Skinheads 2020

Oi! mon ami. C'est tout à ton honneur de ne pas accepter le sexisme de certains morceaux de rap, mais faut pas oublier de passer le balais devant chez soi avant. Le punk (et le rock de manière générale) a aussi des casseroles au cul dans le domaine, que ce soit Sid Vicious, le chanteur des Casualties ou des punks lambdas. Si tu cherches un peu sur internet tu pourras trouver de nombreux témoignages de meufs sur ce qu'elles ont subi dans les scènes punk, même dans des scènes punk "politiques" ou "anti-sexistes".

On est bien d'accord que le rap a aussi un tas de problèmes à régler, particulièrement avec le sexisme, mais c'est un problème global. C'est pas le rap le problème, c'est pas le cités non plus. Des mecs qui rabaissent "la" femme, t'en trouves dans tous les pays, toutes les classes sociales, toutes les scènes musicales, toutes les cultures, des plus grandes villes du monde aux villages les plus paumés du Timor Oriental, et probablement chez certains de tes proches.

Tu parles du rap "de cité", mais c'est de là que vient l'extrême majorité du rap. Entre les blocs de béton de Marseille Nord ou le quartiers délabrés du Bronx où il est né, le rap ça a toujours été avant tout une musique de ghettos. Et de ces ghettos t'as de tout qui sort, du rap fait par des meufs, du rap "engagé" contre les violences policières, le sexisme, le capitalisme, du rap pas "engagé" mais qui parle juste de la galère...

Bienvenue (un peu en retard) ceci dit!

 

all is dead sauf nous

 

tout est résumé.ceci provient surtout que la jeunesse d'aujour dhui à une méconnaissance politique et , surtout, un je m' en foutisme de la société où leur JE est très important

 

Non mais sérieux c'est terrible de lire ça.

Déjà arrêtez de parler tous de "la femme". Ça existe pas "la femme". Si on veut prétendre être indigné par le sexisme, ça serait bien de commencer par se rendre compte qu'il y a des femmes.

Comme une grande partie des groupes de oi! (la bière c'est de la drogue, ne l'oublions pas).

Sur qui ils devraient prendre exemple alors? Quand tu vis dans une cité-dortoir délabrée où la france a entassée ses populations issues de l'immigration, quand ton école, ton collège et ton lycée reçoivent moins de moyens que l'école, le collège et le lycée du quartier de bourges séparé du tien par un mur, quand de toutes façons tu t'appelles Abou et que du coup t'auras moins de chance de te faire engager que Jacques alors que vous avez eu les mêmes notes, quand la droite te présente comme la source de tous les problèmes de la france, quand la gauche fait semblant d'en avoir quelque chose à foutre de ta gueule seulement quand une élection arrive, quand la police fait des descentes devant chez toi tous les jours et tape dans le tas, ça me parait assez logique que tu sois tenté d'admirer le mec qui vient de chez toi et qui a réussi à se sortir de la misère tout en défiant l'autorité.

C'est juste complètement faux. Les "jeunes d'aujourd'hui" sont extrêmement politisés. Les manifs pour le climat sont menées par des lycéens et lycéennes dans le monde entier, aux USA c'est des jeunes qui sont en première ligne du mouvement contre les armes ou de Black Lives Matter. J'ai été animateur dans une colo l'année dernière, et tou.te.s les gamin.e.s avaient quelque chose à dire sur Macron, les Gilets Jaunes ou la police, et les plus âgé.e.s avaient des opinions très construites que perso j'avais pas à leur âge.

Et oui, le "je" est très important, je vois pas où est le problème. Penser à soi n'empêche pas de penser au collectif. Si tu prends pas soin de toi, t'es pas très utile au collectif, j'ai pu en faire l'expérience. Mais pour en revenir aux cités, y'a qu'à regarder ce qu'il se passe quand les flics y font une descente pour arrêter, harceler ou tabasser quelqu'un au pif. En général tout le quartier est là pour s'interposer, filmer les actions de la police et dénoncer l'injustice. Par ailleurs, en période de coronavirus ou pendant d'autres crises, y'a des mouvements de solidarité qui se sont spontanément mis en place dans beaucoup de quartiers, distribution alimentaire pour les plus vulnérables et tout. Dans les cités il y a une solidarité de classe extrêmement forte, une fraternité et une sororité extrêmement puissante, et c'est craignos de pas leur reconnaître ça.

Autre exemple qui me fait marrer, il y a quelques années j'habitais à Toulouse, la fac du Mirail était bloquée par les étudiants et étudiantes pour protester contre la fusion des universités et la loi travail, et à plusieurs reprises des fachos sont venus faire les cakes sur le campus pour foutre la pression. Un des mecs de la sécu venait de la cité voisine, et quand il a appris ça il a dit que si les fafs revenaient, il passerait un appel et toute la cité viendraient pour s'opposer à eux. Ça m'a pas l'air très je-m'en-foutiste comme attitude.

Le punk/oi/hardcore, pour beaucoup, représente la musique rebelle contre l'ordre et la moral actuel.
Il faut choquer, montrer sa virilité de la pire des manières; l'exemple même est l'existence de pogos/moshs parfois très violents dans lesquels on trouve souvent que des mecs.

Sérieux.

 

Ça je sais ce que c'est: