les rejoignent et le groupe prend vie. Le nom provient d’une expression britannique faisant référence à une situation ou un événement paradoxal, ironique. Ils commencent alors à écrire et se produire en concert et gagnent rapidement une assez bonne réputation à travers Londres avec des morceaux comme Malicious Boogie, Wardance, Pssyche, Turn to Red, Nuclear Boy, et une reprise des Sex Pistols, Bodies. Selon Coleman, Killing Joke s’est formé autour d’intentions bien particulières : « définir l’exquise beauté de l’ère atomique en termes de style, de son, et de forme. »
Le groupe déménage et s’installe dans le quartier de Notting Hill Gate, pour y enregistrer le premier single du groupe, Almost Red, avec de l’argent emprunté à la petite amie de l’époque de Coleman. John Peel, impressionné par l’enregistrement, propose au groupe un passage dans son émission. Killing Joke devient l’un des groupes les plus populaires parmi ceux diffusés par ce biais, à la fin des années 1970. À la fin de l’année 1979, les membres du groupe signent avec Island Records, qui leur permet de créer leur propre label, Malicious Damage.
Années Malicious Damage (1979–1982)
Après la sortie du quatre titres Nervous System / Turn to Red sur Malicious Damage par le biais d’E’G Records, Killing Joke fait paraître son premier album, Killing Joke en 1979. La couverture est en noir et blanc, et il n’y a aucune mention des noms des membres du groupe. Saturé de nombreuses sonorités électroniques, de batterie tribale, de basse syncopée et d’un son de guitare rythmique unique à l’époque, l’album inclut le titre Change qui devient un standard des clubs des deux côtés de l’Atlantique. Ferguson dira alors : « C’est de la musique agressive, ce n’est pas de l’amusement poli. Nous avons des titres dans les classements des meilleures ventes de singles. Ici [aux États-Unis] et c’est un plaisir. Ça ne m’embête pas du tout d’entrer dans les meilleures ventes disco. Je pense que c'est porteur de beaucoup d’espoir pour le monde. »
Les membres de Killing Joke écrivent tous les morceaux de leur album suivant, What's THIS for...! alors qu’ils sont déjà en studio. Selon Geordie, ce procédé s’est révélé difficile, puisque pour le premier album ils disposaient d’un an de travail d’avance avant l’enregistrement. Sorti en juillet 1981, l’album révèle un groupe focalisé sur le développement de son propre son. Depuis Madness, long de sept minutes, jusqu’à Tension et Fall of Because, l’album continue dans le sillon tracé par le groupe, basé sur leur prédiction d’une fin prochaine de la raison et d’un retour à un type d’homme plus primitif. C’est aussi un bon indicateur de l’humour pervers qui se cache derrière Killing Joke. La couverture montre une mère de famille / touriste contemplant un champignon atomique, en contrepoint de paroles comme « Je me demande qui a choisi les couleurs ? C’est très joli ! ».
Pressions et dépression (1982)
À l’issue d’une tournée mondiale, Killing Joke s’aventure en Allemagne avec le producteur vétéran Conny Plank. Cette première collaboration avec un producteur extérieur au groupe donne Revelations, sorti en juin 1982. Nouveau travail anonyme, l’album comprend le hit Empire Song. Tout au long de cet album sont évoquées les pressions auxquelles le groupe est soumis, aussi bien dans un registre personnel et relationnel que de la part de l’industrie musicale. Land of Milk and Honey y fait directement référence.
Incertain quant à la direction musicale à suivre, et confronté à la perspective d’une nouvelle tournée mondiale, le groupe craque et se sépare. Jaz Coleman, au bord de la dépression nerveuse, quitte le groupe pour se réfugier en Islande à la fin d’un concert, le soir de son anniversaire. Il choisit cette destination à la suite de la vision d’une imminente fin du monde (a priori causée par un conflit nucléaire), ses interlocuteurs mystiques souhaitant ainsi le mettre en sûreté. Geordie Walker le rejoint et ils enregistrent sur une brève période avec le groupe local Peyr tandis qu'Youth et Big Paul forment leur propre groupe, Brilliant, apparemment nommé ainsi à cause de la face B du single Empire Song. Cependant, avant que Brilliant ait eu le temps de sortir un album, Paul Ferguson quitte le groupe. La presse spécialisée britannique s’exprime assez vertement sur ces déboires, et Youth, accompagné de divers collaborateurs, fait finalement paraître un single appelé That’s What Good Friends Are For (littéralement « C’est pour ça que les amis existent »), appel du pied assez évident envers ses anciens camarades. Depuis sa retraite islandaise, Coleman rejette l’offre.
Délicat tournant des années 1980
