Chargement...
Bienvenue sur Pirate Punk ! Pour participer à la communauté, il faut s'enregistrer ou se connecter.   Ⓐ//Ⓔ

vous en pensez quoi de la liberté d'expression?

Discussion dans 'Débats politiques, activisme et luttes sociales' créé par MisterRed, 12 Octobre 2011.

  1. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
    Premier point, c'est pas parce que c'est toi que je critique
    Second point, c'est un truc qui vient des US
    Je suis allé traîner aux US et de ce que j'ai pu en observer , les américains ne connaissent que très peu leur histoire
    Ils vont donc deboulonner des statues comme celles de Lee, ou Forrest mais lmaisser en place Lincoln ou Washington
    Pourquoi?
    Pour refondre des cartouches ou pour faire une statue à J Brown( un intégriste religieux intégriste) ou pour faire du révisionisme historique?
    Pour moi, il y a une technologie interessante dans la fonte dont il faudrait préserver quelques exemples pour le générations futures
    Doit on faire bruler tous les tableaux de l'époque de la " noblesse et de la royauté"?
    Doit on faire comme les talibans et bombarder au canon des statues de Bouddha parce qu'elles sont contraires aux bonnes mœurs du moment?
    Doit on louer S de Beauvoir comme égérie LGBT+++++ ou la vomir comme collabo?
    Des fois faut se poser des questions avant de détruire
    Enlever oui mais faut il détruire ?
     
    celadrel apprécie ceci.
  2. celadrel

    celadrel Uploadeur Équipe technique Membre actif


    14 271

    3 305

    538

    18 Mars 2020
    Homme
    Île-de-France, France
    les etats-unis ont un gros problème avec ses habitants et leur relation intra-raciale: on connait évidement le racisme des WASP mais l'étendre à toute les communautés entre-elles.le racisme intra-communautaire est constituante de ce pays.
    BLACK LIVE MATTER ne devrait pas occulter le racisme (et tout ce qui va avec) envers la communauté latinos (qui elle même se différencie entre elle), asiatique , divers ET (là je le met en majuscule) les amérindiens .
    La force de son slogan est aussi une faiblesse car ,en excluant ,elle est parasite son message.
    à ce slogan , je préferais celui-ci :ALL PEOPLE LIVE MATTER (ou ALL MINORITY LIVE MATTER).
    je ne sais pas si je suis très clair
     
    HNORD apprécie ceci.
  3. HNORD

    HNORD REST in PunK Membre actif


    5 243

    3 282

    21

    30 Mars 2017
    Homme
    Dordogne
    amiensFederes.jpg
    Je l'avais déjà posté.
    Ce qui manque c'est qui est Thiers, qui sont les Fédérés, pourquoi le nom de la rue a été rebaptisé.
     
    blop et celadrel aiment ça.
  4. HNORD

    HNORD REST in PunK Membre actif


    5 243

    3 282

    21

    30 Mars 2017
    Homme
    Dordogne
    Piège de l'intersectionnalité et ses conséquences : morcellement des luttes et hyper-individualisation. Diviser pour mieux régner
     
    blop et celadrel aiment ça.
  5. celadrel

    celadrel Uploadeur Équipe technique Membre actif


    14 271

    3 305

    538

    18 Mars 2020
    Homme
    Île-de-France, France
    sans compter qu il existe des rivalités internes.je suis d'accord avec ton propos Diviser pour mieux régner
     
  6. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Prendre en compte toutes les formes de dominations dans les luttes n'est compliqué que pour les esprits étroits... voulant garder leurs privilèges.

    Déboulonner le colonialisme et le capitalisme notamment en France.
     
  7. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
    Merci pour cet exemple d'une forme de diviser pour mieux régner en milieu anarchiste qui se passe avec des minorités militantes qui essaient de phagocyter les mouvements existants .
    C'est ainsi qu'il peut y avoir des "convergences" sur des luttes anti autoritaires par des végans qui vont axer toute leur comm' sur l'anti spécisme ou des groupes LGBT qui vont prendre une manif en otage pour réclamer le droit au mariage homo (alors que la majorité de la manif est contre la notion de mariage) ou pour le droit à la GPA/PMA pour être égaux aux hétéros ( alors que l'homo sexualité est un choix perso).
    Et au final, les anars anti autoritaires opposés au mariage vont finir par déserter une manif anti autoritaire, bien joué les nanards "ouverts d'esprit"
    Déboulonner le colonialisme en France est pour moi une connerie
    Expliquer le colonialisme pour comprendre notre présent et notre futur me semble plus intéressant.
     
