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38,4 milliards disparrus : Caisse de dépôt et de placement du Québec

Discussion dans 'Forum Quebec Underground' créé par QuebecUnderground, 24 Février 2009.

  1. QuebecUnderground

    QuebecUnderground Archive Punk QC Équipe technique


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    4 Avril 2008
    Caisse de dépôt et de placement du Québec
    Les gestionnaires, le gouvernement Charest
    et l'empire américain doivent rendre des comptes

    14 février 2009 - La Caisse de dépôt et de placement du Québec, qui gère une bonne partie des fonds de retraite du Québec, aurait perdu 38,4 milliards $ en 2008. Elle a commencé l'année 2008 avec 155,4 milliards $ et selon La Presse son bilan financier pour 2008 indiquera une encaisse de 120 milliards $ à la fin de 2008. Il s'agit de 35,4 milliards mais en réalité d'une perte totale de 38,4 milliards lorqu'on tient compte des 3 milliards de cotisations versés par les déposants durant l'année.

    Cette perte est le fait d'une corruption criminelle inexcusable. Les responsables doivent être tenus de rendre des comptes, notamment le Parti libéral du Québec au pouvoir, les gestionnaires de la Caisse, dont plusieurs ont reçu d'importants « bonis de performance » ces dernières années, et les autorités responsables aux États-Unis, où la majeure partie des fonds ont été volés.

    Pour mettre ce 38,4 milliards $ en perspective, notons que l'ensemble des revenus du gouvernement du Québec pour 2008-2009 était de 63 milliards $. Les pertes de la Caisse en 2008 équivalent à 61 % du revenu annuel du gouvernement du Québec. Il ne s'agit pas d'une perte théorique, il s'agit d'une valeur ajoutée produite par la classe ouvrière du Québec et gardée sous forme d'épargne. Le produit social ainsi mis en réserve, constamment alimenté par des réclamations additionnelles à l'économie socialisée, est nécessaire pour assurer le revenu de la plupart des retraités du Québec, une section de la population qui connaîtra une croissance importante durant les années à venir.

    Ces 38,4 milliards ont été retirés de l'économie socialisée du Québec et saisis par différentes personnes au Québec et dans le monde. Ils n'ont pas tout simplement disparu. Chaque dollar pourrait être expliqué, si la volonté y était. C'est ce que le gouvernement ferait s'il était motivé par la responsabilité sociale. Des individus et des groupes bien précis, au pays et à l'étranger, ont profité de cette perte. Il semblerait qu'une bonne partie du vol ait eu lieu aux États-Unis. Si une enquête confirme cette hypothèse, ce serait un manquement grave aux principes des relations internationales. L'empire américain ne doit pas pouvoir s'en laver les mains sous prétexte qu'il s'agissait d'investissements privés à risque. Un crime a été commis et nombreux sont ceux qui tiennent les autorités américaines en partie responsables. Une enquête doit identifier toutes les personnes et institutions impliquées. Les gestionnaires de la Caisse et le Parti libéral au pouvoir ne peuvent tout simplement déclarer que la catastrophe est due à de mauvaises décisions d'investissement sur les marchés financiers. Ça ne colle pas. La ministre des Finances Monique Jérôme-Forget ne s'en sauvera pas en déclarant, comme elle l'a fait, qu'il s'agit de « produits financiers complexes » et que les gestionnaires de la Caisse « ne comprenaient pas » ce qu'ils achetaient. Ces derniers comprenaient suffisamment pour savoir que plus ils achetaient des produits « complexes », avec la promesse d'un rendement supérieur, plus grand serait leur « boni de performance ». La Presse rapporte que les gestionnaires de la Caisse qui avaient rempli leur porte-feuille de papiers commerciaux adossés à des actifs et d'autres produits dérivés des États-Unis ont eu droit à des « bonis de performance » record en 2006, totalisant 39,7 milliards $, une hausse de 55 % par rapport à l'année précédente !

    Il faut condamner aussi l'attitude particulièrement méprisante du Parti libéral au pouvoir qui a caché l'ampleur de la perte durant les élections l'année dernière. Pourquoi n'a-t-on pas dit aux Québécois ce qui se passait durant les élections ? Certains ont voulu en faire un enjeu électoral mais le Parti libéral a fait tout en son pouvoir pour supprimer l'information et étouffer la discussion. Ce fait à lui-seul fausse le résultat de l'élection.

    Pour la classe ouvrière du Québec et du Canada, c'est une affaire grave. Il n'y a pas que les fonds de retraite de la Caisse qui ont perdu de l'argent. Tous les fonds de pension du Canada ont connu des pertes. Comment a-t-on pu le permettre ? Ce sont les travailleurs qui subissent les pires conséquences de ces pertes désastreuses et pourtant ils n'ont pas leur mot à dire sur la façon dont sont utilisés leurs fonds de pension mis en commun. Pourquoi ? Parce que le processus actuel les empêche d'exercer un pouvoir politique et parce qu'ils ne sont pas suffisamment organisés pour agir en tant qu'opposition effective. Les pertes des fonds de retraite sont un signal d'alarme pour les travailleurs, qui doivent s'éveiller à la nécessité de s'organiser pour changer la situation. Ils doivent discuter de cet état de chose dans leur entourage au travail et ailleurs et rassembler leur force pour contester les pouvoirs en place.