Peut-être finalement motivé par le succès de Brilliant, Coleman rejoint Walker et Ferguson. Ils recrutent un bassiste alors inconnu, Paul Raven. Ils tournent en Europe et aux États-Unis au cours de l’année 1982, permettant ainsi à Raven de découvrir le monde de la scène. Plusieurs concerts à Toronto sont enregistrés pendant la tournée, donnant naissance au maxi « HA ». Au début des années 1980, une des affiches du groupe destinée à annoncer une série de concerts à Londres leur vaut d’être frappés par la censure : elle représenterait le pape Pie XI bénissant une haie d’honneur de soldats nazis peu de temps avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit en fait d’une photo prise en 1934 et montrant l’abbé catholique allemand Albanus Schachleiter au congrès de Nuremberg. Cette même image est reprise sur la couverture de la compilation Laugh? I Nearly Bought One! sortie en 1992. Les croix gammées des brassards sont cependant remplacées par les symboles monétaires de la livre sterling, du yen japonais et du dollar américain.
Killing Joke amorce un virage sujet à controverse, la recherche d’un nouveau public pour leurs albums. Cette même demande de la part de Youth, quelque temps plus tôt, avait pourtant été ignorée. Le résultat, sorti en 1983, est l’album Fire Dances. C’est alors la première fois qu’apparaissent, dans un livret, les photos des membres du groupe. Présentant des styles musicaux plus variés, Coleman dira de cet album qu’il est « leur meilleur à ce jour » (comme il semble l’avoir dit de chaque nouvel opus) et Let’s All Go (to the Fire Dances) est choisi comme single de lancement. L’album contient quelques bons morceaux devenus des classiques du groupe, comme Frenzy et Harlequin. Après un moment de silence, Killing Joke revient en 1984 avec une nouvelle paire de 45 tours, A New Day et Eighties, qui sont plus diffusés à la radio qu’aucun de leurs singles précédents. Jouant devant d’immenses drapeaux américains et soviétiques, le groupe reprend les tournées et semble vouloir donner une image plus homogène, coordonnant les costumes noirs, avec pour Walker et Raven de grandes bottes en caoutchouc et métal à la Kiss.
Profitant du succès d'Eighties, le groupe sort l’album Night Time, enregistré à Berlin et comprenant la chanson Love Like Blood qui jette à nouveau du Killing Joke sur les pistes de danse des États-Unis et de l’Europe. Love Like Blood couvre plusieurs genres, passant du rock gothique à la dance musique tout en ayant une accessibilité pop. En France, la version maxi de ce titre remixée avec un son de batterie plus en avant, suscite un grand intérêt chez un public plus large. Comprenant huit titres, dont Eighties, l’album est basé sur des sons de claviers mélodiques, typiques de cette période, et sur la guitare de Geordie Walker sur des morceaux comme Kings and Queens et Europe.
Après six années de collaboration avec la maison de disques Polydor, le groupe signe un contrat avec la compagnie de Richard Branson, Virgin Records. Sur leur sixième album, Brighter Than a Thousand Suns (« plus brillant qu’un millier de soleils », trouvant son nom dans une description japonaise de l’explosion nucléaire d’Hiroshima ; cette citation célèbre a également donné son titre à Brighter than a Thousand Suns: A Personal History of the Atomic Scientists, livre de Robert Jungk), le groupe s’offre un succès plus modeste dû à des articles de presse mitigés. Le format des photos du groupe, pour sa part, s’agrandit. Coleman apparaît en couverture, les autres membres dans le livret. Les deux chansons promues en singles, Adorations et Sanity, sont assez peu diffusées à la radio. Nous sommes alors en 1986.
Problèmes artistiques et juridiques (1987-1988)
Après l'échec commercial relatif de Brighter Than a Thousand Suns, le groupe se réunit de nouveau au grand complet à Berlin en 1987 afin de concevoir l'album suivant. Mais rapidement, l'ambiance se détériore pendant les séances d'enregistrement: Coleman considère que Ferguson ne réussit pas à trouver le bon tempo pour les parties de batterie et congédie ce dernier pendant son absence. Un autre batteur est engagé pour réenregistrer la partie rythmique. Raven émet de son côté rapidement des réserves quant à la nouvelle orientation musicale, et demande que son nom ne soit pas mentionné dans les notes de la pochette intérieure du disque à venir.
Outside the Gate sort finalement au tout début de l'été 1988. Globalement jugé très décevant, l’album reçoit un accueil critique glacial. Y figure America, trait sarcastique à destination d’un pays et d’une culture que Killing Joke avait semblé courtiser sur les deux albums précédents. Outside the Gate essaie de se maintenir au faîte des tendances musicales avec notamment Stay One Jump Ahead et son chant scandé façon rap. Quelques mois après la sortie de l’album, Virgin Records met un terme au contrat du groupe. S’ensuit un procès contre la maison de disques, qui ruine Killing Joke tant moralement que financièrement.
Nouveau retour et nouveaux revers (1989)
Killing Joke revient toutefois sur le devant de la scène musicale en 1989. Afin de trouver une nouvelle maison de disques et de payer des frais de justice plutôt élevés, le groupe s’embarque pour une tournée américaine qui les mène de petit club en petit club. Ils effectuent une sélection de nouveaux morceaux avec un nouveau batteur, Martin Atkins, un ancien de PIL et de Brian Brain et un bassiste de scène, Dave Ball, plus connu sous le nom de Taif. La presse spécialisée britannique annonce originellement que le bassiste de la tournée sera Andy Rourke, ancien bassiste des Smiths. Celui-ci commence effectivement la tournée, mais est vite écarté pour d’obscures raisons. Dotée de moyens financiers très faibles, la tournée permet au groupe de retrouver leur technicien et ami de longue date, Fil, et le claviériste John Bechdel.