  8. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Rien à carrer de leurs foutus statues capitaliste vouées au culte de la personnalité, marre de croiser les oppresseurs dans un coin de rue tranquil.

    Collomb par exemple est à la fois symbole d'esclavagistes, mais aussi de génocide Amérindiens.

    Y'a cent ans ils pensaient comme toi lorsqu'il ont installé ces statuts "oh c'est pour le futur"... Mon cul ouaih !



    Jamais entendu parler de manifestation anti mariage hétéros, ni même avant le mariage pour tous. Quand on manifeste contre le mariage, on le fait pour tout les mariages, pas seulement contre les homos, car s'appel de l'homophobie.

    Là aussi, encore un foutu préjugé homophobe.

    Il y'a seulement 50 ans en France, les homosexuels étaient condamnés,
    l'homosexualité était interdite et même condamnée pour "outrage aux bonnes mœurs", qu'elle est encore punie de prison ou de flagellation dans une centaine de pays, et de mort dans huit autres !
     
    Dernière édition: 12 Septembre 2020
  9. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
    Tu l'appelles bien comme tu veux, c'est pour moi un combat lié au féminisme .
    Que tu n'en ai jamais entendu parler ne veut pas dire que ça n'existe pas.
    Les luttes contre le mariage ou pour l'amour libre existent depuis le XVIIIème siècle avec en particulier Mary Wollstonecraft — Wikipédia au milieu XIXème avec Mary Gove Nichols au XXème c'est Emma Goldman — Wikipédia puis tu as tout le mouvement hippie et le féminisme qui lui est associé avec de grosses manif féministes issues de mai 68 et je fais très en simplifié
    Fin années 80 90 je me rappelle avoir été manifester pour ce qui allait s'appeler le PACS et c’était un droit demandé pour tous quelque que soient les orientations sexuelles


    Je ne suis pas d'accord
    Le délit de " sodomie" ( sens anglo-saxon pour tout ce qui est acte sexuel non reproducteur ) a été dépénalisé en 1791
    Avec le régime de Vichy, c'est la pénalisation de l'homosexualité entre un adulte et un mineur ( moins de 21 an) qui a été pénalisée

    En 1982 , c'est l'age de la majorité sexuelle qui a été abaissée à 15 ans

    Et oui la liberté pour le droit à choisir sa sexualité est un combat qui a toujours lieu d'être de part le monde
    Et l'homophobie se doit d'être condamnée et combattue mais avant tout, il faut la définir et être opposé au mariage n'est pas être homophobe mais féministe voire anti autoritaire
     
  10. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    En 1791, c’est le crime de sodomie qui a été dépénalisé, ça ne comprenait pas uniquement l'homosexualité, mais l’ensemble des actes sexuels sans visée procréative : la "sodomie".
    S'en suis le Code pénal de 1810, une machine judiciaire qui vise à discriminer et stigmatiser les homosexuels.

    Et ce n’est qu’en 1981, que la France retire l’homosexualité de la liste des maladies mentales.
     
    celadrel apprécie ceci.
  11. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
    Sur la dépénalisation qui a une définition (La dépénalisation est l'abolition de sanctions pénales pour certains actes) et l'on parle de ça.
    La discrimination est autre chose que la pénalisation

    C'est bien de la dépénalisation totale et non pas que de la sodomie (1789) qui date de 1791

    Les 25 septembre et 6 octobre 1791, l’Assemblée constituante dépénalise totalement l’homosexualité. Les régimes impériaux, monarchiques et républicains des xixe et xxe siècle ne reviennent pas sur cette mesure et la France fait en la matière, figure de patrie des droits de l’homme en se montrant plus libérale que la plupart des pays européens. Notons cependant que le délit d’outrage public à la pudeur a servi quelques fois à réprimer de fait l’homosexualité.

    https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-dynamiques-2011-2-page-101.htm#
    Très intéressant sur le sujet



    Je n'ai rien trouvé sur le code pénal de 1810 donc j'attends un retours de ta part pour compléter ma culture

    Mais tout ça nous fait oublier le début de la discussion
    Donc pour être plus précis et que tu évites de noyer le poisson
    En quoi le fait de dire que " L'homosexualité ( ça aurait pu être l'hétérosexualité ou le triolisme ou l'échangisme ou tout autre pratique sexuelle entre partenaires majeur et consentant ) est un choix perso" est homophobe ou hétérophobe ou triophobe ou.....
    Si une femme préfère les femmes, c'est leur choix et si des hommes préfèrent les hommes, c'est leurs choix perso.
    Si je suis un homme et que je préfère les femmes c'est aussi un choix perso, nul jugement de valeur , chacunEs est libre de son choix et personne n'a rien à y redire.... sauf Freedommcat comme hélas trop souvent
    Donc si la sexualité des femmes et des hommes avec consentement mutuel n'est pas un choix perso de qui devrait être le choix ?
    De la société, des parents, de Dieu, du parti, ????,
     