    Les décisions d'investissement prises par la Caisse de dépôt et le Parti libéral au pouvoir ont un lien direct avec l'annexion du Canada aux États-Unis, la crise économique et la négation du droit d'être de la nation québécoise. Les décisions d'investissements antisociales reflètent le parasitisme et la putréfaction du système capitaliste monopoliste et les dangers liés à l'annexion à l'empire américain. Le but des propriétaires du capital, qui contrôlent toutes les institutions d'État, dont la Caisse de dépôt, est de se servir les fonds mis en commun par les travailleurs pour protéger et élargir le capital, la richesse individuelle et le privilège. L'obsession avec le taux de rendement est une préoccupation centrée sur le capital qui mène inévitablement à la destruction des institutions et de l'économie nationales.

    La perspective de la classe ouvrière se préoccupe au contraire de l'édification nationale, de l'utilisation des fonds mis en commun pour accroître l'investissement dans les programmes sociaux et dans la capacité productive de l'entreprise publique. Le but des travailleurs et de leurs alliés est de se servir des fonds mis en commun pour développer l'économie socialisée du Québec pour le bien commun, de façon à garantir les droits de tous. Pour ce faire, les travailleurs doivent conquérir le droit de décider de la direction de l'économie. Tel est le défi qui se pose en ce moment.

    Les travailleurs commencent à se rendre compte qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur leur capacité de pensée et d'organisation. Les propriétaires du capital ne vont jamais faire ce qu'il faut parce que leurs intérêts et leur but dans la vie sont tout le contraire. Ils sont obsédés par la défense et l'élargissement de leur richesse individuelle et refusent de se soumettre à la nécessité de l'édification nationale en cette ère moderne. Les travailleurs en tant que force organisée sont chargés par l'histoire de faire entendre leur voix et leur pensée dans le courant politique dominant et de forcer la société à adopter leur conception du monde centrée sur le facteur humain/conscience sociale.

    Défendant leur dignité, les travailleurs et leurs alliés exigent des comptes complets pour cette débâcle à la Caisse de dépôt. Ces actes ne peuvent rester impunis. Le Parti libéral au pouvoir, l'empire américain et les gestionnaires de la Caisse doivent être tenus de rendre des comptes pour cette corruption et ce désastre. Il faut une enquête publique complète pour faire la lumière sur ce qui s'est produit et appuyer le débat sur ces pertes désastreuses, sur la raison pour laquelle les faits ont été cachés durant les élections et sur la façon de punir les coupables et de changer la direction des fonds de retraite du Québec, qui après tout sont l'affaire du peuple.
     
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  2. franco_qc

    franco_qc


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    22 Février 2009
    Re : 38,4 milliards disparrus : Caisse de dépôt et de placement du Québec

    c'est une autre preuve que lorsqu'un organisme public devient trop gros et qu'on le gère comme une loterie ça ne peut pas fonctionner. Met à la tête de la caisse des fonctionnaires qui gagnent un salaire normal et qui ont besoin de la caisse pour leur retraite, et elle va être pas mal mieux gérée. Mais les gens ont voté pour les libéraux, et on est au Canada, donc c'est rêver de voir un organisme gouvernemental géré comme il le devrait.
    Un dirigeant d'entreprise ne perd rien à la faire couler, c'est pas son argent, et c'est ce que l'on observe de plus en plus, même le pire crosseur qui coule sa compagnie réussit a avoir des millions de primes. Il faut des gens qui pensent pour tous à la tête de la caisse de la province, pas un couillon de mafioso de Bell Canada.
     
  3. Valapraxis_qc

    Valapraxis_qc


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    12 Décembre 2008
    Re : 38,4 milliards disparrus : Caisse de dépôt et de placement du Québec

    C'est la preuve que l'argent virtuel n'est que virtuel...

    De toute façon l'argent qu'on fait en la plaçant de la sorte risque d'avoir des répercutions sur des travailleurs ailleurs... La gestion productives des entreprises comprend nécessairement des rationalisations, une gestion néfaste pour l'environnement au profit des investisseurs.

    OK, ya des fonds écolo ou responsables mais je ne parle pas de ça. La caisse de dépôt, c'est une façon de faire fructifier des fonds pour qu'on conserve du confort pour nos vieux jours alors que bien des gens sur la terre ne pourront même pas en bénéficier au cours de leur vie active.

    Ça ne veut pas dire que je suis blanche comme neige mais je constate c'est tout... Alors je ne pleure pas sur notre sort car c'est ça le jeu capitaliste!:rockon:
     
  4. soltantgris_qc

    soltantgris_qc


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    16 Juin 2009
    Re : 38,4 milliards disparrus : Caisse de dépôt et de placement du Québec

    Idem - le vol des fonds de l'assurance emploi. Lavés a l'os. Impots obscenes, taxes multiples, le gouvernement nous viole solide. Ils engraissent les banquiers en pigeant partout. Casino, SAQ, assurance emploi, contraventions... L'affaire de la caisse de dépot n'est qu'une brique dans le mur de l'oppression monétaire qu'ils érigent pour freiner les aspirations des citoyens.

    Soltantgris.