Malgré des conditions difficiles, le groupe joue des sets intenses au cours desquels défilent presque tous les nouveaux morceaux. Dans la région de New York, ils jouent trois fois de suite et tiennent conférence dans le quartier de Greenwich Village. Jaz Coleman profite de cette occasion pour pester contre l’industrie du disque, qui selon lui a « avalé, broyé et recraché » le groupe. Les fans sont invités à assister à ce discours, qui est filmé pour l’émission de MTV, 120 minutes. Coleman parle alors de racheter les droits sur le nom Killing Joke, qu’il partage alors avec Big Paul Ferguson, et s’exprime sur les difficultés que le groupe a traversées. Il semble qu’en effet bien peu de directeurs artistiques se soient déplacés pour les voir sur scène lors de cette tournée.
Héritage d’Extremities (1990–1991)
À partir de là, Killing Joke tente une approche de la popularité par la base. Ils créent l’Organization of the Distant Island Chapter – groupe de fans basé dans la ville de résidence d’Atkins, Chicago, et qui se charge de vendre des t-shirts, badges et autres autocollants à l’effigie du groupe[réf. nécessaire]. Ils proposent également la cassette vidéo d’un concert à Miami et sortent sur vinyle l’album The Courtauld Talks, conférence sur fond musical ayant pour thème central l’occultisme. Finalement, le groupe signe pour un seul album avec le label Noise Entertainment, filiale du conglomérat allemand BMG, qui pense que Killing Joke cherche à se faire une place sur le marché de la musique alternative. S’ensuit la sortie de l’album, Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Reflet d’un état d’esprit désespéré, Extremities... est une avalanche de dégoût pour la société, de colère et de sarcasmes. Le groupe a, depuis, renoué avec succès avec cette formule. S’ensuit une brève série de concerts en Europe et aux États-Unis avec Raven à la basse, puis le calme plat pendant quelques années.
Rupture et projets personnels (1992)
La présence de deux fortes personnalités au sein du groupe entraîne de fréquentes tensions, jusqu’à une nouvelle dispersion des membres. Dans ce qui a été considéré comme une tentative de la part d’Atkins de débarrasser Killing Joke de Coleman, le batteur invite Raven, Walker, Ferguson, le claviériste Bechdel et le chanteur Chris Connelly à le rejoindre sur son label Invisible Records pour enregistrer sous le nom de Murder, Inc. Enregistré au Minnesota, l’album homonyme est enrichi du son de Geordie Walker, avec Atkins et Ferguson en guise de contrepoids. Le groupe se sépare rapidement, sans jamais avoir tourné pour promouvoir le travail en studio.
Au cours des quelques années suivantes, les membres de Killing Joke se recentrent sur d’autres activités artistiques. Coleman, de son côté, sort un album teinté de musique populaire d’inspiration égyptienne, en collaboration avec Anne Dudley d’Art of Noise : Songs from the Victorious City. Mettant à profit sa formation en direction d’orchestre symphonique, il travaille à ses propres compositions dans ce style et s’installe en Nouvelle-Zélande. Walker se marie et s’installe dans la ville de son épouse, Détroit. Après une audition réussie visant à remplacer le guitariste fraîchement expulsé de Faith No More, Jim Martin, il décide d’abandonner cette opportunité. Paul Raven fonde The Hellfire club, puis rejoint les rangs du groupe de metal new-yorkais Prong. Martin Atkins, pendant ce temps, tourne et enregistre avec son nouveau groupe, Pigface. La dispersion du groupe semble définitive.
À nouveau sur le devant de la scène (1992–1996)
Cependant, en 1992 démarre une nouvelle phase pour Killing Joke. Cette année-là, Virgin Records finance la compilation Laugh? I Nearly Bought One! et Geordie Walker est contacté afin de vérifier qu’y sont inclus les morceaux les plus représentatifs du groupe. Il fait alors appel au producteur Youth pour savoir si ce dernier dispose encore de vieilles photos du groupe afin d’illustrer le livret de l’album. Depuis les incidents l’ayant opposé à Coleman, Youth a enregistré quelques albums avec Brilliant et est devenu un producteur renommé. Les deux ex-collègues retrouvent une certaine complicité, et finalement, Youth propose de reformer Killing Joke. En utilisant à bon escient les nombreux contacts de Youth, Killing Joke est rapidement signé sur Zoo Entertainment, une division de BMG. Pandemonium est enregistré aux printemps, été et automne 1994 aux studios York en Nouvelle-Zélande, dont Coleman est copropriétaire, et aux studios Butterfly de Youth à Brixton. L’album est coproduit par Youth, on trouve un certain Geoff Dugmore à la batterie, et certaines parties vocales sont enregistrées dans la chambre du Roi de la grande pyramide de Gizeh en Égypte, grâce à une généreuse « donation » de $3 500 à un fonctionnaire du ministère de la culture. Faisant fusionner leur « vieux » son avec des influences plus métalliques, le groupe renoue avec le succès commercial puisque le single Millenium est diffusé très régulièrement sur les stations de radios américaines. Ils reprennent la route pendant une bonne partie de l’année 1994 et au cours des premiers mois de 1995, jouant devant un public mélangeant vieux fidèles et jeunes – qui prennent Killing Joke pour un groupe tout récemment formé.