    Dernière édition: 12 Septembre 2020
  12. celadrel

    celadrel Uploadeur Équipe technique Membre actif


    14 271

    3 305

    538

    18 Mars 2020
    Homme
    Île-de-France, France
    en fait , tu penses que c'est un choix raisonné et que pour freedom , il s'agit d'une orientation plus inconsciente ou biologique (un choix innée).
    c 'est une question de point de vue et je ne pense pas qu'il y ait une vérité : ce n'est pas ça l'important.il s'agit surtout d'accepter tout court
     
    HNORD apprécie ceci.
  13. HNORD

    HNORD REST in PunK Membre actif


    5 243

    3 282

    21

    30 Mars 2017
    Homme
    Dordogne
    Le condamné à mort
    Jean Genet

    Le vent qui roule un cœur sur le pavé des cours,
    Un ange qui sanglotte accroché dans un arbre,
    La colonne d’azur qu’entortille le marbre
    Font ouvrir dans ma nuit des portes de secours.

    Un pauvre oiseau qui tombe et le goût de la cendre,
    Le souvenir d’un œil endormi sur le mur,
    Et ce poing douloureux qui menace l’azur
    Font au creux de ma main ton visage descendre.

    Ce visage plus dur et plus léger qu’un masque,
    Et plus lourd à ma main qu’aux doigts du réceleur
    Le joyau qu’il convoite; il est noyé de pleurs.
    Il est sombre et féroce, un bouquet vert le casque.

    Ton visage est sévère: il est d’un pâtre grec.
    Il reste frémissant aux creux de mes mains closes.
    Ta bouche est d’une morte et tes yeux sont des roses,
    Et ton nez d’un archange est peut-être le bec.

    Le gel étincelant de ta pudeur méchante
    Qui poudrait tes cheveux de clairs astres d’acier,
    Qui couronnait ton front des pines du rosier
    Quel haut-mal l’a fondu si ton visage chante?

    Dis-moi quel malheur fou fait éclater ton œil
    D’un désespoir si haut que la douleur farouche,
    Affolée, en personne, orne ta ronde bouche
    Malgré tes pleurs glacés, d’un sourire de deuil?

    Ne chante pas ce soir les !
    Gamin d’or sois plutôt princesse d’une tour
    Rêvant mélancolique à notre pauvre amour;
    Ou sois le mousse blond qui veille à la grand’hune.

    Et descend vers le soir pour chanter sur le pont
    Parmi les matelots à genoux et nus tête
    L’ave maris stella. Chaque marin tient prête
    Sa verge qui bondit dans sa main de fripon.

    Et c’est pour t’emmancher, beau mousse d’aventure
    Qu’ils bandent sous leur froc les matelots musclés.
    Mon Amour, mon Amour, voleras-tu les clés
    Qui m’ouvriront ce ciel où tremble la mature

    D’où tu sèmes, royal, les blancs enchantements
    Qui neigent sur mon page, en ma prison muette:
    L’épouvante, les morts dans les fleurs de violette….
    La mort avec ses coqs; Ses fantômes d’amants…

    Sur ses pieds de velours passe un garde qui rôde.
    Repose en mes yeux creux le souvenir de toi.
    Il se peut qu’on s’évade en passant par le toit.
    On dit que la Guyane est une terre chaude.

    O la douceur du bagne impossible et lointain!
    O le ciel de la Belle, ô la mer et les palmes,
    Les matins transparents, les soirs fous, les nuits calmes,
    O les cheveux tondus et les Peaux-de-Satin!

    Rêvons ensemble, Amour, à quelque dur amant
    Grand comme l’Univers mais le corps taché d’ombres
    Qui nous bouclera nus dans ces auberges sombres,
    Entre ses cuisses d’or, sur son ventre fumant,

    Un mac éblouissant taillé dans un archange
    Bandant sur les bouquets d’œillets et de jasmins
    Que porteront tremblants tes lumineuses mains
    Sur son auguste flanc que ton baiser dérange.

    Tristesse dans ma bouche! Amertune gonflant
    Gonflant mon pauuvre cœur! Mes amours parfumées
    Adieu vont s’en aller! Adieu couilles aimées!
    O sur ma voix coupée adieu chibre insolent!

