Maloka Dijon

je vous recopie un appel de l'association vur face b
Maloka Dijon
Collectif punk de Dijon créé en 1989. On essaie depuis quelques années de soutenir une scène punk (et tous ses dérivés) en s'investissant dans la seule chose qui nous tiens à coeur : le bien commun !

LE TEXTE
Communiqué de Maloka, collectif fondateur des Tanneries, lieu autogéré à
Dijon.
Bonjour à tou.te.s
Désolé.e.s de ne pas pouvoir faire plus court mais l’heure est grave pour
notre collectif et les Tanneries.
Comme tout le monde le sait, nous avons ouvert les Tanneries en 1997 et
pendant toutes ces années nous avons défendu et fait vivre ce lieu avec
abnégation , bénévolement et en sacrifiant nos vies personnelles .
Nous avons sorti des disques, organisé des tonnes de concerts, aidé les
personnes qui avaient besoin de nous et soutenu des causes qui nous
semblaient justes.
Aujourd’hui , notre légitimité est remise en question dans ce lieu que nous
avons créé de toutes pièces par des collectifs qui ont intégré les Tanneries il
y a à peine 6 ans et nous allons essayer d’expliquer au mieux la situation ,
tant sur la forme que sur le fond.
Le collectif Maloka, fidèle a ses usages d’accueil et de confiance a proposé
au collectif Skanky Yard (organisateur des soirées Dub aux Tanneries) de
cogérer la salle de concerts avec lui il y a 6 ans sur leur demande . Puis
l’année dernière à Conscience Nocturne (association de réduction des
risques )
De fil en aiguille, Skanky yard s’impose dans le lieu, fait des propositions,
quelques travaux tout en organisant des soirées au public de plus en plus
nombreux et de plus en plus jeune.
Plusieurs fois, pendant cette période, Maloka qui connait bien les
problématiques liées aux soirées festives, avertit Skanky Yard du niveau de
danger de leurs soirées, de la jauge de la salle dépassée , des agressions de
tous types, de l’âge et du peu de conscience politique d’une partie de leur
public en partie composé de mineurs de moins de 16 ans.
Skanky Yard semble de bonne foi et dit vouloir mettre en place des solutions
quant à tous ces problèmes récurrents.
Au fur et à mesure des réunions et des avertissements, Maloka constate que
malgré quelques « mesurettes » qui se résument surtout à distribuer et lire
des textes à l’entrée du public, les choses ne changent pas vraiment, voire
empirent de soirées en soirées.
De nombreux retours négatifs quant à ces soirées nous parviennent, toujours
plus nombreux.
De réunions en réunions interminables, le ton se durcit, et des dissensions
claires apparaissent entre les 3 collectifs. Dissensions fonctionnelles quant
au lieu et dissensions politiques et philosophiques, petit à petit nous nous
rendons compte que 2 mondes se font face.
Skanky, érigé en meneur de troupes se fait de plus en plus intransigeant,
affirme sa légitimité au même titre que Maloka et agrège autour d’elle.eux
quelques collectifs autour d’un militantisme de façade dans lequel Maloka ne
se reconnait pas et ce, jusqu’à un point de rupture du dialogue.
Cette coalition composée de collectifs qui ont tous un intérêt dans le lieu
puisqu’ils y organisent des soirées à moindre frais est composée des
collectifs Gangreine, Conscience Nocturne, les Rainettes mais aussi du
collectif gérant l’habitation aux Tanneries ainsi que l’espace d’activité.
Chacun.e comprendra donc bien l’intérêt que tou.te.s ont à s’approprier la
totalité du lieu que nous avons créé il y a 20 ans et dont nous avons défini le
projet.
Nous passerons rapidement sur les graves accusations de leur part de
racisme, d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme dont Maloka a été la
cible pendant toutes ces années et particulièrement ces derniers mois.
Ce.lle.ux, nombreu.se.x qui nous connaissent savent très bien quelles ont
été nos luttes et notre positionnement. Nous ne ressentons pas le besoin de
nous justifier. Nos actions suffisent.
Constatant tout cela, Maloka affiche, il y a quelques mois, sa volonté de
repenser la gestion de la salle sans Skanky Yard et Conscience nocturne en
envisageant de redéfinir un projet artistique et politique cohérent avec les
valeurs fondatrices de la salle sans exclure l’idée de collaborer avec d’autres
collectifs ou groupes à l’avenir.
Skanky et la coalition qu’ils ont fédérée, refusent cette proposition en nous
expliquant qu’ils resteront dans le lieu, qu’iels bénéficient du soutien de la
coalition et que les choses se feront avec ou sans nous (!)
Devant tant d’agression et d’autoritarisme, Maloka réagit en changeant les
serrures de la salle afin de sauvegarder ce qu’elle a construit durant toutes
ces années de luttes. Cette décision avait, par ailleurs été prise il y a 2 ans