Suit, en 1996, l’album Democracy. Ajoutant, sur nombre de morceaux, une rythmique lancinante jouée à la guitare acoustique à l’habituel son électrique de Walker, l’album marque un nouveau changement dans le style du groupe. Toutefois, sont abordés des thèmes devenus récurrents chez Killing Joke. Les « leaders » du monde occidental sont la cible de critiques violentes, de même que le système démocratique en général. En annexe on retrouve la violence et l’inégalité, rejetées avec force par le chant de Coleman, qui passe du murmure léger, dans des morceaux comme Pilgrimage, aux hurlements de rage du dernier titre, Another Bloody Election. L’album, après le très métallique Pandemonium, aura du mal à conserver au groupe les fans récemment acquis. S’ensuit une tournée étalée sur les années 1996 et 1997, puis une nouvelle période de silence longue de sept ans qui laisse les « gatherers dans l’expectative (lit. « ceux qui se rassemblent » il s'agit du nom du fan club officiel du groupe et, par extension, de son public le plus fidèle).
Longue parenthèse et retour en grâce (1996–2003)
Durant cette parenthèse, bien peu nombreux sont ceux qui auraient parié sur un futur album. Jaz Coleman se recentre sur sa seconde passion, l’écriture pour orchestre symphonique. À cette fin, il vit de plus en plus souvent à Prague, en République tchèque. Il connaît un bon succès en arrangeant les œuvres de groupes comme les Doors, faisant interpréter ses versions par l’Orchestre national de Prague avec, comme soliste, le célèbre violoniste Nigel Kennedy. L’ère Killing Joke semble bel et bien terminée. Coleman fait cependant des rencontres fort intéressantes sur le plan musical, qui sont évoquées dans le film tchèque Rok Ďábla. Les membres du groupe se font discrets, évitant en entretien de s’exprimer sur la possibilité d’une reformation.
Mais Coleman, Walker et Youth se reforment en trio et en 2003, créent la surprise en sortant un second album nommé Killing Joke, comme l’était le tout premier. La machine est extrêmement bien huilée, tout est fait pour que l’album soit un succès. Les morceaux sont préparés en studio, et la batterie est confiée à Dave Grohl, ancien batteur de Nirvana et chanteur-guitariste des Foo Fighters. Ce dernier suit les rythmiques lourdes, quasi-tribales, préparées en studio sur séquenceur et leur donne vie avec talent. Grohl parle à cette occasion de l’admiration sans borne que les membres de Nirvana vouaient à Killing Joke. Le teaser de l’album (morceau destiné à appâter l’acheteur) se retrouve sur le CD mensuel de nombreux magazines musicaux à travers le monde. Killing Joke retrouve un public perdu depuis Pandemonium, celui des fans de metal et de musique industrielle. Les critiques sont globalement excellentes, l’album est souvent cité comme l’un des meilleurs de l’année, voire le meilleur album rock, tous styles confondus (en France, voir les magazines D-Side et Les Inrockuptibles de mars 2003). Le groupe n’avait pas réussi à fédérer autant de monde autour de sa musique depuis bien des années.
Le thème principal de cet opus est l’opposition farouche de Coleman à la guerre d'Irak initiée par George W. Bush. Sur des morceaux comme Asteroid, on peut remarquer une tendance assumée au millénarisme. Les compositions sont signées Coleman/Glover/Walker, mais Raven apparaît tout de même dans les crédits de l’album. Personne ne sait avec certitude qui tient la basse sur l’album, cependant Raven est bien le bassiste de la tournée qui s’ensuit. Cette tournée couvre l’Europe, les États-Unis et l’Australie en 2003 et 2004, avec, derrière la batterie, Ted Parsons, un ancien de Prong. L’année 2005 est celle de la consécration avec deux soirées anniversaire pour célébrer les 25 ans du groupe. Le Shepherds Bush Empire, beau petit théâtre à l’italienne de Londres, est rempli pour l’événement. S’ensuivent un DVD et un album live sur CD et vinyle. Ben Calvert, jeune batteur, se joint au groupe en compagnie d’un nouveau claviériste, Reza Udhin. Dans la foulée, Killing Joke assure la première partie de la tournée d'été 2005 du groupe Mötley Crüe, nouvellement reformé. Au vu des performances comparées des deux groupes sur scène, un critique sort cette pique : « à la place des Mötley Crüe, je ferais dans mon pantalon. » Pour sa part, Coleman dit du célèbre groupe que leurs QI additionnés sont à peine aussi élevés que la température ambiante.
Nouveaux travaux, décès de Paul Raven (2006–2010)