    Gamin ne chantez pas, posez votre air d’apache!
    Soyez la jeune fille au pur cou radieux,
    Ou si tu n’as de peur l’enfant mystérieux
    Mort en moi bien avant que me tranche la hache.

    Enfant d’honneur si beau couronné de lilas!
    Penche-toi sur mon lit, laisse ma queue qui monte
    Frapper ta joue dorée. Écoute il te raconte,
    Ton amant l’assassin sa geste en mille éclats.

    Il chante qu’il avait ton corps et ton visage,
    Ton cœur que n’ouvriront jamais les éperons
    D’un cavalier massif. Avoir tes genoux ronds!
    Ton cou frais, ta main douce, ô môme avoir ton âge!

    Voler voler ton ciel éclaboussé de sang
    Et faire un seul chef d’œuvre avec les morts cueillies
    Ça et là dans les prés, les haies, morts éblouies
    De préparer sa mort, son ciel adolescent…

    Les matins solennels, le rhum, la cigarette…
    Les ombres du tabac, du bagne et des marins
    Visitent ma cellule où me roule et m’étreint
    Le spectre d’un tueur à la lourde braguette.

    «

    La chanson qui traverse un monde ténébreux
    C’est le cri d’un marlou porté par la musique.
    C’est le chant d’un pendu raidi comme une trique.
    C’est l’appel enchanté d’un voleur amoureux.

    Un dormeur de seize ans appelle de bouées
    Que nul marin ne lance au dormeur affolé.
    Un enfant reste droit contre le mur collé.
    Un autre dort bouclé dans ses jambes noués.

    «

    J’ai tué pour les yeux bleus d’un bel indifférent
    Qui jamais ne comprit mon amour contenue,
    Dans sa gondole noire une amante inconnue,
    Belle comme un navire et morte en m’adorant.

    Toi quand tu seras prêt, en arme pour le crime,
    Masqué de cruauté, casqué de cheveux blonds,
    Sur la cadence folle et brève des violons
    Égorge une rentière en amour pour ta frime.

    Apparaîtra sur terre un chevalier de fer,
    Impassible et cruel, visible malgré l’heure
    Dans le geste imprécis d’une vieille qui pleure.
    Ne tremble pas surtout, devant son regard clair.

    Cette apparition vient du ciel redoutable
    Des crimes de l’amour. Enfant des profondeurs
    Il naîtra de son corps d’étonnantes splendeurs,
    Du foutre parfumé de sa queue adorable.

    Rocher de granit noir sur le tapis de laine
    Une main sur sa hanche, écoute-le marcher.
    Marche vers le soleil de son corps sans péché,
    Et t’allonge tranquille au bord de sa fontaine.

    Chaque fête du sang délègue un beau garçon
    Pour soutenir l’enfant dans sa première épreuve.
    Apaise ta frayeur et ton angoisse neuve,
    Suce son membre dur comme on suce un glaçon.

    Mordille tendrement le paf qui bat ta joue,
    Baise sa tête enflée, enfonce dans ton cou
    Le paquet de ma bite avalé d’un seul coup.
    Ètrangle-toi d’amour, dégorge, et fais ta moue!

    Adore à deux genoux, comme un poteau sacré
    Mon torse tatoué, adore jusqu’aux larmes
    Mon sexe qui te romp, te frappe mieux qu’une arme,
    Adore mon bàton qui va te pénétrer.

    Il bondit sur tes yeux; il enfile ton âme
    Penches un peu la tête et le vois se dresser.
    L’apercevant si noble et si propre à baiser
    Tu t’inclines très bas en lui disant: « Madame »!

    Madame écoutez-moi! Madame on meurt ici!
    Le manoir est hanté! La prison vole et tremble!
    Au secours, nous bougeons! Emportez-nous ensemble,
    Dans votre chambre au Ciel, Dame de la merci!

    Appelez le soleil, qu’il vienne et me console.
    Étranglez tous ces coqs! Endormez le bourreau!
    Le jour sourit mauvais derrière mon carreau.
    La prison pour mourir est une fade école.

    «

    Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
    Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
    Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve
    Laisse tes dents poser leur sourire de loup.

    O viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne
    Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
    Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
    Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.

    Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
    Et les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
    Accueillir la rosée où le matin va boire,
    Le clocher peut sonner: moi seul je vais mourir.

    O viens mon ciel de rose, O ma corbeille blonde!
    Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
    Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
    Mais viens! Pose ta joue contre ma tête ronde.

    Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
    Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
    On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
    Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

    Amour viens sur ma bouche! Amour ouvre les portes!
    Traverse les couloirs, descends, marche léger,
    Vole dans l’escalier, plus souple qu’un berger,
    Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.