en réunion de gestion de la salle en réponse aux vols permanents auxquels
nous faisions face.
Il y a quelques jours, nous recevons un énième mail de la part d’une
personne de Skanky nous faisant part de plusieurs décisions unilatérales :
* Un nouveau collectif de gestion et de programmation de la salle dont
nous sommes exclus a été constitué.
* Qu’ils.elles communiqueront désormais seuls sur la page FB officielle des
Tanneries.
* Que si nous ne donnons pas les clefs avant la fin du mois de septembre
ils.elles ouvriront la salle « par d’autres moyens ».
* Qu’une AG se tiendra le 11 octobre et que la porte n’est pas fermée à
Maloka a condition que nous les prévenions de notre présence une semaine
avant, faute de quoi notre présence sera refusée.
* Qu’ils.elles ont pris la décision de « stocker » les affaires personnelleS
des réfugiés dehors sous le barnum (tente) des Tanneries pour une durée
indéterminée (voir photo en PJ)
Les bras nous en sont tombés…
Un nouveau collectif de gestion et de programmation serait en place aux
Tanneries en évinçant Maloka ? Au mépris de toutes les luttes entreprises
pendant 20 années en sacrifiant nos vies personnelles, notre argent et notre
énergie? Et tout ça par des collectifs qui arrivent comme des fleurs sans
avoir eu besoin de lutter pour construire ce projet? Nous sommes loin d’être
d’accord.
Nous menacer à demi mot de défoncer les portes à la manière d’une brigade
CRS ? Ça ne rentre pas non plus dans notre conception des choses. Loin de
là.
Nous ordonner de prévenir de notre venue à une AG des Tanneries à laquelle
nous avons tous les droits d’être présents en nous imposant un délai et une
date ? Nous n’avons pas pour habitude de répondre aux ordres . Notre
présence est légitime comme le droit de refuser d’y aller.
Quant aux « affaires des réfugiés » (pour lesquelles iels ont pris la liberté de
stocker en vrac sous le barnum, dehors) nous n’avons pas été consulté.e.s
et nous estimons qu’elles auraient du être stockées à l’intérieur du bâtiment
vu la météo annoncée. Cela n’entre pas non plus dans notre champ de
valeur quant au respect des personnes et à la dignité humaine.C’est, pour
nous, une manifestation de plus d’un mépris crasse. Nous souhaitons
vivement que ces effets personnels soient stockés dans dans l’espace
habitation des Tanneries. Evidemment nous serons là pour aider à le faire.
Nous allons maintenant évoquer le fond du problème et les dissensions
opposant Maloka à cette coalition et il est éminemment politique et
philosophique.
Selon nous, deux visions des luttes et du monde s’affrontent. Les activistes
d’une part et les « rhétoristes » d’autre part pour utiliser un néologisme que
vous voudrez bien nous pardonner.
Dans le fond, nous n’avons pas envie de vivre dans le monde qu’ils.elles
proposent, pétri de bonnes intentions mais aussi d’interdictions, de
censures, d’injonctions et de croyances inaltérables qui nous font penser
aux ligues catholiques extrémistes. La liberté nous est bien trop précieuse et
nous la défendons depuis trop longtemps.
En revanche, l’éducation, la proposition, le consensus, le débat sont pour
nous des outils solides et salutaires de toutes formes de luttes et c’est bien
ce que nous avons essayé de mettre en oeuvre toutes ces années avec plus
ou moins de succès selon les sujets abordés.
Les voyages, l’amitié, les échanges nous ont autant construit.e.s en tant
qu’humain.e.s et militant.e.s que les luttes, la rue, la prison, la drogue, les
coups du sort ou les diverses stigmatisations dont certain.e.s ont été
victimes.
Nous avons eu les mains dans le cambouis tout au long de notre existence
et nous continuerons à le faire et c’est la force de notre collectif. Accepter
tout le monde en partant du principe arbitraire qu’il y a quelque chose de
bon dans chaque personne et en lui apportant au départ de tout projet notre
confiance inconditionnelle sans jugement.
Par contre, cette confiance ne peut être mise en oeuvre que dans une
réciproque égalitaire, une grande ouverture d’esprit et un échange qui admet
l’erreur, les changements d’opinion et réfute clairement toute
intransigeance .
Nous avons évidemment conscience que les temps changent, comme à
toutes les époques que nous avons traversées et contrairement aux
croyances de certain.e.s nous évoluons avec notre époque mais aussi avec
ce que nous sommes, nos parcours, notre éducation...
La nécessité de changer à tous les niveaux notre lexique, nos pratiques, à
repenser la sororité et la fraternité comme les rapports hommes/femmes,
l’éducation, l’intégration des minorités mais aussi, bien sur, balayer devant
notre porte pour faire de notre milieu libertaire un espace safe pour tou.te.s