Commence alors le travail de création et d’enregistrement de leur nouvel album. La ville de Prague étant devenue le point de chute du groupe, c’est là que naît Hosannas from the Basements of Hell. Petr Zelenka, qui a dirigé Coleman dans le film Rok ďábla, réalise le clip du titre phare de l’album. Sorti en avril 2006, cet opus délivre une énergie brute qui remonte loin dans l’histoire du groupe. Le son cru, brutal et sans artifice rappelle celui déjà entendu sur Extremities.... Une nouvelle fois, l’accueil est excellent et les ventes suivent le même mouvement. Immédiatement après la sortie de Hosannas from the Basements of Hell, Killing Joke entame une tournée européenne. Paul Raven quitte cependant assez vite la scène pour aller tourner avec Ministry. Il est remplacé par Kneill Brown. Le 10 juin 2006, le groupe occupe la scène MySpace du Download Festival, recevant pour l’occasion une excellente critique de la part du magazine Kerrang. La partie automnale de la tournée est ensuite annulée à cause de « problèmes de santé », sans autre précision.
Jaz Coleman devient compositeur résident en République tchèque, où il effectue de fréquents séjours depuis sept ans, ainsi qu’en Nouvelle-Zélande, son pays de résidence, respectivement avec l'orchestre national de Prague et l'orchestre philharmonique d'Auckland. En octobre 2006, une rumeur fait état de sa nomination comme compositeur résident pour l’Union européenne : Coleman serait ainsi appelé à composer et jouer ses musiques pour toute occasion spéciale au sein de l’Union. Si Coleman a confirmé lors d'une interview, il est néanmoins impossible de trouver la preuve d'une telle nomination dans une quelconque source officielle. Killing Joke s'attache depuis quelques années à ressortir leurs albums en versions remasterisées et agrémentées de divers bonus, tels que quelques morceaux n'ayant jusque-là fait leur apparition qu'en face B de 45 tours ou maxi 45 tours. Outre ces nouvelles versions, l'album Extremities... subit un traitement de faveur, sa réédition se voyant précédée d'un double album intitulé Inside Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Ce double enregistrement est constitué, pour la première partie, de diverses prises de son de répétition, et pour la seconde d'un enregistrement en concert réalisé en France. Sortent ensuite deux rééditions officielles comprenant chacune trois albums originellement distribués sur le marché parallèle dans les années 1980, intitulées Bootleg Vinyl Archive vol. 1 & 2.
Le 20 octobre 2007, Paul Raven, alors bassiste attitré de la formation, décède d'une crise cardiaque près de la frontière franco-suisse, où il séjourne afin de répéter avec Treponem Pal. Les membres originaux de Killing Joke se retrouvent à l'occasion des funérailles de Raven et, motivés, selon eux, par un « sentiment de mortalité », décident de jouer à nouveau ensemble et de produire un treizième album studio. En février 2008, outre le nouvel opus en cours d'enregistrement, annoncé pour l'été par le biais du site officiel, album qui est ensuite repoussé à l'automne 2010, le groupe prépare une tournée mondiale s'étalant sur septembre et octobre de la même année. L'originalité de cette tournée est de proposer, dans la plupart des villes visitées, deux soirées de suite, chacune basée sur un programme différent. La première est consacrée au répertoire issu des deux premiers albums du groupe tandis que la seconde se veut plus généraliste - morceaux de l'album Pandemonium de 1994 et divers singles du groupe sortis chez Island dans les années 1980. Pour la première fois depuis 1980, cette tournée réunit les quatre membres du groupe originel : Coleman, Walker, Youth et Paul Ferguson. La première partie des spectacles est assurée par Treponem Pal. Jaz Coleman explique, à l'occasion de la tournée de l'automne 2008, que la sortie du nouvel album est repoussée pour une date indéterminée, et que seuls deux morceaux sont déjà finalisés, Fresh Fever from the Skies et Timewave.
Absolute Dissent et retour à la formation originale (2010)
Ce nouvel album studio, le premier à réunir les membres d'origine depuis 1982, est finalement attendu pendant près de deux ans. Une nouvelle date de sortie est annoncée début 2010 : l'album, alors intitulé XIII: Feast of Fools, écrit, composé et produit par les quatre membres du groupe, est attendu pour le mois d'avril, accompagné d'une tournée de promotion traversant une partie de l'Europe et des États-Unis. À quelques semaines du début de la tournée, la date de sortie est à nouveau repoussée, cette fois au 6 septembre 2010. En conséquence du travail de postproduction restant à accomplir sur l'album, la tournée est également repoussée de six mois. En parallèle, un troisième extrait de l'album, Endgames, fait son apparition dans les revues et sur les sites musicaux, et le groupe annonce la sortie d'un EP intitulé In Excelsis pour le 21 juin 2010 sur le label britannique Spinefarm Records. Le treizième album studio de Killing Joke, avec une liste de morceaux revue, et renommé en Absolute Dissent ; le morceau Feast of Fools, qui devait donner son titre à l'album, est écarté de la sélection et sort sur une édition alternative. La date de sortie finale est fixée au 4 octobre 2010 — après un ultime report d'une semaine — sur supports CD, vinyle et en téléchargement payant, avec une édition spéciale comprenant un disque de reprises de morceaux de Killing Joke par d'autres artistes.
Projets, activités et sorties (depuis 2011)
Après l'album et la tournée Absolute Dissent,, le groupe annonce travailler sur ce que Geordie Walker décrit comme leur album live le plus abouti à ce jour, un album « définitif » pour les fans du groupe. Il s'agit de Down by the River, un double album de vingt titres qui sort en édition dématérialisée en décembre 2011 et est attendu sur supports CD et vinyle pour avril 2012. Geordie Walker dit s'être beaucoup impliqué dans la réalisation de ce projet après avoir remarqué que la formation originale de Killing Joke n'avait jamais réalisé d'enregistrement de concert dans de bonnes conditions, trente-deux ans après la formation du groupe.
Le 8 mars 2012, en marge de leur nouvelle tournée européenne, Killing Joke annonce la sortie d'un quatorzième album studio, intitulé MMXII (2012 en chiffres romains), pour le 2 avril 2012. L'album est généralement bien accueilli par la presse spécialisée,, et recense une moyenne générale de 75 % sur Metacritic. Le même jour sort le clip du premier extrait de l'album, In Cythera.
En octobre 2015, le groupe publie Pylon chez spinefarm records. La sortie de ce quinzième album est accompagnée d'une tournée britannique de dix dates. Un documentaire sur l'histoire du groupe intitulé The Death And Resurrection Show est diffusé sur SundanceTV avant de sortir en double DVD en 2017. Le film inclut des interviews de tous les membres du groupe et aussi de Jimmy Page, Peter Hook et Dave Grohl, le tout entrecoupé de séquences live et d'anciennes interviews télé.
Affaire Come as You Are
À la sortie du morceau Come as You Are du groupe Nirvana, les membres de Killing Joke crient au plagiat, la ligne de basse reprenant précisément celle de leur vieux succès, Eighties. Une controverse oppose encore aujourd'hui plusieurs protagonistes et journalistes musicaux au sujet des suites données à cette affaire : le magazine Rolling Stone explique qu'aucun procès pour violation des droits d’auteurs n'a eu lieu, parce que les plaignants n’avaient pas, à ce moment, les moyens financiers nécessaires à ce type d’action en justice. Kerrang parle au contraire d'une procédure effectivement lancée, mais rejetée par le tribunal. Selon Coleman, Kurt Cobain « plaide coupable » au cours d'une conversation privée, avouant que Come as You Are est bien inspirée par Eighties et l'affaire en reste là. D'autres sources font bien état d'un procès, au cours duquel la demande des plaignants aurait été rejetée. On parle également d'un arrêt des poursuites après le décès de Cobain.
Geordie Walker évoque l'affaire en ces termes : « Nous sommes très agacés par cette histoire, mais [la ressemblance entre les morceaux] est une évidence pour tout le monde. Nous avons fait établir deux rapports de musicologues indépendants qui concluent [qu'elle] l'est. Notre éditeur a écrit à [l']éditeur [de Nirvana] pour leur donner les conclusions et ils ont répondu : "Bah, on n'a jamais entendu parler de vous", mais le truc dingue quand Nirvana affirme qu'ils ne nous connaissent pas, c'est qu'ils nous avaient envoyé une carte de vœux pour Noël, auparavant. »
En tout état de cause, les relations entre les deux groupes restent bonnes, comme le prouve la participation de Dave Grohl à l'album Killing Joke de 2003. En 2005, Grohl remet à Jaz Coleman un Lifetime Achievement Award, récompense décernée par le magazine Kerrang et couronnant l'ensemble de sa carrière. À noter que ce riff de Killing Joke est similaire à celui composé par The Damned, sur le titre "Life Goes On" sorti trois ans avant "Eighties" en 1982.
Membres
Membres actuels
Jaz Coleman — chant, clavier (1978–1996, depuis 2002)
Kevin « Geordie » Walker — guitare (1978–1996, depuis 2002)
Martin « Youth » Glover — guitare basse (1978–1982, 1994–1996, 2002–2003, depuis 2008)
Paul Ferguson — batterie (1978–1987, depuis 2008)
Roi Robertson – clavier (depuis 2016)
Anciens membres
Paul Raven — guitare basse (1982–1987, 1990–1991, 2003–2007 ; décédé en 2007)
Dave Kovacevic — claviers (1984–1991)
Dave « Taif » Ball — guitare basse (1988–1990)
Martin Atkins — batterie (1990–1991)
Nick Holywell-Walker — clavier (1994–1996, 2002–2005)
Geoffrey Dugmore — batterie (1994-1996)
Troy Gregory — guitare basse (1996)
Dave Grohl — batterie (2002–2003)
Ted Parsons — batterie (2003–2004)
Ben Calvert — batterie (2005–2008)
Reza Udhin — claviers (2005-2016)Jaz Coleman, très influencé dans sa vie et sa carrière par l'occultisme, est connu pour sa propension à ajouter de très nombreuses références à ses croyances mystiques et philosophiques dans ses textes et compositions musicales. L'univers visuel de Killing Joke est lui aussi fortement teinté de symboles occultes et politiques.
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Membres du groupe : Martin Glover, Reza Udhin, Geordie Walker, Paul Ferguson, Jaz Coleman, Kneill Brown, Dave Ball, Ben Calvert, Geoff Dugmore, Kris Kylven, Greg Hunter, Martin Atkins, Paul Raven
- Discographie -
104 albums