    O traverse les murs; s’il le faut marche au bord
    Des toits, des océans; couvre-toi de lumière,
    Use de la menace, use de la prière,
    Mais viens, ô ma frégate une heure avant ma mort.

    «

    Les assassins du mur s’enveloppent d’aurore
    Dans ma cellule ouverte au chant des hauts sapins,
    Qui la berce, accrochée à des cordages fins
    Noués par des marins que le clair matin dore.

    Qui grava dans le plâtre une Rose des Vents?
    Qui songe à ma maison, du fond de sa Hongrie?
    Quel enfant s’est roulé sur ma paille pourrie
    A l’instant du réveil d’amis se souvenant?

    Divague ma Folie, enfante pour ma joie
    Un consolant enfer peuplé de beaux soldats,
    Nus jusqu’à la ceinture, et des frocs résédas
    Tire d’étranges fleurs dont l’odeur me foudroie.

    Arrache on ne sait d’où les gestes les plus fous.
    Dérobe des enfants, invente des tortures,
    Mutile la beauté, travaille les figures,
    Et donne la Guyane aux gars, pour rendez-vous.

    O mon vieux Maroni, ô Cayenne la douce!
    Je vois les corps penchés de quinze à vingt fagots
    Autour du mino blond qui fume les mégots
    Crachés par les gardiens dans les fleurs et la mousse.

    Un clop mouillé suffit à nous désoler tous.
    Dressé seul au dessus des rigides fougères
    Le plus jeune est posé sur ses hanches légères
    Immobile, attendant d’être sacré l’époux.

    Et les vieux assassins se pressant pour le rite
    Accroupis dan le soir tirent d’un bâton sec
    Un peu de feu que vole, actif, le petit mec
    Plus élégant et pur qu’une émouvante bite.

    Le bandit le plus dur, dans ses muscles polis
    Se courbe de respect devant ce gamin frêle.
    Monte la lune au ciel. S’apaise une querelle.
    Bougent du drapeau noir les mystérieux plis.

    T’enveloppent si fin, tes gestes de dentelle!
    Une épaule appuyée au palmier rougissant
    Tu fumes. La fumée en ta gorge descend
    Tandis que les bagnards, en danse solennelle,

    Graves, silencieux, à tour de rôle, enfant,
    Vont prendre sur ta bouche une goutte embaumée,
    Une goutte, pas deux, de la ronde fumée
    Que leur coule ta langue. O frangin triomphant,

    Divinité terrible, invisible et méchante,
    Tu restes impassible, aigu, de clair métal,
    Attentif à toi seul, distributeur fatal
    Enlevé sur le fil de ton hamac qui chante.

    Ton âme délicate est par de là les monts
    Accompagnant encor la fuite ensorcelée
    D’un évadé du bagne, au fond d’une vallée
    Mort, sans penser à toi, d’une balle aux poumons.

    Élève-toi dans l’air de la lune ô ma gosse.
    Viens couler dans ma bouche un peu du sperme lourd
    Qui roûle de ta gorge à tes dents, mon Amour,
    Pour féconder enfin nos adorables noces.

    Colle ton corps ravi contre le mien qui meurt
    D’enculer la plus tendre et douce des fripouilles.
    En soupesant charmé tes rondes, blondes couilles,
    Mon vit de marbre noir t’enfile jusqu’au cœur.

    Oh vise-le dresé dans son couchant qui brûle
    Et va me consumer! J’en ai pour peu de temps,
    Si vous l’osez, venez, sortez de vos étangs,
    Vos marais, votre boue où vous faites des bulles

    Ames de mes tués! Tuez-moi! Brûlez-moi!
    Michel-Ange exténué, j’ai taillé dans la vie
    Mais la beauté Seigneur, toujours je l’ai servie,
    Mon ventre, mes genoux, mes mains roses d’émoi.

    Les coqs du poulailler, l’alouette gauloise,
    Les boîtes du laitier, une cloche dans l’air,
    Un pas sur le gravier, mon carreau blanc et clair,
    C’est le luisant joyeux sur la prison d’ardoise.

    Messieurs je n’ai pas peur! Si ma tête roulait
    Dans le son du panier avec ta tête blanche,
    La mienne par bonheur sur ta gracile hanche
    Ou pour plus de beauté, sur ton cou mon poulet….

    Attention! Roi tragique à la bouche entr’ouverte
    J’accède à tes jardins de sable, désolés,
    Où tu bandes, figé, seul, et deux doigts levés,
    D’un voile de lin bleu ta tête recouverte.

