Annulation de concert et apolitisme

Salut à toi, camarades

Pour info, ce concert à été annulé :




Plusieurs communiqués ont été publié et co-signés par les groupes concernés :

Un premier :

https://www.facebook.com/photo/?fbid=188753773950657&set=a.108859948606707

Avis à la population , amis , amis zikos , amis keupons , amis camarades et camarades....Amis Pirates....

Après concertation nous , " Destro Y una TeD " et les groupes de zik Baffes ou Torgnoles ,Tone Machine , Spaghetti Slurp et LPDB , nous avons décidé de quitter le navire de l événements qui doit se produire le 3 Mai au Punk Paradise à Paris pour des raisons pures et simple de divergences politik et on ne negocis ni s associs par quelques moyens que ce soit avec des personnes avec lequel nous avons des divergences d opignons profondes et inéluctables quoi qu'il nous en coûte. Pour cela nous avons décidé à l unanimité de prendre congé sans préavis. Nous virons à BÂBORD TOUTES pour un horizon qui nous mènera , nous l espérons à un BLACK pearl salutaire. Pour cela nous avons besoin de votre solidarité pour nous aider à ABORDER un autre Navire de prédilection pour le 3 Mai si ont peu quand même sauver la cargaison et la soirée. .nous savons déjà que vous comprenez notre choix de ne ni aderer, ni négocier et ni s associer à l ennemis. ....
Si vous avez des propositions, nous sommes preneur. ...
MERCI de votre attention et de votre compréhension. ..
YUNA "Destro Y una teD"

Puis un second :

https://www.facebook.com/photo/?fbid=944091597033455&set=a.654836312625653

Les Principes De Base

Nous sommes un groupe de travailleurs qui se retrouvent sur leur temps libre pour faire du rock. Pour notre plaisir mais aussi pour partager ce plaisir avec un public par le biais de concerts ou d'albums. Nous ne sommes pas un groupe militant, ce qui ne nous empêche pas d'avoir des positions politiques et d'y faire allusion dans nos textes, même si ce n'est pas notre but premier.

Dans une société divisée en classes sociales, tout est politique, y compris l'apolitisme.
Quand ce dernier vient justifier des propos réactionnaires, sous prétexte qu'on s'en fout, on rigole, ça ne nous fait pas rire. Aujourd'hui nous annulons notre venue à un concert, et la question politique qui traverse le mouvement punk depuis ses débuts vient nous toucher directement. C'est pour nous l'occasion d'un rapide état des lieux de ce mouvement et du petit milieu « culturel » qui le constitue actuellement.

Nous venons d'une époque où les choses semblaient plus simples : Nous étions le prolétariat, notre problème était le capitalisme, notre ennemi était la bourgeoisie, notre projet était la révolution internationale, notre objectif était une société sans classes ni État.
Un certain nombre de nouvelles théories (souvent issues des milieux intellectuels et universitaires) sont venues brouiller ces lignes et nous paraissent jeter une certaine confusion au sein de notre classe. Cette critique est peut-être discutable, elle peut être discutée, mais nous affirmons qu'elle émane des positions révolutionnaires évoquées plus haut.

Au nom de l'apolitisme, et d'une « liberté de penser » individualiste, on peut entendre aujourd'hui, dans notre petit « milieu », des groupes ou artistes qui développent une critique du même sujet, mais avec les arguments de l’extrême-droite. Ainsi, le féminisme serait une menace pour leur virilité, l'anti-racisme serait un racisme anti-blanc, la solution au capital mondial serait le repli national cocorico-gaulois, etc... Bref, « c'était mieux avant ».

Cette même classe qui propose de dissoudre le mouvement ouvrier dans l'acide post-moderniste produit son propre antidote sous forme d'idéologie aussi vieille que nauséabonde. Ceux qui parmi nous cachent leur paresse intellectuelle et leur lâcheté morale derrière une posture apolitique mais veulent quand même exprimer leur opinion au nom de leur liberté artistique ne peuvent que tomber dans ce piège.
Et ils y tombent, évidement. Soit on se donne un minimum de moyens théoriques pour parler de politique, soit on s'abstient d'en parler, c'est mieux.
Sans le savoir (espérons-le) ils deviennent les relais idéologiques de la réaction bourgeoise la plus haineuse. Nous ne souhaitons ni entendre leur musique, ni partager une scène avec eux.

Une autre contradiction se pose à nous aujourd'hui. Nous avons toujours joué et nous jouerons encore dans des bars. Des petits commerces, possédés par des petits patrons. Nous les aidons à vendre leur bière (le travail), ils nous reversent une partie du chiffre d'affaire (le salaire) et empochent le reste (la plus-value). Nous subissons déjà ce processus le reste de la semaine, mais comme dit plus haut on ne joue pas pour militer, et on a eu la chance de jouer souvent dans des endroits accueillants, où le patron est sincèrement heureux de nous faire jouer, où tout se passe bien et nous repartons avec nos meilleurs souvenirs, parfois même avec de nouveaux amis.

Et puis il y a ceux où nous sommes traités comme des merdes, où il faut tout faire nous même, tout apporter, rien demander, et en plus on se fait engueuler.
Ceux où nous ne venons que pour leur fournir une clientèle à tondre.
Ceux où le comportement du patron ne cache même pas ses positions fascistes alors même qu'il laisse jouer tout le monde, parce que c'est avant tout un patron à la recherche de profit.

Nous appelons tous les groupes et artistes à ne plus jouer n'importe où, au nom de l'apolitisme.
Nous les appelons aussi à la plus grande vigilance sur ce qui est dit au nom de ce même apolitisme.

L'histoire l'a maintes fois prouvé : Si tu ne t'occupes pas de politique, la politique s'occupe de toi.