War Dance (Liminal Twins Disorientation Mix)
2020 - Royaume-UniPunk, Post-Punk
Vinyle 7" ⎯ 1 Pistes
This Day In Music Books

Malicious Damage - Live At The Astoria 12.10.03
2019 - Royaume-UniPunk, Post-Punk
Album CD ⎯ 19 Pistes
Cadiz Music

Laugh At Your Peril (Live In Berlin)
2018 - Royaume-UniIndustrial, Post-Punk
CDr Deluxe Edition ⎯ 23 Pistes
Live Here Now

Laugh At Your Peril (Live In London)
2018 - Royaume-UniIndustrial, Post-Punk
Digital FLAC ⎯ 21 Pistes
Live Here Now

The Death And Resurrection Show
2016 - Royaume-UniPost-Punk, Industrial
DVD Album DVD-Video ⎯ 2 Pistes
Ilc Productions, Coffee Films

The Great Gathering
2016 - Royaume-UniPost-Punk, Industrial
CDr Album ⎯ 19 Pistes
Live Here Now

Dawn Of The Hive
2015 - Royaume-UniIndustrial, Post-Punk
CDr Single ⎯ 1 Pistes
Spinefarm Records

Euphoria
2015 - Royaume-UniIndustrial, Post-Punk
CDr Single ⎯ 1 Pistes
Spinefarm Records

I Am The Virus
2015 - Royaume-UniDigital MP3 ⎯ 1 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

In Dub
2014 - Royaume-UniDub
Album CD ⎯ 31 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

Your Worst Fears Confirmed Selected Singles 1979-2012
2013 - Royaume-UniCD Single ⎯ 3 Pistes
Spinefarm Records

The Singles Collection 1979-2012
2013 - Royaume-UniIndustrial, New Wave, Post-Punk
Album CD Compilation ⎯ 35 Pistes
Spinefarm Records

Live In Europe 2012 - Wroclaw 05.05.12
2012 - Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 17 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

Live In Europe 2012 - Gent . Belgium 03.05.12
2012 - Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 17 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

Live In Europe 2012 - Florence 21.04.12
2012 - Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 17 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

Live In Europe 2012 - Rome 22.04.12
2012 - Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 16 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

Live In Europe MMXII - Strasbourg 14.04.12
2012 - Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 15 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

European Tour 2012 Milan 20.04.12
2012 - Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 17 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

In Europe 2012 - Vienna 25.04.12
2012 - Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 15 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)

Corporate Elect
2012 - Royaume-UniPost-Punk, Industrial
CD Single ⎯ 4 Pistes
Spinefarm Records

In Cythera
2012 - Royaume-UniPost-Punk, Industrial
CD Single ⎯ 3 Pistes
Spinefarm Records

MMXII
2012 - Royaume-UniRock Alternatif, Post-Punk, Goth Rock
Album CD ⎯ 10 Pistes
Spinefarm Records

Spinefarm Records UK Presents...
2011 - Royaume-UniDeath Metal, Post-Punk
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Spinefarm Records

Down By The River
2011 - Royaume-UniNew Wave, Post-Punk
CD, DVD Album ⎯ 40 Pistes
Killing Joke Records

Live At The Hammersmith Apollo 16.10.2010
2010 - Royaume-UniRock Alternatif, New Wave
CDr Album ⎯ 24 Pistes
Concert Live

European Super State
2010 - Royaume-UniPost-Punk, Dub
Vinyle 12" ⎯ 4 Pistes
Spinefarm Records

In Excelsis
2010 - Royaume-UniRock Alternatif
Vinyle, CD, All Media 10" ⎯ 9 Pistes
Spinefarm Records

Absolute Dissent
2010 - Royaume-UniRock Alternatif, New Wave, Hard Rock
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Svart Records

Requiem
2009 - Royaume-UniRock Alternatif, Hard Rock, Goth Rock
DVD, Album CD DVD-Video ⎯ 26 Pistes
Charly Films

The Gathering 2008
2009 - Royaume-UniPunk, New Wave, Industrial
CD, Box Set Album ⎯ 40 Pistes
Eastworld Recordings, Kj Records

Fire Dances / Night Time
2008 - Royaume-UniPost-Punk, New Wave, Goth Rock
CD, All Media Album ⎯ 37 Pistes
Emi

RMXD
2008 - Royaume-UniPunk, Rock Alternatif, New Wave
Album CD Compilation ⎯ 15 Pistes
Emi Gold

Live At The Forum Part 2: 04.10.08
2008 - Royaume-UniRock Alternatif
CDr, All Media Album ⎯ 18 Pistes
Concert Live

Live At The Forum Part 1: 03.10.08
2008 - Royaume-UniRock Alternatif
CDr, All Media Album ⎯ 21 Pistes
Concert Live

The Original Unperverted Pantomime
2008 - Royaume-UniPunk, Post-Punk
Hybrid DualDisc ⎯ 26 Pistes
Eastworld Recordings

Duende - The Spanish Sessions
2008 - Royaume-UniPunk, New Wave, Post-Punk
Album CD ⎯ 14 Pistes
Eastworld Recordings

The Peel Sessions 1979-1981
2008 - Royaume-UniRock Alternatif, New Wave
Album CD Compilation ⎯ 23 Pistes
Virgin Music

Bootleg Vinyl Archive Vol.2
2007 - Royaume-UniPost-Punk
Album CD Compilation ⎯ 50 Pistes
Candlelight Records

Inside Extremities, Mixes, Rehearsals And Live
2007 - Royaume-UniRock Alternatif, Industrial
Album CD Live ⎯ 28 Pistes
Candlelight Records

Bootleg Vinyl Archive Vol.1
2007 - Royaume-UniPunk, Industrial
Album CD Compilation ⎯ 48 Pistes
Candlelight Records Usa

Hosannas From The Basements Of Hell
2006 - Royaume-UniPost-Punk
DVDr Album DVD-Video ⎯ 1 Pistes
Cooking Vinyl

3-Track Promo CD
2006 - Royaume-UniIndustrial, Heavy Metal
CD Maxi-Single ⎯ 3 Pistes
Edel Records

Invocation / Implosion
2006 - Royaume-UniIndustrial, Heavy Metal
CDr Single ⎯ 2 Pistes
Cooking Vinyl

XXV Gathering : Let Us Prey
2005 - Royaume-UniPunk, Industrial, Heavy Metal
Album CD ⎯ 15 Pistes
Cooking Vinyl

Loose Cannon
2003 - Royaume-UniIndustrial, Heavy Metal
VHS PAL ⎯ 1 Pistes
Zuma Recordings