    Par mon délire idiot je vois ton double pur!
    Amour! Chanson! Ma reine! Est-ce ton spectre mâle
    Entrevu lors des jeux dans ta prunelle pâle
    Qui m’examine ainsi sur le plâtre du mur?

    Ne sois pas rigoureux, laisse chanter matine
    A ton cœur bohémien; m’accorde un seul baiser…
    Mon Dieu je vais claquer sans te pouvoir presser
    Dans ma vie une fois sur mon cœur et ma pine!

    «

    Pardonnez-moi mon Dieu parce que j’ai péché!
    Les larmes de ma voix, ma fièvre, ma souffrance,
    Le mal de m’envoler du beau pays de France,
    N’est-ce pas assez monseigneur pour aller me coucher
    Trébuchant d’espérance.

    Dans vos bras embaumés, dans vos châteaux de neige!
    Seigneur des lieux obcurs, je sais encore prier.
    C’est moi mon père, un jour, qui me suis écrié:
    Gloire au plus haut du ciel, au dieu qui me protège
    Hermès au tendre piéd!

    Je demande à la mort la paix, les longs sommeils,
    Les chants des Séraphins, leurs parfums, leurs guirlandes,
    Les angelots de laine en chaudes houppelandes,
    Et j’espère des nuits sans lunes ni soleils
    Sur d’immobiles landes.

    Ce n’est pas ce matin que l’on me guillottine.
    Je peux dormir tranquille. A l’étage au dessus
    Mon mignon paresseux, ma perle, mon jésus,
    S’éveille. Il va cogner de sa dure bottine
    A mon crane tondu.

    «

    Il paraît qu’à côté vit un épilectique.
    La prison dort debout au noir d’un chant des morts.
    Si des marins sur l’eau voient s’avancer les ports
    Mes dormeurs vont s’enfuir vers une autre Amérique
     
    celadrel apprécie ceci.
  14. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France
    Il se trouve que pour moi, c'est important de savoir pourquoi ma vision de l'humain qui fait des choix fait de moi un homophobe

    Et dans ce cas si les choix de vie et les gens avec qui on va sont innés, autant tolérer les fachos, ce n'est pas leur faute, c'est inné, c'est la prédestination

    Bref un peu plus d'explications que l'insulte serait des fois bienvenu
     
    KANAL apprécie ceci.
  15. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    "Alors que l'homosexualité est un choix" ...??? "Alors que"... Sans dek ???

    Tiens donc et pas l'hétérosexualité?

    Homophobie quand tu nous tiens...

    Et oui de toute façon on ne choisit pas toujours que tu le veuilles ou non et il faut que l'entourage, toi etc accepte ça et ce mette ça bien dans le crâne.
    Stop Homophobie, stop transphobie, stop lesbophobie!!

    Et vive la vie :)
     
    Dernière édition: 12 Septembre 2020
  16. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    La dépénalisation ne veut pas dire pleine liberté et encore moins pleine égalité,
    notamment sur un plan juridique,
    d' autant plus que les personnes coupables d’homophobie ne sont pas inquiétées par la justice.
    L’homosexualité n’est pas punie en tant que telle pénalement, mais elle est réprouvée tout au long du XIXe siècle par la mentalité bourgeoise.
    C’est au cours de ce siècle que le mot « homosexualité » apparaît (probablement en 1869), siècle connu pour le développement de la médecine qui la juge comme une "maladie mentale"...
    et qui ne sera aboli qu'en 1981 en France.
     
    Dernière édition: 13 Septembre 2020
  17. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Une fois déboulonner ces foutu statutes, tu pourras toujours les récupérer pour les mettre chez toi, ça te servira pour ton "futur"...Et devant la statue de jésus sur sa croix, tu prieras
     
    Dernière édition: 13 Septembre 2020
  18. blop

    blop Membre actif


    4 000

    1 880

    6

    28 Novembre 2017
    Occitanie, France


    Donc pour être plus précis et que tu évites de noyer le poisson
    En quoi le fait de dire que " L'homosexualité ( ça aurait pu être l'hétérosexualité ou le triolisme ou l'échangisme ou tout autre pratique sexuelle entre partenaires majeur et consentant ) est un choix perso" est homophobe ou hétérophobe ou triophobe ou.....
    Si une femme préfère les femmes, c'est leur choix et si des hommes préfèrent les hommes, c'est leurs choix perso.
    Si je suis un homme et que je préfère les femmes c'est aussi un choix perso, nul jugement de valeur , chacunEs est libre de son choix et personne n'a rien à y redire.... sauf Freedommcat comme hélas trop souvent
    Donc si la sexualité des femmes et des hommes avec consentement mutuel n'est pas un choix perso de qui devrait être le choix ?
    De la société, des parents, de Dieu, du parti, ????,[/QUOTE]