est une évidence pour nous. Même si parfois il est difficile de changer ce en
quoi nous croyions hier.
Ne vous trompez pas, nous avons tout cela à l’esprit mais c’est bien sur les
méthodes employées que nos actions divergent.
Là où ils interdisent, nous agissons. Là où ils ordonnent nous expliquons. Là
où ils condamnent nous essayons de comprendre.
Durant toutes ces années nous avons mis en oeuvre ce principe de
confiance et nous avons été plus que patient.e.s et compréhensif.ve.s quant
à leurs pratiques.
Nous avons maintes fois échangé, discuté, transigé… Nous constatons
seulement que le consensus a toujours été de notre côté sans que notre
parole ait été écoutée ou ait provoqué le moindre changement. Ils.elles sont
sûr.e.s d’ elles.eux et de la vérité qu’iels sont persuadés de posséder. Mais
pour nous , il n’y a pas de vérité absolue, mais plutôt DES vérités. Et
chacune mérite notre attention. Nous avons toujours refusé de nous regarder
le nombril et nous avons toujours essayé d’élever le regard au delà de
l’horizon.
Si il y a bien deux valeurs phare dans le projet de Maloka pour cette salle il
s’agit de la bienveillance et de la confiance et nous avons accueilli Skanky
en croyant fermement à ces deux notions.
Au bout de 6 ans , nous constatons seulement qu’il n’est plus possible de
faire perdurer cet état d’esprit et que la stratégie qui vise à nous évincer petit
à petit entame la considération, la bienveillance et la confiance entre les
personnes .
Nous considérons que c’est à nouveau une stratégie de leadership et se
comporter de la sorte en essayant de discréditer systématiquement les
personnes qui leur font de l’ombre relève plus d’une méthode capitaliste
qu’autre chose . L’appel récent de Skanky à rallier toutes les bonnes
volontés prêtes à les soutenir dans leur projet d’OPA sur le lieu n’en est que
la énième démonstration .
Nous n’avons pas ouvert les Tanneries pour en faire un business
monoculturel où seul le Dub serait admis mais bien un lieu ouvert à toutes
les cultures sans discriminations affinitaires. Car oui, nous pensons que pour
Skanky Yard, cet espace et les soirées qu’ils y organisent sont bien un
business permettant d’engranger bénéfices et notoriété.
Ce que nous voulons pour cette salle est une pluralité de cultures, pas
seulement punk ou Dub, mais de tous horizons et disciplines. Nous
souhaitons travailler avec des collectifs qui ne nourrissent pas de
ressentiments permanents à notre égard et qui ont des projets positifs,
épanouissants et optimistes.
Libre à Skanky Yard de continuer à organiser leurs soirées dans cet espace,
nous ne nous y opposerons pas à condition que l’esprit du lieu et la sécurité
du public soit respectés.
Nous souhaitons désormais que des petits collectifs , groupes , pas toujours
bien organisés puissent avoir accès à cet espace , que les concerts avec 50
personnes aient aussi toute leur place chez nous, que nous puissions
permettre aux ami.e.s qui gravitent autour des Tanneries depuis longtemps
d’organiser aussi des soirées et nous ne voulons exclure personne ...
Nous nous sommes battus pendant des années pour avoir un lieu à nous, où
l’on se sente bien, où on accueille tout le monde dans le respect des
différences et avec toujours un esprit DIY, punk et libertaire, ce qui ne nous
empêche pas, au contraire, d’être ouvert.e.s au monde .
Alors voilà pourquoi, aujourd’hui, le temps du débat est révolu et que le
temps de la lutte est venu.
Nous souhaitons défendre cette salle que nous avons créée et fait évoluer
toute notre vie.
C’est le combat de vies entières et cela compte beaucoup trop pour nous
pour que nous laissions tomber.
Nous avons besoin de tout le soutien possible de celles et ceux qui
connaissent l’histoire des tanneries et qui ont croisé notre route comme
public, artistes, structures ou sympathisant.e.s.
Nous vous invitons toutes et tous à défendre la pluralité artistique et l’esprit
de ce lieu et de manifester votre adhésion aux valeurs que nous défendons.
Nous avons plus que jamais besoin de vous. Alors nous vous remercions par
avance de donner un large écho à ce texte sur vos réseaux en le partageant,
d’en parler autour de vous et de venir nous rencontrer si vous souhaitez en
parler de vive voix.
Salutations et bien sur : NEVER GIVE UP !
Maloka

 

j'ai fait une petite réponse car je trouve que cela démontre un manque de respect envers l'assos

 

pour être juste" (je ne sais pas si c'est le terme adéquat),le lien sur la réponse(assez longue): les tanneries

 

ouai surtout que ce drapeau c'etait après charlie et pas changer depuis.

 

si cela t'interesse,il y a une discussions à mon message.Comment c'est chiant dE changer§

 

ouai j'aurais du ...