Seeing Red
2003 - Royaume-UniRock Alternatif, Industrial
VHS PAL ⎯ 1 Pistes
Zuma Recordings

Wardance (The Ultimate Version)
2003 - Royaume-UniRock Alternatif, New Wave
CDr Promo ⎯ 1 Pistes
Zuma Recordings

Night Time / Killing Joke
2003 - Royaume-UniNew Wave, Post-Punk
CD, All Media Album ⎯ 20 Pistes
Virgin Music

The Unperverted Pantomime?
2003 - Royaume-UniPunk
Album CD Compilation ⎯ 16 Pistes
Alchemy Entertainment

Killing Joke
2003 - Royaume-UniHardcore, Industrial
Album CD ⎯ 10 Pistes
Zuma Recordings

New Demos - Spring 2001
2001 - Royaume-UniPunk, Rock Alternatif
CDr Promo ⎯ 3 Pistes
Big Life Management

...No Way Out But Forward Go
2001 - Royaume-UniRock Alternatif, Synth-pop
CD, All Media Album ⎯ 35 Pistes
Nmc Music

Love Like Blood / Intellect
1998 - Royaume-UniGoa Trance
Vinyle 12" ⎯ 2 Pistes
Dragonfly Records

Wardance - The Remixes
1998 - Royaume-UniPsy-Trance, Industrial, Goa Trance
Album CD Compilation ⎯ 9 Pistes
Dragonfly Records

Alchemy - The Remixes
1996 - Royaume-UniBreakbeat, Dub, Goa Trance
Album CD Compilation ⎯ 8 Pistes
Rough Trade

Democracy
1996 - Royaume-UniRock Alternatif, Hard Rock
Album CD ⎯ 10 Pistes
Butterfly Records

BBC In Concert
1995 - Royaume-UniPost-Punk, New Wave
Album CD ⎯ 13 Pistes
Windsong In Concert, Windsong, Bbc Radio 1

Wilful Days
1995 - Royaume-UniNew Wave, Dub, Synth-pop
Album CD Compilation ⎯ 13 Pistes
Virgin

Untitled
1994 - Royaume-UniHeavy Metal, Trance, Techno
Cassette Promo ⎯ 4 Pistes
Phonogram

Jana
1994 - Royaume-UniDub, Industrial, Goa Trance
CD Single ⎯ 4 Pistes
Butterfly Records

The Pandemonium Single
1994 - Royaume-UniHeavy Metal, Dub, Industrial
Vinyle 12" ⎯ 4 Pistes
Butterfly Records

Millennium
1994 - Royaume-UniIndustrial, Post-Punk
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Butterfly Records

Exorcism
1994 - Royaume-UniDub, Industrial, Hard Trance
Vinyle 10" ⎯ 5 Pistes
Butterfly Records

Pandemonium
1994 - Royaume-UniIndustrial, Post-Punk
Album CD ⎯ 10 Pistes
Butterfly Records

Laugh? I Nearly Bought One!
1992 - Royaume-UniNew Wave, Industrial, Post-Punk
Album CD Compilation ⎯ 17 Pistes
Virgin

Special (Live) / Money Is Not Our God (Hideous Remix)
1991 - Royaume-UniIndustrial, Indie Rock, Heavy Metal
Flexi-disc 7" ⎯ 2 Pistes
Reflex Magazine

The Beautiful Dead
1990 - Royaume-UniRock Alternatif
Flexi-disc 7" ⎯ 1 Pistes
Odic Production

Money Is Not Our God
1990 - Royaume-UniRock Alternatif
CD Single ⎯ 2 Pistes
Aggressive Rockproduktionen

Extremities, Dirt And Various Repressed Emotions
1990 - Royaume-UniIndustrial, Post-Punk
Vinyle 12" ⎯ 10 Pistes
Aggressive Rockproduktionen

The Courtauld Talks
1989 - Royaume-UniMonolog, Experimental
Vinyle 12" ⎯ 4 Pistes
Invisible

In Concert-360
1985 - Royaume-UniNew Wave, Post-Punk, Public Broadcast
Vinyle 12" ⎯ 12 Pistes
Bbc Transcription Services

The Fire Dances / "Ha" Killing Joke Live
1983 - Royaume-UniPost-Punk
Cassette Album Live Compilation ⎯ 18 Pistes
Editions Eg

Me Or You? / Wilful Days
1983 - Royaume-UniIndie Rock, Post-Punk
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Eg

Let's All Go (To The Fire Dances)
1983 - Royaume-UniNew Wave, Hard Rock
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Eg

Killing Joke / What's This For
1981 - Royaume-UniPost-Punk
Cassette Album Compilation ⎯ 19 Pistes
Editions Eg

What's This For...!
1981 - Royaume-UniPost-Punk, New Wave, Rock Alternatif
Vinyle 12" ⎯ 8 Pistes
Malicious Damage

Requiem / Girls Can Get It
1980 - Royaume-UniNew Wave, Disco
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Polydor, Mercury

Wardance / Pssyche
1980 - Royaume-UniPunk, New Wave
Vinyle 7" ⎯ 2 Pistes
Malicious Damage

Live In USA 2013
- Royaume-UniPunk, Industrial, Rock Alternatif
CDr Album ⎯ 18 Pistes
Not On Label (killing Joke Self-released)
- Vidéos Killing Joke -
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Dernière mise à jour : 01 Février 2021
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