    Et si un jour tu essayais d'être honnête dans tes débats, ca serait pas mal pour apaiser les discussions

    Oui, dans la vie, pour moi du moins, tout est question de choix qui entraînent d'autre choix .
    Si les autres n’apprécient pas mes choix personnels, c'est LEUR choix qu'ils aillent se faire voir et c'est MA vie.
    C'est une forme de liberté mais je doute que quelqu’un d'aussi coincé que toi par l'apparence et de pseudo conventions de l'anarchiste parfait arrive à comprendre.
    Certains décident d'être punk et de tracer la route, c'est leur choix.
    Ils ont une crete, se font traiter de crados et..... en on rien à carrer des moralisateurs bourgeois qui les classent dans des petites cases issues de leur imaginaire restreint et conventionnel .
    Ces punks à chien, je les admire car ils ont fait le choix de la liberté en se foutant du qu'en dira t'on , il assument leur vie
    Faire des choix et les assumer, c'est le début de la liberté, tu comprendras peut être un jour et tu seras moins haineux se jour là quand tu te seras débarrassé du carcan de tes idées préconçues de l'anard parfait ( qui se rapproche bien du petit commissaire du peuple frustré)

    Perso, je suis libre mais totalement imparfait
     
    celadrel apprécie ceci.
  19. freedomcat

    freedomcat Membre actif

    Yep! La LIBERTÉ y'a que ça de vrai:punk:

    C'est bien de l'avoir précisé, merci car cette phrase prêtait à confusion :
    " blop:" pour être égaux aux hétéros ( alors que l'homo sexualité est un choix perso)"
     
    Dernière édition: 13 Septembre 2020
    KANAL et celadrel aiment ça.
  20. HNORD

    HNORD REST in PunK Membre actif


    5 243

    3 282

    21

    30 Mars 2017
    Homme
    Dordogne
    Un chant d'amour
    Jean Genet

    BERGER descends du ciel où dorment tes brebis !
    (Au duvet d’un berger bel Hiver je te livre)
    Sous mon haleine encore si ton sexe est de givre
    Aurore le défait de ce fragile habit.

    Est-il question d’aimer au lever du soleil ?
    Leurs chants dorment encore dans le gosier des pâtres.
    Écartons nos rideaux sur ce décor de marbre :
    Ton visage ahuri saupoudré de sommeil.

    Ô ta grâce m’accable et je tourne de l’œil
    Beau navire habillé pour la noce des Iles
    Et du soir. Haute vergue! Insulte difficile
    Ô mon continent noir ma robe de grand deuil !

    Colère en grappes d’or un instant hors de Dieu
    (Il respire et s’endort) soulagé de vous rendre.
    Aidé de votre main je crois le ciel descendre
    Et tendre déposer ses gants blancs sur nos yeux.

    C’est sa douceur surtout qui t’isole et répand
    Sur ton front délicat cette pluie de novembre.
    Quelle ombre quelle Afrique enveloppent tes membres
    Crépuscule de l’aube habité d’un serpent !

    Valse feuille à l’envers et brouillards égarés
    A quel arbre nouez, fleur du vent cette écharpe ?
    Mon doigt casse le gel au bois de votre harpe
    Fille des joncs debout les cheveux séparés.

    Au bord de ma casquette un brin de noisetier
    De travers accroché l’oreille me chatouille.
    Dans votre cou j’écoute un oiseau qui bafouille.
    Et dorment mes chevaux debout dans le sentier.

    Caressant l’œil distrait l’épaule de la mer
    (Ma sandale est mouillée à l’aile décousue)
    Je sens ma main gonflée sur ta chaleur moussue
    S’emplir de blancs troupeaux invisibles dans l’air.

    Vont paître mes agneaux de ta hanche à ton cou,
    Brouter une herbe fine et du soleil brûlée,
    Des fleurs d’acacia dans ta voix sont roulées
    Va l’abeille voler le miel de leurs échos.

    Mais le vert pavillon des rôdeurs de la mort
    Doit veiller quelque part, se prendre dans les pôles.
    Secouer la nuit, l’azur, en poudrer vos épaules
    Dans vos pieds ensablés percer des sources d’air.

    Pour me remonter nu sur de bleus escaliers
    Solennels et sombrant dans ces vagues de rêves
    Las de périr sans fin à deux doigts de mes lèvres
    L’horizon s’endormait dans vos bras repliés.

    Vos bras nus vont hennir écartelant ma nuit.
    Damien ces noirs chevaux éventrent l’eau profonde.
    Au galop m’emportez centaures nés du ventre.
    Bras d’un nègre qui meurt si le sommeil me fuit.

    J’ai paré de rubans, de roses leurs naseaux,
    De chevelure encore aux filles dépouillées,
    J’ai voulu caresser leur robe ensoleillée
    De mon bras allongé au-dessus du ruisseau:

    Votre épaule rétive a rejeté ma main:
    Elle meurt désolée à mon poignet docile:
    Main qui se hâte en vain coupée, mais plus agile
    (Les cinq doigts d’un voleur aux ongles de carmin).

    Tant de mains sur le bord des chemins et des bois !
    Auprès de votre col elle aimait vivre nue
    Mais un monstre à vos yeux à peine devenue
    Sur ma main le talon je baiserai vos doigts.

    Fusillé par surprise un soldat me sourit
    D’une treille de sang sur mur de chaux blanche.
    Le lambeau d’un discours accroché dans les branches
    Et dans l’herbe une main sur des orteils pourris.

    Je parle d’un pays écorché jusqu’à l’os.
    France aux yeux parfumés vous êtes notre image.
    Douce comme ses nuits, peut-être davantage
    Et comme elles, blessée ô France, à demi-mot.

    Lente cérémonie au son de vingt tambours
    Voilés. Cadavres nus promenés par la ville.
    Sous la lune un cortège aves cuivres défile
    Dans nos vallons boisés, au moment des labours.

    Pauvre main qui va fondre ! Et vous sautez encor
    Dans l’herbe. D’une plaie ou du sang sur les pierres
    Qui peut naître, quel page et quel ange de lierre
    M’étouffer ? Quel soldat portant vos ongles morts ?

    Me coucher à ces pieds qui défrisent la mer ?
    Belle histoire d’amour: un enfant du village
    Sauve la sentinelle errante sur la plage
    Ou l’ambre de ma main attire un gars de fer !

    Dans son torse, endormie – d’une étrange façon
    Crémeuse amande, étoile, ô fillette enroulée
    – Ce tintement du sang dans l’azur de l’allée
    C’est du soir le pied nu sonnant sur mon gazon.

    Cette forme est de rose et vous garde si pur.
    Conservez-la. Le soir déjà vous développe
    Et vous m’apparaissez (ôtées toutes vos robes)
    Enroulé dans vos draps ou debout contre un mur.

    Ose ma lèvre au bord de ce pétale ourlé
    Mal secoué cueillir une larme qui tombe,
    Son lait gonfle mon cou comme un col de colombes.
    O restez une rose au pétale emperlé.

    Épineux fruits de mer m’écorchent tes rayons
    Mais l’ongle fin du soir saura fendre l’écorce.
    Boire ma langue rose à ces bords toute force.
    Si mon cœur retenu dans l’or d’un faux chignon

    Chavire ancré vivant sans pouvoir se vomir
    Dans une mer de bile à ton sexe attelée
    Je parcours immobile en d’immenses foulées
    Ce monde sans bonté où tu me sens dormir.

    Je roule sous la mer et ta vague au-dessus
    Travaille ses essieux tordus par tes orages
    Pourtant j’irai très loin car le ciel à l’ouvrage
    Du fil de l’horizon dans un drap m’a cousu.

    Autour de ta maison je rôde sans espoir.
    Mon fouet triste prend à mon cou. Je surveille
    A travers les volets tes beaux yeux ces charmilles
    Ces palais de feuillage où va mourir le soir.

    Siffle des airs voyous, marche le regard dur,
    Dans les joncs ton talon écrasant des couvées
    Découpe dans le vent en coquilles dorées
    L’air des matins d’avril et cravache l’azur

    Mais vois qu’il ne s’abîme et s’effeuille à tes pieds
    O toi mon clair soutien, des nuits la plus fragile
    Étoile, entre dentelle et neige de ces îles
    D’or tes épaules, blanc le doigt de l’amandier
     

Les membres qui ont lu cette discussion dans le dernier mois (Total: 28)

  1. Viking doom
  2. Cayenne42702
  3. xug
  4. noir les horreurs
  5. Bernard Black
  6. Crayon
  7. freedomcat
  8. zmphi
  9. Tartiflex
  10. me cago en dios
  11. K-wët
  12. JimmyJazz
  13. Anarcycliste
  14. AAKUAN
  15. Lablatte
  16. Korkikrac
  17. paranos
  18. Dreamea
  19. al kaka prout
  20. blop
  21. HNORD
  22. M.A.C.
  23. KANAL
  24. celadrel
  25. cedau77370
  26. kony
  27. skamérakassé
  28. jhieronimas34
Chargement...